Nebuchadnezar a écrit :
J'entendais par "compétence" la capacité à diriger des hommes et mener des batailles, ce qui implique d'avoir les capacités physiques pour combattre car à l'époque, pour commander, il faut savoir payer de sa personne.
Or, les femmes comme les jeunes enfants sont très désavantagés, ce qui implique qu'en cas de décès du chef de famille, sa "dynastie" court le risque d'être évincé par des parents (oncles, cousins) en bonne condition physique. J'ai l'impression qu'en Europe médiévale, la succession dynastique permet de préserver les droits des enfants, tout en permettant à des femmes d'exercer le pouvoir, que ce soit directement ou par substitution au mari (régence, captivité...).
Désolé d'en revenir à ce que je disais mais cette question n'est pas qu'un effet d'une logique de constitution physique. Dans un système agnatique la femme demeure mineure, sous la tutelle de son père puis de son époux. C'est ce rapport de succession qui fait débat lors de l'arrivée au pouvoir des Valois ; on exhume la vieille loi salique tout à fait patrilinéaire quand les partisans du roi d'Angleterre invoque un droit cognatique, droit du sang, dans lequel le passage de pouvoir par les femmes devient possible. Or si la femme est à ce point marginalisée ce n'est pas que pour des question physiques simplement parce qu'il existe des sociétés, non moins guerrières que celles que vous invoquez, dans lesquelles elles ont joué des rôles de pouvoir et peut être même guerrier ; sociétés celtiques (surtout de Hallstat) ou peuples des steppes. D'ailleurs sur ces questions de capacités physiques et d'implication dans le combat il y aurait fort à dire de certains monarques comme par exemple Charles V qui n'a pas tellement mis les pieds sur un champ de bataille et qui pourtant a repris aux Anglais la majeure partie de leurs conquêtes en France.
Il convient donc d'être prudent avec ces rapports de pouvoir, simplement parce que leur exercice ne fait pas appel à notre "rationalité" comptable moderne mais à des représentations d'organisation justifiées par des mythes, des coutumes... Et la logique là-dedans...
Narduccio a écrit :
Si on réfléchit en historien, il faut prendre en compte ce que pensaient les gens de l'époque. Or, dans de nombreuses religions, il y a eût des courants qui ont considéré que les femmes n'avaient pas les compétences morale ou physique pour être des membres à part entières de la communauté des croyants. Ces courants furent parfois actifs seulement à certaines périodes. Mais, parfois, ils ont traversé toute l'histoire depuis que ces religions sont apparues. Ce n'est pas être misogyne que de constater des faits. ais, en Occident, il y a aussi eu des pays dans lesquels on a refusé aux femmes le droit de régner. Ne serais-ce que la France. Mais, en France, des femmes eurent le droit d'être régentes.
Complètement et quand on regarde dans quel contexte se sont forgées ces religions on comprend les logiques défendues.