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Message Publié : 12 Juin 2014 11:35 
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Autres aspect complémentaire : même si je n'ai pu encore tracer l'intégralité des unités, le mouvement de la France vers la Pologne des unités de la 18. Armee qui auraient pu participer à une offensive contre l'URSS dès l'été 1940 sont encore plus tardifs que je ne le pensais initialement :
- 62. Infanterie Division : à partir du 27 juillet 1940 ;
- 75. Infanterie Division : entre le 9 et le 15 juillet 1940 ;
- 297. Infanterie Division : entre le 16 et le 22 juillet 1940 ;
- 298. Infanterie Division : entre le 2 et le 23 juillet 1940 (en fait, mouvement d'Autun vers Freiburg-Biberach du 2 au 17, et transfert ferroviaire jusqu'à Tarnow-Debica du 18 au 23).

Cela cadre encore une fois très mal avec l'idée d'une offensive préparée en sous-main, puis imposée à Hitler le 21 juillet (ou offert à lui sur un plateau, c'est selon) par l'OKH.

Je vais voir si je peux avoir les mêmes éléments pour les onze autres divisions concernées, mais je pense qu'on retombera sur la même fourchette chronologique.

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Message Publié : 12 Juin 2014 12:01 
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On ne peut comprendre l'avant-Barbarossa et notamment la période de fin 1940 sans approfondir les entretiens Hitler-Molotov du 12 novembre 1940. Hitller semble hésitant vis-à-vis de l'URSS. Il décide de mettre Staline, qu'il n'estime pas, en demeure de se mettre dans la coalition et il teste Molotov pour qu' on lui laisse avancer sur le continent européen, moyennant quoi l'URSS aura le sud pour elle toute seule.
Mais stupéfaction d'Hitler, on a des propos de lui, Molotov demande la Finlande que l'Allemagne devra évacuer, le contrôle de la Bulgarie, la Roumanie, des bases en sol danois, un comble, l'accès à la mer noire. Un texte russe confirme le le 25 novembre les demandes de Staline qui paraissent invraisemblables à Hitler.
C'est là qu' Hitler fou de rage, " et dire que nous sommes censés être les vainqueurs", décide d'envahir l'URSS.
Avant Barbarossa on trouve ici et là des éléments sur des préparatifs militaires soviétiques tournés vers l'Allemagne mais il serait erroné de croire que Staline préparait une grande attaque vers l'Allemagne. C'est à mon avis la suite des propos de Molotov, Staline commençait à prendre des gages pour avancer sur le continent, comme il l'avait fait annoncer en novembre 1940 à Hitler qui ne lui avait pas dit non: pas de réponse à l'envoi du projet russe du 25 novembre.
La tendance actuelle me semble de croire à une certaine confiance de Staline envers Hitler jusqu'à l'attaque. L'alliance lui parait évidente depuis que la France et la GB se sont couchés à Munich avec pense t-il l'idée de pousser Hitler à attaquer l'URSS. Staline sera furieux de Munich qu'il perçoit comme un plan de guerre contre son pays. Il croit au pacte G.-S.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 12 Juin 2014 12:14 
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C'est un autre sujet, mais je ne suis pas tout à fait d'accord. Si la marche à la guerre germano-soviétique n'est pas encore inexorable le 12 novembre 1940, elle est déjà bien initiée :
- de très nombreuses unités, y compris mécanisées, sont alors déployées en Prusse-orientale et dans le Generalgouvernement, même si on peut admettre qu'elles le sont à des fins défensives ;
- les planifications de l'OKH et de l'OKW ont déjà été réalisées et rendues à leurs commanditaires, dans la première quinzaine d'août pour celle de l'OKH, le 15 septembre pour celle de l'OKW ;
- l'armée de terre est renforcée à compter du mois d'août 1940 (notamment elle a entamé un processus d'expansion de la Panzerwaffe de dix à vingt divisions blindées pour la fin de l'hiver 1940-1941), et ce ne peut être que dans l'optique d'un conflit avec les Soviétiques ;
- surtout, Hitler a clairement annoncé, dès la toute fin juillet 1940 (le 29 à Jodl, le 31 au premier cercle militaire composé outre de Jodl de Keitel, Brauschitsch, Halder, Jeschonnek et Raeder), son intention d'attaquer l'URSS en 1941.

Il est possible qu'une attitude moins intransigeante des Soviétiques ait généré d'autres décisions chez Hitler. On voit clairement que le rythme de la préparation s'accélère à compter du 28 novembre 1940. Mais je maintiens que l'Allemagne avait déjà commencé à préparer une guerre contre l'URSS dès août 1940. Ca tombe bien, Hitler avait bel et bien annoncé cette couleur dès la fin juillet 1940.

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Message Publié : 12 Juin 2014 12:26 
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En plus, un commentaire qui me semble assez éloquent, tiré de la directive n°18 du Führer (datée du... 12 novembre 1940) :
"[...]

Titre V - Russie
Les discussions politiques visant à clarifier l'attitude la Russie dans le futur proche ont déjà commencé. Sans considérer le résultat de ces discussions, toutes les préparations pour l'est pour lesquelles des ordres oraux ont déjà été donnés seront poursuivies [...]".

La traduction est de moi (de l'anglais au français).

Considérer que ce sont les entretiens avec Molotov qui amènent Hitler a choisir la guerre me paraît être une lourde erreur : la guerre était décidée depuis bien longtemps, et se préparait déjà depuis plusieurs mois. Il aurait vraiment fallu que Staline soit des plus accommodants pour faire changer Hitler d'avis.

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Message Publié : 12 Juin 2014 12:40 
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Hitler a fait préparer l'invasion, rien de plus exact, mais il hésite encore en novembre 1940. C'est pourquoi il est si intéressé par la rencontre avec Molotov. Si Staline se couche et lui laisse l'europe, il n'envahira pas. Les renseignements d'ordre militaire ne donnent pas la clé des positions d'Hitler à l'égard de l'URSS en 1940. Ils donnent des indications sur le projet mais pas sur les décisions fermes qui sont politico-militaires. C'est bien Molotov qui a fait déborder le vase et précipité une décision qui tracassait Hitler malgré ses envies d'envahir.
Début novembre 1940, Hitler dit à Bock, "la question se pose encore de savoir ce qui se passer à l'est, des circonstances peuvent nous amener à intervenir pour prévenir des développements plus dangereux."

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Message Publié : 12 Juin 2014 12:46 
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On ne peut pas savoir ce qu'il y avait dans l'esprit de cet homme. Tout ce que je constate, c'est qu'il a déjà lancé son pays dans des préparations très poussées en vue d'une guerre contre l'URSS qu'il annonce pour le printemps 1941 aux principaux décideurs militaires dès la toute fin juillet 1940. Cela semble indiquer qu'il a déjà pas mal mûri la chose, non ?

Le poids des entretiens avec Molotov peut tout aussi bien être déterminant ou ne pas l'être, ce ne serait pas la première fois qu'Hitler hurlerait blanc en pointant du noir. Ce n'est que conjecture, même si ma conviction personnelle est qu'effectivement, il y avait peut-être encore une chance de le faire reculer à condition que l'URSS fasse des concessions extraordinaires (au sens, déjà, qu'elle restreigne considérablement ses prétentions à sa propre sécurité maintenant qu'elle a le voisin le plus agressif et le plus dangereux qu'elle pouvait imaginer !).

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Message Publié : 28 Juin 2014 13:00 
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Bonjour,

Après avoir considéré les sources secondaires, j'ai décidé d'aller chercher dans les primaires des indications qui permettraient de valider l'hypothèse "Otto" telle qu'élaborée par Klink et consorts. J'ai donc acheté le journal de guerre de Franz Halder dans une de ses traductions anglaises (War Journal of Franz Halder, édité par BiblioGov, 2013), dont j'ai consciencieusement écumé les entrées de juin et de juillet 1940 (volume IV parts 1 et 2).

1) il n'y a aucune mention de l'établissement d'un plan par l'OKH visant l'URSS le 2 juin 1940 (ni nulle part ailleurs à cette période) ;
2) à la date du 10 juin 1940, au matin, "l'insertion de l'état-major de la 18. Armee sur le front est également en débat. En faisant cela, nous voulant rendre possible le décalage de l'aile gauche de la 6. Armee, qui comprendrait également la Gruppe "Kleist", sur la Marne sans qu'elle ait à se préoccuper du front au nord de Paris. Il n'a pas encore été décidé si l'état-major de la 18. Armee prendrait le commandement de l'aile gauche ou de l'aile droite de la 6. Armee" et juste en dessous "Peu après, conférence avec le chef de la section Opérations de l'OKH : envoyer le chef opérations de la 18. Armee immédiatement auprès de la Heeresgruppe "B" pour établir la liaison et réaliser les préparations pour l'engagement" ainsi que "Wagner (Gen Qu) : étudier les problèmes logistiques soulevés par le transfert de la 18. Armee et faire les préparatifs nécessaires". Une discussion téléphonique aura lieu plus tard dans la journée avec Bock, qui commande la Heeresgruppe "B", puis avec Brauschitsch (le chef de Halder) au cours desquelles ils exprimeront l'un son désaccord avec cette option, l'autre son incertitude tant que Hitler n'a pas tranché. A 13h30, lors d'une conversation téléphonique avec Salmuth, l'ordre est donné d'engager la 18. Armee en France comme projeté. Pour un état-major censé être à la pointe du projet contre l'URSS à compter de mi-juin, c'est tout de même contradictoire...
L'état-major de cette armée est d'ailleurs très rapidement à l'oeuvre, puisque c'est lui qui coordonne l'entrée dans Paris des premières unités allemandes (entrées du 13 et du 14 juin 1940) ;
3) au 12 juin 1940 : "méthode à employer pour réduire l'armée de 160 à 120 divisions, quand le personnel pourra être rendu à l'économie civile après la victoire contre la France. Je propose : désactivation des Landesschützen Divisionen, des divisions de la 3. Welle, et des divisions équipées de matériels tchécoslovaques. Les soldats les plus âgés dans toute l'armée seraient dégagés des obligations militaires et remplacés par du personnel plus jeune issu de ces divisions désactivées" - à nouveau contradictoire avec l'idée d'une guerre contre l'URSS immédiatement après ;
4) au 15 juin 1940, aucune entrée sur les opérations soviétiques dans les pays baltes (invasion de la Lituanie) ; en revanche, "dans la matinée, une directive du Führer arrive. Il ordonne que les mesures nécessaires à la réduction du Heer à 120 divisions, dont vingt blindées et dix motorisées, soient prises immédiatement. La directive est fondée sur l'idée qu'avec le maintenant imminent effondrement de l'ennemi, l'armée de terre aura rempli sa mission et donc, pendant qu'elle sera encore en territoire ennemi, pourra confortablement travailler sur l'organisation du temps de paix projetée. La Luftwaffe et la Kriegsmarine seules porteront l'effort de guerre contre la Grande-Bretagne". Stupéfiants propos, pour quelqu'un qui doit être en train de préparer ou au moins de penser à une offensive d'été contre l'URSS !
5) au 16 juin 1940 : "conférence du matin avec l'Oberbefehlshaber des Heeres (Brauschitsch) : [...] Organiser les défenses côtières avec des réserves mobiles. Quinze divisions pour l'est, cinq divisions d'infanterie en Norvège, en plus des sept déjà présentes, plus deux ou trois divisions blindées (afin de faciliter les négociations avec la Suède concernant la route et la voie ferrée de Narvik), Danemark une division. Des 120 divisions (incluses les divisions blindées) qui doivent être formées par la fusion des 160 actuelles, environ 85 dont 65 d'infanterie devront être laissées en France [...]". Le 16 juin 1940 donc, il est évoqué pour la première fois l'envoi de forces d'un volume de quinze divisions à l'est. Sans aucune autre mention qui donnerait l'impression qu'elles soient là pour autre chose que pour la protection du Reich. Surtout que 85 des 120 divisions prévues (plus de 70%) demeureraient à l'ouest... Par ailleurs, le fait de mentionner des divisions blindées pour faire pression sur la Suède mais absolument aucune dans le cadre d'une action éventuelle contre l'URSS laisse plus qu'interrogatif sur la réalité de cette volonté d'en découdre...
6) au 18 juin 1940 est mentionnée une conférence sur la réduction de l'armée de terre à 120 divisions, et surtout sur l'extension du nombre de divisions blindées de dix à vingt unités, et la nature des unités qui devront être dissoutes (39 divisions sur 159) ; les unités provenant des provinces orientales du Reich (Wehrkreise I, VIII, XXI et XXII) doivent être renvoyées dans leur garnison du temps de paix au plus tôt dans le cadre de ce processus, ainsi que les divisions d'active de tout le Reich ;
7) alors qu'il n'y a toujours aucune entrée sur les évènements des pays baltes, le 19 juin 1940, Halder évoque la constitution de troupes coloniales allemandes !
8) mention est faite d'actions menées par la 18. Armee au sud de Paris le 21 juin 1940, puis à nouveau le 23 ;
9) première entrée conséquente sur les évènements à l'est le 24 juin 1940 : "OQu IV : […] compte-rendu de la situation dans les pays baltes etc." ; la suivante le lendemain 25 juin : "OQu IV : la Russie veut la Bessarabie. Nous ne sommes pas intéressés par la Bessarabie. La question de la Bukovine soulevée par la Russie est nouvelle et va au-delà de nos accords avec les Russes. Dans tous les cas, il est impératif pour nos intérêts qu'il n'y ait pas de guerre dans les Balkans" ainsi que "réunion avec Greiffenberg, Buhle, Roehricht et Weinknecht : les ordres d'organisation et de réorganisation sont en discussion. Nouvelle considération : force de frappe à l'est, quinze divisions d'infanterie, six divisions blindées et trois motorisées". C'est donc le 25 juin 1940 qu'il est discuté pour la première fois d'une présence éventuellement offensive – les écrits d'Halder ne permettent pas de trancher si c'est pour des raisons défensives ou offensives – de l'armée allemande à l'est. A mon sens, mais là j'interprète, c'est bel et bien dans un cadre défensif qu'un tel déploiement aurait lieu (aurait puisqu'il n'est ici que discuté), soit pour dissuader les Soviétiques, soit pour parer une éventuelle attaque de leur part, parce que 24 divisions c'est bien trop peu pour envisager autre chose qu'une optique défensive (cela ressemble plus à une force de protection et à une réserve mobile pour contre-attaquer) ;
10) au 26 juin 1940 : "en matière d'affaires étrangères, l'attitude de la Russie est passée au premier plan. L'opinion prévaut qu'il sera possible de régler la question bessarabienne sans guerre" – mais je crois comprendre qu'il parle d'une guerre balkanique sans qu'elle implique la participation de l'Allemagne ;
11) au 27 juin 1940 : "La Russie a pénétré en Bessarabie sans aucune opposition !" ;
12) au 28 juin 1940 est mentionnée la question du regroupement des unités à l'ouest et à l'est, ainsi qu'un compte-rendu de l'OQu IV sur la situation européenne et par Etzdorf sur les vues du ministère des affaires étrangères sur le sujet ;
13) au 30 juin 1940 : "c) Nous devons garder un œil attentif sur l'est ; d) la Grande-Bretagne a encore besoin d'une démonstration supplémentaire de notre puissance militaire avant de renoncer et de nous laisser les mains libres à l'est" ainsi que "Dans l'ensemble, satisfaction à propos de la retenue affichée par la Russie […]" et "Remplacement graduel des diplomates de la "vieille école" par le ministre des affaires étrangères a commencé dans les postes des pays de l'est" ;
14) au 3 juillet 1940 : "La Grande-Bretagne, qui doit être traitée séparément, et l'est sont les principaux problèmes désormais. Le dernier point doit être abordé en référence aux prérequis d'une intervention militaire qui obligerait la Russie à reconnaître la position dominante de l'Allemagne en Europe. Des questions spécifiques, telles que les pays baltes ou balkaniques, peuvent introduire des variantes" ;
15) au 4 juillet 1940 à 9h30 intervient la première entrée concrète sur le sujet : "Réunion avec Küchler et Marcks (respectivement commandant de la 18. Armee et son chef d'état-major) : orientation sur la mission de l'état-major de la 18. Armee en ce qui concerne le contrôle des unités, des fortifications et de l'administration dans les territoires de l'est. Kinzel procède à un tour d'horizon des forces russes" ; à 13h00 : "Réunion avec Gercke : […] ; b) le calendrier de transport stratégique ; les unités blindées doivent débuter leur mouvement vers l'est à compter du 18 juillet 1940 ; […] e) intensification du programme d'expansion des voies ferrées orientales".

Par la suite, il y a plusieurs entrées sur la situation à l'est, mais aucune ne donne de détails concrets sur des mesures prises. Surtout, elles sont en quantité infiniment moindre que les entrées concernant les sujets majeurs qui sont les mesures offensives prises contre la Grande-Bretagne, le déploiement des forces terrestres en France et les conditions d'armistice ou encore la réorganisation de l'armée allemande sur une base de temps de paix (ainsi, au 9 juillet 1940, toute une page est consacrée à la réorganisation des unités blindées sous quatre semaines, la création d'une nouvelle division de montagne, les permissions de 21 jours accordées à l'intégralité des troupes des armées ayant combattu à l'ouest à compter du 20 juillet 1940 – quelle armée attaquerait un de ses voisins sans son fer de lance mécanisée et mettrait en permissions un tel nombre de ses soldats au moment même où elle compte prendre l'offensive contre l'URSS ?).

Je vais procéder à un listing complet des entrées du mois de juillet dans un autre message.
En tout état de cause, du 2 juin au 16 juillet 1940, il n'y a que bien peu sur la situation à l'est à part les éléments que j'ai mis en valeur dans ce message, et absolument rien sur un plan destiné à prendre l'offensive contre les Soviétiques à l'été 1940. Et ce n'est qu'à partir de début juillet qu'on constate que l'armée de terre entame un renforcement limité de son potentiel militaire dans les provinces orientales.

Cela va complètement à l'encontre de la théorie d'un plan préparé par l'OKH dans le dos de Hitler dès la mi-juin 1940.

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Message Publié : 28 Juin 2014 19:26 
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Celà ne m'étonne pas. Halder sera réticent à une guerre contre l'URSS au début du moins puis il s'y ralliera, et Hitler ne commence à évoquer la guerre que le 21 juillet 1940 puis en août, d'une manière vague d'après ce que j'ai pu lire.

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Message Publié : 28 Juin 2014 20:44 
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Je prends la suite, avec les entrées les plus intéressantes en juillet 1940 (culminant le 21 et le 31 juillet) :
1) premier élément intéressant : la priorité nette donnée à l'invasion planifiée de l'Angleterre au détriment du renforcement de la protection de l'est du Reich. Ainsi, le 17 juillet 1940 : "calendrier de transport pour les premier et second échelons de l'invasion de l'Angleterre ; effet sur le transfert des divisions vers l'est (62. Infanterie Division sera arrêtée)" ;
2) le 22 juillet 1940, Halder rend compte de la conférence qui s'est tenue la veille 21 à Berlin entre Hitler et Brauschitsch : "ObdH (Brauschitsch) résume sa conférence berlinoise avec le Führer du 21 juillet :
- a) introduction habituelle ;
- b) Führer : pas de dessin clair de ce qui se passe en Grande-Bretagne. Les préparatifs pour l'obtention de la décision finale par la voie des armes doivent être achevés le plus rapidement possible. Le Führer ne laissera pas l'initiative politico-militaire lui échapper des mains. Aussitôt que la situation sera clarifiée, les procédures politiques et diplomatiques prendront le relais.
- c) les raisons de la prolongation des hostilités par la Grande-Bretagne :
1) espoir d'un changement aux Etats-Unis (position de Roosevelt incertaine, l'industrie refuse d'investir, la Grande-Bretagne risque de perdre sa position de première puissance maritime au profit des Américains) ;
2) place tous ses espoirs dans la Russie.
La position britannique est sans espoir. Nous avons gagné la guerre. Une inversion de tendance est impossible.
- d) la Kriegsmarine a été sollicitée : en combien de temps peut-elle assurer le transport maritime d'une force d'invasion ? De quelle manière les flancs (de la flotte d'invasion) peuvent-ils être couverts par l'artillerie ? Que peut-il être fait pour assurer la protection contre une attaque venue de la mer ? L'amiral Raeder se prononcera positivement sur ces points en milieu de semaine.
- e) la traversée de la Manche apparaît très hasardeuse au Führer. De ce fait, l'invasion ne doit être entreprise que s'il n'y a aucun autre moyen d'amener la Grande-Bretagne à composition ;
- f) la Grande-Bretagne voit peut-être les possibilités suivantes :
1) créer des troubles dans les Balkans via la Russie, pour nous couper de nos approvisionnements pétroliers et ainsi paralyser la Luftwaffe ;
2) obtenir les mêmes effets en montant la Russie contre nous ;
3) bombarder nos usines de production de carburant synthétique.
[...]"

Faisant partie de la conférence Hitler-Brauschitsch, les quatre points suivants évoquaient la position particulière de la Roumanie, de la nécessité d'isoler diplomatiquement la Grande-Bretagne via l'Italie, l'Espagne et même l'URSS, d'anéantir la volonté de combattre britannique avant la mi-septembre par le biais des armes aérienne et sous-marine, et d'appuyer le mouvement pacifique en Grande-Bretagne. Ils clôturent le compte-rendu fait par Halder de cette conférence.
Mais un point de l'entrée du 22 juillet 1940 mérite une attention particulière :
"Staline flirte avec la Grande-Bretagne afin de la maintenir dans la guerre et de nous abaisser, dans l'optique de gagner du temps et obtenir ce qu'il désire, sachant qu'il ne pourra y parvenir si la paix survient. Il a un intérêt à ne pas laisser l'Allemagne devenir trop puissante, mais il n'y a aucune indication d'une quelconque agressivité soviétique à notre encontre.
Notre attention doit être tournée vers la résolution du problème russe et la préparation d'un calendrier. Le Führer s'est vu donner les informations suivantes :
a) toute concentration de forces (de notre part contre les Soviétiques) prendra au moins quatre à six semaines ;
b) objectif : détruire l'Armée rouge ou conquérir autant de territoires soviétiques que nécessaire pour interdire tout raid aérien sur Berlin et les industries silésiennes. Il est souhaitable de pénétrer suffisamment profondément pour permettre à la Luftwaffe de bombarder les zones stratégiques soviétiques (voir avec Fremde Heeres Ost) ;
c) Buts politiques : Etat ukrainien, fédération des Etats baltes, Russie blanche, Finlande ;
Les Etats baltes comme une aiguille permanente dans la chair ;
d) force requise : 80 à 100 divisions. Les Russes disposent de 50 à 75 bonnes divisions. Si nous attaquons l'URSS cet automne, la pression aérienne exercée sur la Grande-Bretagne sera atténuée. Les Etats-Unis peuvent ravitailler simultanément la Grande-Bretagne et l'URSS.
e) Opérations : quel objectif opérationnel doit être atteint ? Quelle force avons-nous à notre disposition ? Calendrier et zone de concentration ? Axes d'offensive : pays baltes, Finlande, Ukraine. Protéger Berlin et les industries silésiennes, protection des champs pétrolifères roumains (voir avec le département opérations)."

Ce dernier point ne fait pas partie de la conférence Hitler-Brauschitsch, même s'il est possible que, "le Führer (s'étant) vu donner les informations (précédentes)", cela soit le cas.
C'est la première occurrence d'une intention hostile contre l'URSS rencontrée dans le journal d'Halder.

Je poursuivrai plus tard pour la période 23-31 juillet.

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Message Publié : 29 Juin 2014 12:16 
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Sur la GB, on voit bien qu'Hitler craint l'échec d'une invasion. Aucune allusion claire à une volonté politique de ménager ce pays en lui laissant sa puissance. C'est le risque de perdre pendant la traversée qui est mis en avant, à cause de la Manche et de la Royal Navy.
URSS: préparation d'une offensive, sans détermination; sous-estimation de la puissance militaire russe par Hitler en nombre de divisions, il n'évoque que les bonnes divisions; rien sur les distances et le climat, le double front. On voit dans la rédaction que Halder n'y croit pas. Avec B., chef de la Heer, Ils laissent Hitler traiter la question sans le contredire.

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Message Publié : 29 Juin 2014 12:54 
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Je ne lis pas ça comme ça : les éléments abordés le 21 juillet 1940 sont très généraux, sans rentrer dans le détail et surtout sans avoir pris en compte ni une quelconque réflexion stratégique encore dans les limbes, ni les comptes-rendus détaillés des offices spécialisés dans le renseignement.

C'est donc normal que les informations soient floues ou erronées. A cette étape de la genèse de l'opération "Barbarossa", c'est inévitable.
Elles le seront beaucoup moins en août et en septembre, quand l'OKH et l'OKW rendront leurs travaux préparatoires, et encore moins en décembre 1940, quand la directive n°21 sera diffusée.

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Message Publié : 22 Sep 2018 19:53 
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Bonsoir,

Je viens de mettre la main sur le fameux Aufmarschanweisung der 18. Armee, après m'être porté acquéreur du dossier NARA T312 R775 qui rassemble des documents émis ou reçus par la 18. Armee pendant l'année 1940. Il s'agit des fichiers 607 à 621, soit un document de quinze pages.

J'en ai commencé la traduction. Pour le moment, rien de bien révolutionnaire qui permettrait de dire, comme Klink, que la 18. Armee était prête à agresser les forces soviétiques situées juste de l'autre côté de la frontière :

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"Aufgaben und Absichten der Armee

1) Im Falle eines Konfliktes mit Russland werden stärkere deutsche Kräfte im Osten eingesetzt werden.
Bis zu ihrem Eintreffen sichert AOK 18 im deutsche Ostgrenze.

2) Hierfür ist folgende Kampfführung beabsichtigt:
Verteidigung am oberen San und in Ostpreussen, Bereitstellung der Masse der Kräfte im Ostteil des Generalgouvernements so, dass russische Angriffsverbereitungen jenseits der Grenze des Interessengebietes durch eigenen Angriff zerschlagen werden können.

3) Für einen solchen Angriff stehen der Armee neben den eigenen Kräften die motorisierten Kräfte der Gruppe Guderian und die im Armeebereich befindlichen Kräfte des MiG zur Verfügung.

4) Die Kräfte werden so versammelt dass mit je 1 Gruppe vorgegangen werden kann:
a) aus dem Südostteil des Generalgouvernements in allgemein ostwärtiger oder südostwärtiger Richtung (Angriffsgruppe Süd);
b) aus dem Raum ostwärts und nordostwärts Warschau in nordostwärtiger Richtung (Angriffsgruppe Nord).
Gruppe Guderian wird entweder bei der südlichen oder bei der nördlichen Angriffsgruppe eingesetzt werden.

5) Ziel und Ausführung der Operationen im einzelnen werden sich erst nach der Feindlage, den politischen Verhältnissen und der Stärke der Armee im Ernstfall festlegen lassen.

Die Vorbereitungen müssen daher verschiedenen Fällen Rechnung tragen. Sie sind nicht in Form eines starren Aufmarsches festzulegen, sondern in Erkundungen aller Art, sowie in taktischen und befehlstechnischen Studien. Die notwendigen Verbesserungen an Wegen und Brücken sind mit eigenen Mitteln auszuführen, nötigenfalls beim AOK zu beantragen.

Die Generalkommando stellen Erwägungen auch für den Fall an, dass sie beim Aufmarsch über die doppelte Zahl ihrer jetzigen Truppen verfügen.

Sie treffen ihre Verbereitungen auf Grund der Voraussetzung, dass die Infanterie-Divisionen den Angriff allein beginnen und die Gruppe Guderian erst später eintrifft."

[TO BE CONTINUED]

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Ce que j'ai traduit, de manière sans doute bien imparfaite mais sans que je crois avoir altéré le sens de l'ordre, par :

Tâches et intentions de l'armée

1) En cas de conflit avec la Russie, des forces allemandes plus fortes seront déployées à l’Est.
Jusqu'à ce que cela se produise, la 18. Armee sécurise la frontière orientale allemande.

2) L'articulation (Kampfführung) suivante est prévue à cet effet :
Interdiction sur la San supérieure et en Prusse orientale, concentration de la majorité des forces dans la partie orientale du Generalgouvernement afin que les préparatifs d'attaque soviétiques au-delà de la frontière de la zone d'intérêt puissent être détruits par une attaque autonome.

3) Outre ses propres forces, les forces motorisées de la Gruppe "Guderian" et celles du commandement militaire du Generalgouvernement [M.i.G. ou Militärbefehlshaber im Generalgouvernement] dans la zone de l’armée sont à la disposition de la 18. Armee pour une telle attaque.

4) Les forces sont concentrées de manière à ce qu’un groupe puisse être utilisé :
a) depuis la partie sud-est du Generalgouvernement dans la direction générale est ou sud-est (Angriffsgruppe Süd) ;
b) depuis la zone est et nord-est de Varsovie en direction du nord-est (Angriffsgruppe Nord).
La Gruppe "Guderian" sera déployée soit avec le groupement nord, soit avec le sud.

5) Le but et l'exécution des opérations ne seront déterminés dans le détail en cas d'urgence que par la situation de l'ennemi, les conditions politiques et la force de la 18. Armee.

Les préparatifs doivent donc prendre en compte différents cas. Ils ne doivent pas être déterminés sous la forme d'un déploiement rigide, mais par des analyses exploratoires de toutes sortes, ainsi que dans des études tactiques et techniques. Les améliorations nécessaires aux axes et aux ouvrages d'art doivent être effectuées sur ses propres ressources, si nécessaire en sollicitant l'intervention de l’état-major de la 18. Armee [?].

Le commandement général prend également en considération le cas où il serait nécessaire de doubler le nombre de troupes actuellement déployées sous ses ordres.

Il se prépare en supposant que les divisions d’infanterie commenceraient l’attaque seules et que la Gruppe "Guderian" arrive plus tard.

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Petite analyse du texte ci-dessus :

Les préparatifs offensifs éventuels de la 18. Armee sont clairement subordonnés à une agression soviétique :
- Jusqu'à ce que cela se produise [en cas de conflit avec la Russie], la 18. Armee sécurise la frontière orientale allemande ("Bis zu ihrem Eintreffen sichert AOK 18 im deutsche Ostgrenze") ;
- [...] concentration de la majorité des forces dans la partie orientale du Generalgouvernement afin que les préparatifs d'attaque soviétiques au-delà de la frontière de la zone d'intérêt puissent être détruits par une attaque autonome ("Bereitstellung der Masse der Kräfte im Ostteil des Generalgouvernements so, dass russische Angriffsverbereitungen jenseits der Grenze des Interessengebietes durch eigenen Angriff zerschlagen werden können") ;
- Le but et l'exécution des opérations ne seront déterminés dans le détail en cas d'urgence que par la situation de l'ennemi, les conditions politiques et la force de la 18. Armee ("Ziel und Ausführung der Operationen im einzelnen werden sich erst nach der Feindlage, den politischen Verhältnissen und der Stärke der Armee im Ernstfall festlegen lassen").
Il y a donc une volonté d'attaque préemptive éventuelle, mais subordonnée à des "préparatifs d'attaque soviétiques" ou à un "conflit avec la Russie". En aucun cas la 18. Armee n'estime avoir mandat d'attaquer d'elle-même, au contraire, elle estime dans l'ordre que ce sera la situation ennemie ou les conditions politiques qui détermineront son attitude.

Pour le moment, on a donc clairement affaire à la mise en place d'un plan et d'un dispositif en cas de contingence. Y voir le début d'un plan d'attaque allemand dès l'été 1940 contre l'URSS serait donc extrêmement osé.
Surtout que mes commentaires sur le dispositif de la 18. Armee restent pertinents : elle ne dispose que de quinze divisions d'infanterie, la Gruppe "Guderian" ne rassemblant aucune division mécanisée (les XVI. Armeekorps [motorisiert] et XXXX. Armeekorps qui doivent la composer étant en cours de transfert, l'un dans la région de Berlin avec les 3. Panzer-Division, 2. et 13. Infanterie-Divisionen [motorisierte], l'autre dans celle de Breslau avec les 2., 5. et 9. Panzer-Divisionen - ces divisions étant toutes envoyées dans leurs casernements du temps de paix, Heimatstandorten, à des fins de remise en condition, Wiederauffrischung, selon l'ordre général de l'OKH du 26 juin 1940 concernant la "dislocation", Umgruppierung, de l'armée de Terre).
Il s'agit donc bien plutôt, de par sa composition et le stationnement de ses forces, d'une force de couverture de la frontière orientale, éventuellement destinée à se transformer en jalon pour la génération d'une force offensive plus conséquente. Qui ne sera déployée dans le secteur, au plus tôt, qu'en septembre-octobre 1940, avec l'arrivée de vingt divisions supplémentaires. Et encore plus clairement à partir de janvier-mars 1941, avec la montée en puissance du dispositif "Barbarossa" qui sera porté jusqu'à 121 divisions en première ligne le 22 juin 1941 (hors alliés de l'Axe, Finlandais, Roumains et Slovaques).

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Message Publié : 23 Sep 2018 13:27 
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Suite de la traduction de l'Aufmarschanweisung der 18. Armee en date du 22 juillet 1940 :

"II. Angaben über die russische Wehrmacht

s. Anlage 2

III. Aufgaben der Korps

A) Allgemeines

6. Der Aufmarsch der Korps und Divisionen für den Angriff wird erst in der Spannungszeit je nach der Lage befohlen werden.
Bis dahin sind die an der Grenze eingesetzten Korps für die Sicherung ihrer Abschnitte verantwortlich.

7. Auf das Stichwort "Grenzsicherung" ist die friedensmässige Sicherung der Grenze durch die Korps so zu verstärken, dass feindliche Erkundungsvorstösse auf den Hauptvormarschstrassen über die Grenze abgewiesen werden können.

Hierfür werden den Korps alle in ihren Streifen befindlichen Kräfte unterstellt, sofern sie nicht ausdrücklich als Armeereserve bestimmt sind.

Die Unterstellung wird durch das Stichwort "Grenzsicherung" ausgelöst.

8. Die Vorbereitungen sind so zu treffen, dass in ruhigen Zeiten alle Teile spätestens 24 Stunden nach Eingang des Stichwortes abmarschbereit sind. In Spannungszeiten wird eine erhebliche Kürzung dieser Frist angeordnet werden.

Die verstärkte Grenzsicherung muss 48 Stunden nach Ausgabe des Stichwortes abwehrbereit sein.

9. Der Grenzübertritt ist in jedem Falle von der Genehmigung der Armee abhängig.

10. Die Eisenbahnen im ehemaligen Polen leisten täglich bis auf weiteres zweigleisig 24, eingleisig 12 Züge. Bei Zuführung von Verstärkungen aus dem Westen werden täglich höchstens 3 1/2 Divisionen (ohne motorisiert Teile) an die Ostgrenze den Generalgouvernements und Ostpreussens gefahren werden können."

[TO BE CONTINUED]

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II. Information sur les forces armées russes

Cf. annexe 2

III. Tâches des corps d'armée

A) Général

6. Le déploiement des corps et des divisions pour l’attaque ne sera ordonné qu’en cas de tension, en fonction de la situation.
Jusque-là, les corps déployés à la frontière seront chargés de sécuriser leurs secteurs.

7. Le nom de code "Grenzsicherung" devrait renforcer le dispositif aux frontières des corps, de telle sorte que les opérations de reconnaissance ennemies sur les principales axes de pénétration à travers la frontière puissent être rejetées.

A cette fin, les corps y disposeront toutes leurs forces [à la frontière] à moins qu’ils ne soient expressément destinés à constituer une réserve de l’armée.

La mise en place est déclenchée par le mot-clé "Grenzsicherung".

8. Les préparatifs doivent être faits de manière à ce que toutes les composantes soient prêtes à faire mouvement au plus tard 24 heures après la réception du nom de code. En période de tension, une réduction significative de cette période sera organisée.

Le dispositif de sécurité renforcée de la frontière doit être en place 48 heures après l’émission du nom de code.

9. Le franchissement de la frontière dépend dans tous les cas de l'approbation de l'armée.

10. Les chemins de fer de l’ancienne Pologne peuvent fourn quotidiennement jusqu'à 24 trains sur double voie et 12 trains à voie unique. Avec l’arrivée de renforts venant de l’Ouest, un maximum de 3 divisions et demie (sans éléments motorisés) seront acheminées quotidiennement vers la frontière orientale du Generalgouvernement et de la Prusse orientale.

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Conclusion pour ce que j'ai traduit jusqu'à présent : voir dans cet ordre une preuve de l'intention allemande d'attaquer les Soviétiques est malhonnête. L'état-major de la 18. Armee se prépare en effet à un conflit avec l'URSS (puisqu'elle a été déployée pour défendre la Prusse-orientale et le Generalgouvernement et que le seul ennemi qu'elle pourrait affronter dans ce secteur, c'est l'Armée rouge) et envisage, en cas de déclenchement des hostilités, de mener des attaques préemptives éventuelles sur les concentrations soviétiques.
Elle conserve, malgré cette hypothèse qui semble peu développée et de ce fait secondaire, comme priorité la mise en défense des frontières.

Ce n'est donc pas un ordre offensif, contrairement à ce que Klink défendait. C'est un ordre de mise en défense du Generalgouvernement et de la Prusse-orientale.
Spoiler : j'ai déjà lu la suite (même si je ne l'ai pas encore traduit convenablement) et il n'y a aucune information qui s'oppose à cette analyse plus loin.

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