Rokymarvil a écrit :
Vous confondez la manière d'écrire, c'est-à-dire la méthodologie, et le contenu, soit partiellement la mise en page des nouvelles recherches qui auront lieux dans le futur. Je l'ai marqué plus haut, ce débat part de déclarations d'historiens. Une partie de l'évolution historique est déjà en cours (microhistoire, renouveau de la biographie, ect ...). Il n'y a donc pas besoin de ''machine à voyager dans le temps'' pour discuter et émettre des opinions, à partir du sujet lancé.
Connaissez-vous le diction des prédictologues, ces experts qui essayent de prévoir l'avenir à plus ou moins long terme ? A 1 an, 99% des prévisions se réalisent sauf aléa important. A 10 ans, 1% des prévisions se réalisent. Au dessus, seuls les devins osent parler... Mais, il semblerait que le destin ne les écoute pas.
En fait, on peut tenter d'évaluer l'avenir à partir des conditions actuelles, mais il faut savoir rester modeste, très modeste. Il y a 10 ans, on prédisait aux forums de discussions un rôle primordial dans de nombreux secteurs. En mettant en contact des gens de diverses origines et avec diverses mentalités, ils allaient permettre de remuer un peu le lanterneau de la pensée (qu'elle soit littéraire, philosophique, historique, scientifique, politique, ...). Puis, il y a eu les blogs, puis facebook, twitter, ... La pensée moderne pourrait se résumer à 140 signes ? Voire moins puisque une application qui permet d'envoyer un message de 2 lettres YO est en train de devenir le dernier phénomène à la mode. Mais, chaque rentrée voit augmenter le nombre de livres mis en vente. Il faut croire que certains ont encore besoin de dizaines, voire de centaines de pages pour exprimer leurs pensées. Et il y a des gens pour acheter tout cela.
En fait, quand on analyse que vois-t-on ? Effectivement, aujourd'hui l'opinion publique branchée échange sur les réseaux sociaux en exprimant des pensées aussi lapidaires que le permettent ces médias. Quitte à devoir donner ensuite des interviews sur des médias plus traditionnels pour permettre aux gens de mieux comprendre et donc d'adhérer à leurs propos. Cela permet aussi de montrer rapidement où on est et ce qu'on fait. On a effectivement vu quelques chercheurs annoncer sur FB ou Twitter qu'ils allaient annoncer une grande découverte. Mais, la grande découverte, ils ont préféré la communiquer sur Nature après avoir donné une conférence de presse.
Est-ce que les outils de communication moderne ont changé le travail des différents chercheurs ? Oui, mais pas dans le sens où vous l'entendez. Ils permettent d'échanger rapidement des informations, ils permettent de communiquer en temps réel à des milliers de kilomètres de distance (mais il vaut mieux être sur des fuseaux horaires proches). Ils permettent à des chercheurs qui sont éloignés les uns des autres de travailler ensemble ou d'utiliser des outils qui ne sont pas dans la pièces de coté. Lors de fouilles archéologiques, en cas de découverte, on peut la scanner et l'envoyer à des spécialistes aux quatre coins du monde pour que ceux-ci donnent leurs avis. Avis qui sera souvent consultatif, aucun ne s'engageant réellement avant d'avoir l'objet entre les mains.
Les thèses et productions destinées à la recherche scientifique garderont sûrement un format proche de celui qu'ils avaient dans le passé et qu'ils ont encore de nos jours. Les chapitres des revues de vulgarisation vont continuer à diminuer en taille et le nombre de couleurs va augmenter. Avec de plus en plus l'incitation à aller voir le reste sur un site web. Cela, c'est la tendance actuelle. A long terme ? Bien malin qui pourra le dire. Et ceux qui ont investi dans des forums de discussion il y a 15 ans ont depuis retiré leur argent pour le mettre à des endroits plus rentables. Pensez-vous que la richesse de la pensée humaine soit réductible à 140 signes ?