En faisant des recherches sur le site des Témoins de Jéhovah, j'ai trouvé ça, une histoire de tablette :
Citer :
QUE DIT VRAIMENT LA TABLETTE VAT 4956 ?
La difficulté : La troisième ligne de l’envers de cette tablette affirme que, durant la “ nuit du 9 ” nisanu/nisan (le premier mois de l’année), la “ lune se trouvait à une coudée devant ß Virginis ”. Cependant, en 1915, Neugebauer et Weidner ont écrit à propos de l’année 568 (le point de départ que l’on invoque pour situer la destruction de Jérusalem en 587) que “ la lune se trouvait à une coudée devant cette étoile le 8 nisan, et non le 9 ”. (C’est nous qui soulignons.) Toutefois, en 588, la lune se trouvait exactement dans cette position le 9 nisan, ce qui appuie la date de 607.
S’agit-il du 9 ou du 8 ?
1) Comme en témoigne la photo ci-contre, le symbole akkadien représentant le chiffre 9 est clairement lisible.
2) Dans leur translittération de ce texte cunéiforme, Neugebauer et Weidner ont remplacé le “ 9 ” par un “ 8 ”.
3) Seule une note en bas de page signale que le texte original comportait le chiffre 9.
4) Même dans leur traduction en allemand, ils ont écrit “ 8 ”.
5) En 1988, Sachs et Hunger ont transcrit le texte littéralement en employant le chiffre 9.
6) Pourtant, ils ont reproduit l’altération dans leur traduction en anglais en expliquant que le “ 9 ” est une “ erreur, et qu’il faut lire ‘ 8 ’ ”.
[Indication d’origine]
bpk / Vorderasiatisches Museum, SMB / Olaf M. Teßmer
[Encadré, page 28]
“ Quand l’ancienne Jérusalem a-t-elle été détruite — Deuxième partie ” — Notes
1. Le cunéiforme était une écriture réalisée sur argile humide ; à l’aide d’un stylet affûté en forme de “ coin ”, ou clou, le scribe pratiquait des empreintes sur une tablette.
2. Francis Joannès et al., Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Robert Laffont, coll. “ Bouquins ”, 2001, page 183.
3. La période néo-babylonienne a débuté au cours du VIIe siècle avant notre ère, lorsque la dynastie chaldéenne a commencé à régner sur l’empire babylonien. Le premier souverain de cette période a été Nabopolassar, le père de Nabuchodonosor II. La période a pris fin en 539, lorsque Nabonide, le dernier roi de cette dynastie, a été renversé par Cyrus, un roi perse.
4. Ellen Whitley Moore, Neo-Babylonian Business and Administrative Documents, 1935, page 33.
5. John M. Steele, “ Observations and Predictions of Eclipse Times by Early Astronomers ”, Archimedes, volume 4, New Studies in the History and Philosophy of Science and Technology, 2000, page 36.
6. Ronald H. Sack, Amel-Marduk 562-560 B.C.—A Study Based on Cuneiform, Old Testament, Greek, Latin and Rabbinical Sources. With Plates, 1972, page 3.
7. Les tablettes BM 80920 et BM 58872 sont datées des quatrième et cinquième mois de l’année d’accession d’Amel-Mardouk. Elles ont été publiées par Ronald Sack dans l’ouvrage Amel-Marduk 562-560 B.C.—A Study Based on Cuneiform, Old Testament, Greek, Latin and Rabbinical Sources. With Plates, pages 3, 90, 106.
8. La tablette conservée au British Museum (BM 55806) est datée du dixième mois de la 43e année.
9. Les tablettes BM 75106 et BM 61325 sont datées des septième et dixième mois de ce que l’on tient pour la dernière (et seconde) année du règne d’Amel-Mardouk. Pourtant, la tablette BM 75489 est datée du second mois de l’année d’accession de Nériglissar, son successeur. — Erle Leichty, J. J. Finkelstein et C.B.F. Walker, Catalogue of the Babylonian Tablets in the British Museum, volume VIII (Tablets From Sippar 3), 1988, pages 25, 35.
Erle Leichty et A. K. Grayson, Catalogue of the Babylonian Tablets in the British Museum, volume VII (Tablets From Sippar 2), 1987, page 36.
Ronald H. Sack, Neriglissar—King of Babylon, 1994, page 232. Le mois mentionné sur la tablette est ayaru (deuxième mois).
10. Citons l’exemple de Nériglissar. Une inscription royale affirme qu’il était “ le fils de Bêl-shoum-ishkoun ”, “ roi de Babylone ”. (C’est nous qui soulignons.) Une autre inscription appelle Bêl-shoum-ishkoun “ le sage prince ”. Le mot original traduit par “ prince ”, à savoir rubû, est un titre qui peut aussi signifier “ roi, souverain ”. L’écart qui existe entre le règne de Nériglissar et celui d’Amel-Mardouk, son prédécesseur supposé, ne serait-il pas l’indice que ce Bêl-shoum-ishkoun, “ roi de Babylone ”, aurait régné quelque temps entre ces deux souverains ? Le professeur Raymond Dougherty a admis que “ l’on ne peut écarter les indices de l’ascendance noble de Nériglissar ”. — Raymond P. Dougherty, Nabonidus and Belshazzar—A Study of the Closing Events of the Neo-Babylonian Empire, 1929, page 61.
11. Astronomical Diaries and Related Texts From Babylonia, volume V, édité par Hermann Hunger, 2001, pages 2-3.
12. A. Sachs, “ A Classification of the Babylonian Astronomical Tablets of the Seleucid Period ”, Journal of Cuneiform Studies, volume 2, no 4, 1948, pages 282-283.
13. Astronomical Diaries and Related Texts From Babylonia, volume V, page 391.
14. David Brown, Mesopotamian Planetary Astronomy-Astrology, 2000, pages 164, 201-202.
15. Robartus J. van der Spek, “ The Astronomical Diaries as a Source for Achaemenid and Seleucid History ”, Bibliotheca Orientalis, L No 1/2, Januari-Maart, 1993, pages 94, 102.
16. Abraham J. Sachs, Astronomical Diaries and Related Texts From Babylonia, volume I, complété et édité par Hermann Hunger, 1988, page 47.
17. Peter J. Huber et Salvo De Meis, Babylonian Eclipse Observations From 750 BC to 1 BC, 2004, page 186. D’après VAT 4956, cette éclipse a eu lieu le 15 du troisième mois babylonien, à savoir simanu. Si l’on pose que l’éclipse s’est produite le 15 juillet 588 av. n. è. selon le calendrier julien, le premier jour de simanu (15 jours auparavant) correspondrait au 30 juin/1er juillet 588. Cela implique que la nouvelle année, marquée par le début du mois de nisanu (le premier du calendrier), serait tombée le 2/3 mai. Or, l’année où s’est produite l’éclipse aurait normalement dû commencer le 3/4 avril. Et VAT 4956 précise justement à la ligne 6 qu’un mois supplémentaire (ou intercalaire) a été ajouté après addaru, le douzième (et dernier) mois de l’année précédente. (La tablette se déchiffre ainsi : “ 8 du mois XII2 [treizième mois] ”.) Cela signifie que la nouvelle année n’a en réalité pas commencé avant le 2/3 mai. Par conséquent, si l’on pose que cette éclipse a eu lieu en 588, la date cadre bien avec les données figurant sur la tablette.
18. D’après la contribution “ Ein astronomischer Beobachtungstext aus dem 37. Jahre Nebukadnezars II ” (Paul V. Neugebauer et Ernst F. Weidner) parue dans Berichte über die Verhandlungen der Königl. Sächsischen Gesellschaft der Wissenschaften zu Leipzig (volume 67, 1er mai 1915, pages 67-76), 13 séries d’observations de la lune comportent une description de celle-ci par rapport à une certaine étoile ou constellation. Les auteurs signalent également 15 séries d’observations planétaires (pages 72-76). Si le signe cunéiforme désignant la lune est bien lisible et ne présente pas d’ambiguïté, certains signes correspondant aux noms et aux positions des planètes sont indistincts (David Brown, Mesopotamian Planetary Astronomy—Astrology, 2000, pages 53-57). Par conséquent, les observations planétaires peuvent donner lieu à des spéculations et interprétations diverses. Puisque l’on peut aisément reconstituer les mouvements apparents de la lune, il est possible de relever la position de ces autres astres mentionnés sur VAT 4956 (et décrits par rapport à la lune) et de dater leurs positions avec un bon degré de précision.
18a. Ces intervalles sont les mesures du temps qui sépare, par exemple, le coucher de soleil du coucher de lune le premier jour du mois et durant deux autres périodes plus tard ce même mois. Des chercheurs ont déterminé à quelles dates du calendrier correspondent ces mesures. (F. R. Stephenson et David M. Willis, “ The Earliest Datable Observation of the Aurora Borealis ”, Under One Sky—Astronomy and Mathematics in the Ancient Near East, édité par John M. Steele et Annette Imhausen, 2002, pages 420-428.) À l’époque, pour établir ces relevés, les astronomes devaient se référer aux instruments de mesure du temps dont ils disposaient. Or, ces instruments n’étaient pas des plus fiables (John M. Steele, “ Observations and Predictions of Eclipse Times by Early Astronomers ”, Archimedes, volume 4, New Studies in the History and Philosophy of Science and Technology, 2000, pages 65-66). Le calcul de la position de la lune par rapport à d’autres astres était par contre une méthode beaucoup plus précise.
19. Cette analyse a été effectuée à l’aide du logiciel d’astronomie TheSky6™. Elle a été corroborée par le recours à un logiciel libre, une application très complète dénommée Cartes du Ciel/Sky Charts (CDC), ainsi qu’à un calculateur de dates fourni par l’U.S. Naval Observatory. Les signes cunéiformes correspondant à de nombreuses positions planétaires étant contestés et pouvant donner lieu à diverses interprétations, ces positions n’ont pas été utilisées dans cette étude pour déterminer l’année à laquelle correspond ce carnet astronomique.
20. Paul V. Neugebauer et Ernst F. Weidner, “ Ein astronomischer Beobachtungstext aus dem 37. Jahre Nebukadnezars II (-567/66) ”, Berichte über die Verhandlungen der Königl. Sächsischen Gesellschaft der Wissenschaften zu Leipzig, volume 67, 1er mai 1915, page 41.
21. Le texte figurant à la troisième ligne de VAT 4956 est le suivant : “ La lune s’est tenue à 1 coudée [soit 2 degrés] devant ß Virginis. ” L’étude mentionnée plus haut arrivait à la conclusion que, le 9 nisanu, la lune se trouvait à 2°04′ devant l’étoile ß Virginis et à 0° en dessous. Elle ajoutait qu’il s’agit d’une coïncidence exacte.
[Tableau, page 25]
(Voir la publication)
EN QUELLE ANNÉE SE SITUE LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM D’APRÈS VAT 4956 ? EN 587 OU EN 607 ?
▪ Cette tablette décrit des phénomènes astronomiques qui se sont produits dans la 37e année de règne du roi Nabuchodonosor II.
▪ Nabuchodonosor II a ravagé Jérusalem dans sa 18e année de règne. — Jérémie 32:1.
Si la 37e année de règne
de Nabuchodonosor II se
situe en 568, cela
signifie que Jérusalem a
587 ← ← été détruite en 587.
610 AV. N. È. 600 590 580 570 560
607 ← ← Si la 37e année de règne de
Nabuchodonosor II se situe en
588, cela signifie que Jérusalem
a été détruite en 607, l’année
indiquée par la chronologie biblique.
▪ L’examen de VAT 4956 fait pencher pour 607.
Source :
http://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2011810?q=607+date+587&p=par