Pierma a écrit :
Pouzet a écrit :
Citer :
La vraie vie du capitaine Dreyfus, par Laurent Greilsamer, Tallandier, 2014, 224 p.
Sait-on combien de livres ont été publiés à ce sujet depuis la condamnation de Dreyfus ?
Heu... vu ce qu'on a lu sur un autre fil, je dirais à peine moins que sur le passage des Alpes par Hannibal...
Cela va sans doute vous surprendre, mais le livre de Laurent Greilsamer est seulement la deuxième biographie d'Alfred Dreyfus parue en cent vingt ans.
supertomate a écrit :
Un petit témoignage trouvé dans un bouquin:
Citer :
Enfin, la petite soeur de grand-mère Jeanne, tante Hélène, avait épousé Edmond Zadoc-Kahn, le fils du grand rabbin de France qui avait joué un grand rôle durant l'affaire Dreyfus. Employé dans une étude d'avoué, il découvrit, dés le début, avant le colonel Picquart, que l'auteur du bordereau était Esterhazy, un client de l'étude. Averti de cette découverte, le grand rabbin Zadoc-Kahn dit à son fils: "Surtout, ne t'en mêle pas; l'armée ne peut pas se tromper." Quel aveuglement de la part de la communauté juive, qui ne pouvait imaginer que l'armée puisse faire une erreur judiciaire, et encore moins qu'elle ourdisse un abominable complot antisémite!
Bertrand Herz - Le pull-over de Buchenwald
Le texte contient une erreur manifeste, car Picquart a découvert le véritable auteur de la trahison - dont était accusé à tort Alfred Dreyfus - à l'été 1896.
Un rapport soumis à sa hiérarchie en août, dans le lequel il accuse Esterhazy, existe toujours aux Archives Nationales. Or la publication du Matin est de novembre 1896, plus de trois mois plus tard.
Il faut dire que la genèse de l'accusation contre Esterhazy est compliquée à déterminer. Si le récit que l'historiographie a retenu est vrai, il est un peu bizarre. C'est en effet seulement un an après la publication du bordereau par le Matin, qu'un banquier nommé Castro, se rend compte de la similitude de son écriture avec celle d'un de ses clients. Alors qu'à sa parution le 10 novembre 1896, toute la France a vu cette reproduction.
Accuser directement un officier supérieur de l'armée sur la seule base d'une ressemblance d'écritures, c'était utiliser les mêmes armes qui avaient envoyé un innocent au bagne. Il ne paraît pas illogique de penser que le camp dreyfusard ait souhaiter muscler son dossier avant de porter une telle accusation. Ce n'est donc qu'à l'automne 1897 que Mathieu Dreyfus dépose plainte contre Esterhazy, avec le soutien de Louis Leblois, avocat de Picquart, qui avait érévélé les agissements de son client en faveur de Dreyfus à Auguste Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat..
L'exemplaire du Matin du 10 novembre 1896 consultable sur Gallica