Je ne vois pas trop le rapport entre les initiatives personnelles d'un Bazaine en octobre 1870 - qui refuse d'obéir à la Défense nationale, c'est avant tout cela qu'il faut retenir de cela - la future Commune de mars 1871 et les sorties des généraux de Paris.
Mélanger ainsi les personnes et les contextes est plus ou moins discutable. Ce qui est certain c'est que ce mélange n'est réalisé que dans l'objectif de faire triompher l'idéologie au détriment des faits.
Dans l'ordre :
- Bazaine joue une carte personnelle lorsqu'il fait cette proposition à Bismarck et c'est plutôt le gouvernement de Défense nationale qui est ainsi visé que des insurgés. C'est d'ailleurs la seule option possible pour quelqu'un qui est assiégé depuis plus d'un mois, croyant encore qu'il puisse influencer la nature du régime politique et abattre une carte bonapartiste (on ne saura d'ailleurs jamais exactement ce qui a motivé ces manoeuvres, ce qui est certain c'est qu'elles vont à l'encontre d'un gouvernement auquel vous associez sa démarche).
Je ne vois donc pas en quoi l'intiative de ce militaire illustre l'affirmation que le gouvernement a livré ces territoires à l'ennemi.
- Je ne vois pas non plus en quoi les propos de Trochu illustrent la trahison. Il n'y avait pas de stratégie ? C'est vrai qu'à part quelques sorties - condamnées à l'avance au regard de la situation militaire - les généraux de Paris ne pouvaient attendre leur salut que de l'extérieur : armées de Faidherbe, Chanzy et Bourbaki, situées dans le Nord, sur la Loire ou dans l'Est. C'est la Délagation à Tours, puis à Bordeaux, sous la houlette de Gambetta et Freycinet qui s'occupe de la stratégie, en tentant de s'accorder avec le reste du gouvernement demeuré à Paris. Tous les combats et les tentatives menés par ces hommes entre les mois d'octobre et de janvier ne me paraissent nullement correspondre à une volonté de trahir ou de livrer les provinces en question à l'ennemi, ni d'un éventuel plan conspirationniste, tel que vous nous le servez.
- Enfin, pour le café du commerce je préfère vous y laisser avec Guillemin (pas véritablement historien de formation...), car manipuler ainsi des éléments factuels en constitue un des fondements principaux.