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 Sujet du message : Napoléon et Fontanes
Message Publié : 13 Avr 2015 7:29 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Un acteur important de l'empire fut Fontanes : président du corps législatif et grand maître de l'université impériale. Or ce personnage était ami très proche de Chateaubriand, ardent catholique et royaliste convaincu. Il avait condamné l'exécution du duc d'Enghien. Napoléon a reconnu à sainte Hélène que Fontanes avait "gâté" son plan universitaire en le soumettant au clergé contrairement aux désirs de L'empereur.

Ma question est en comprendre pourquoi et comment Napoleon a pu faire porter son choix sur un homme aussi éloigné de lui.


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 13 Avr 2015 8:45 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Quelque piste dans ses conversations avec Caulaincourt en 1812:
"Il est trop adulateur. C'est un grand talent. Il me sert avec zèle et dirige bien, pour le moment, l'Instruction publique. La Révolution nous a rendu trop grecs et trop romains. Il faut donner à nos enfants des idées monarchiques, ce qui est tout à fait dans les opinions de Fontanes ; au moins l'affiche-t-il. Si je le laissai faire, il irait même trop loin. C'est un homme d'esprit, mais une petite tête. Si je ne l'eusse retenu, il nous aurait donné l'éducation de Louis XV. Il croyait me plaire. Je l'ai arrêté. Vous savez que je lui dis un jour : "Monsieur de Fontanes, laissez-nous au moins la république des lettres." Ces paroles l'ont remis dans la bonne voie. Je n'ai pas peur des hommes énergiques. Je sais les employer, les diriger, puis je ne fais contre l'égalité, et la jeunesse, comme la nation, ne tiennent qu'à elle. Ayez du talent, je vous avance ; du mérite, je vous protège. On sait cela, et cette opinion me sert. Fontanes aurait voulu me faire des marquis. Ils ne sont plus bons qu'à la comédie"

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 15 Avr 2015 21:17 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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Aulard je crois parlait de la trahison de Fontanes. Cela dit il y a dans tout cela un aspect idéologique : Fontanes était le porte parole d'un courant néo monarchiste qui voulait rétablir une forme d'ancien régime mais avec l'Empereur à sa tête. Je ne crois pas qu'il voulait rétablir les Bourbons.

N'oublions pas aussi la dimension religieuse : en écartant Fourcroy et en nommant Fontanes en 1808, Napoléon pense possible de conserver une alliance avec l'Eglise de France malgré la dégradation de sa relation avec la papauté. Ensuite, il va se méfier de Fontanes quand le conflit avec Pie VII entrera dans une phase paroxystique (concile de 1811 suivi du décret du 15 novembre 1811 qui place l'enseignement privé sous la tutelle étroite de l'Université) et se tournera vers Savary ... Et les préfets !


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 16 Avr 2015 21:01 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Je remercie l'aigle de m'avoir mis sur la piste du courant néo monarchiste.

J'ai trouve ceci sur internet après une courte recherche google :

"Cette bataille idéologique entre journaux est également le reflet et la continuité des luttes d’influences menées au sein même de la société et de l’élite impériale. En effet, plus qu’une simple lutte de gazettes, ce combat entre le parti néo-monarchiste et le parti des Idéologues symbolise l’affrontement de deux partis, soucieux d’assurer leur prééminence dans la nouvelle société impériale. Lutte d’influence menée également au cœur même du pouvoir où chaque parti tente d’être le mieux représenté au sein du gouvernement et des institutions impériales. Le meilleur exemple de cette rivalité est celle des deux ministres les plus emblématiques de ce temps : Joseph Fouché, le ministre de la Police ancien jacobin, et Talleyrand le ministre des affaires étrangères, aux convictions résolument néo-monarchistes."

Outre Talleyrand et Fontanes, quelles étaient les autres personnalités illustrant le courant néo monarchiste ? Et symétriquement les idéologues républicains (Fouché ?) ?


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 21 Avr 2015 13:39 
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Marc Bloch
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Nul n'a d'idees la dessus ?

Une courte recherche sur le net m'a conduit à identifier un défenseur de la monarchie héréditaire : Roederer.

En revanche Joséphine, craignant le divorce, aurait été contre...


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 21 Avr 2015 15:49 
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Fustel de Coulanges
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Jerôme a écrit :
Outre Talleyrand et Fontanes, quelles étaient les autres personnalités illustrant le courant néo monarchiste ?


On peut citer Bonald, La Harpe, Geoffroy ou encore Fiévée.

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 21 Avr 2015 15:58 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Joseph de Maistre ?

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 21 Avr 2015 17:46 
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Fustel de Coulanges
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Le partisans du courant néo-monarchiste étant dans leur majorité favorables à Bonaparte, je ne placerais pas Joseph de Maistre parmi ces derniers.

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 22 Avr 2015 17:47 
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Marc Bloch
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Je rejoins Cyril sur un point : les néo monarchistes voulaient une monarchie et acceptaient la nouvelle dynastie. Je m'étonne dès lors de voir Bonald dans cette liste.


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 22 Avr 2015 18:33 
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Fustel de Coulanges
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Bertaud (Les royalistes et Napoléon), tout en précisant que Bonald espère secrètement le retour des Bourbons, le classe cependant parmi les néo-monarchistes, sans doute parce qu'il a finalement accepté un poste de conseiller titulaire de l'Université.

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 26 Avr 2015 8:56 
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Marc Bloch
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Peut on me préciser le concept de "néo monarchistes" ? S'agissait il de partisans d'une royauté à l'anglaise ou d'absolutistes ? Et étaient ils nostalgiques des bourbons ou bonapartistes ?

Je pensais qu il s'agissait plutôt de bonapartistes !


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 26 Avr 2015 20:08 
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Fustel de Coulanges
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Madelin a usé de l'expression "contre-révolutionnaires bonapartistes."

quelques mots de Bertaud (Les royalistes et Napoléon) :
"Opposant l'expérience et le bon sens au rationalisme, l'histoire à la parole des sophistes, Fiévée, Fontanes et leurs amis invitent les Français à créer une société reposant sur le triple socle de la coutume, de l'expérience et de la conservation. En consultant leur passé, leurs concitoyens, affirment-ils, trouveront le modèle de gouvernement des hommes.
[...]
La majorité d'entre eux [...] sont définitivement convertis à Bonaparte. Ils veulent en faire un monarque pour fortifier davantage encore une autorité qu'ils comptent utiliser pour détruire à jamais l'esprit révolutionnaire."

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 06 Mai 2015 20:23 
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Fustel de Coulanges
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Concernant Fontanes, on peut également rappeler ses liens avec Lucien et Elisa. Fontanes était tout particulièrement proche de la soeur de Napoléon. Des pamphlets sous la Restauration leur prêteront d'ailleurs une liaison ; ce qui, à ma connaissance, n'a jamais été véritablement démontré. A noter qu'Elisa fut la marraine de Christine, la fille de Fontanes née en 1801.

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 16 Sep 2015 14:14 
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Fustel de Coulanges
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Concernant le rapprochement de Fontanes et de Bonaparte, on peut citer cette lettre ouverte parue le 15 août 1797 dans le Mémorial :

« Brave général,
Tout a changé et tout doit changer encore, a dit un écrivain politique de ce siècle, à la tête d'un ouvrage fameux. Vous hâtez de plus en plus l'accomplissement de cette prophétie de Raynal. J'ai déjà annoncé que je ne vous craignais pas, quoique vous commandiez quatre-vingt mille hommes, et qu'on veuille nous faire peur en votre nom. Vous aimez la gloire, et cette passion ne s'accommode pas de petites intrigues, et du rôle d'un conspirateur subalterne auquel on voudrait vous réduire. Il me paraît que vous aimez mieux monter au Capitole, et cette place est plus digne de vous. Je crois bien que votre conduite n'est pas conforme aux règles d'une morale très sévère ; mais l'héroïsme a ses licences : et Voltaire ne manquerait pas de vous dire que vous faites votre métier d'illustre brigand comme Alexandre et comme Charlemagne. Cela peut suffire à un guerrier de vingt-neuf ans.
Je me promènerais, je le répète, avec la plus grande sécurité, dans votre camp peuplé de braves comme vous, et je conviens qu'il serait fort agréable de vous voir de près, de suivre votre politique, et même de la deviner quand vous garderiez le silence.
Savez-vous que dans mon coin je m'avise de vous prêter de grands desseins ? Ils doivent, si je ne me trompe, changer les destinées de l'Europe et de l'Asie.
Toute mon imagination fermente depuis qu'on m'annonce que Rome a changé son gouvernement. Cette nouvelle est prématurée sans doute ; mais elle pourra bien se réaliser tôt ou tard.
Vous aviez montré pour la vieillesse et le caractère du chef de l'église des égards qui vous avaient honoré. Mais peut-être espériez-vous alors que la fin de sa carrière amènerait plus vite le dénouement préparé par vos exploits et votre politique. Les Transtéverins se sont chargés de servir votre impatience, et le pape, dit-on, vient de perdre toute sa puissance temporelle; je m'imagine que vous transporterez le siége de la nouvelle république lombarde au milieu de cette Rome pleine d'antiques souvenirs, et qui pourra s'instruire encore sous vous à l'art de conquérir le reste de l'Italie.
On prétend qu'à ce propos le ministre Acton disait naguère au roi de Naples :
« Sire, les Français ont déjà la moitié du pied dans la botte. Encore un coup, et ils l'y feront entrer tout entier. »
Acton pourrait bien avoir raison. Qu'en dites-vous ?
Mais je soupçonne encore de plus vastes combinaisons. Le théâtre de l'Italie est déjà trop étroit pour la grandeur de vos vues. Je rêve souvent à vos correspondances avec les anciens peuples de la Grèce, et même avec leurs prêtres, avec leur papa; car, en habile homme, vous avez soin de ne pas vous brouiller avec les opinions religieuses.
Une insurrection des Grecs contre les Turcs qui les oppriment est un événement très probable, si on vous laisse faire, et si Aubert-Dubayet vous seconde. L'insurrection peut se communiquer facilement aux janissaires, et l'histoire ottomane est déjà pleine des révolutions tragiques dont ils furent les instruments.
Ainsi, je ne serais point étonné que vous eussiez conçu le projet hardi de planter à la fois l'étendard français sur les murs du Vatican et sur les tours du sérail, dans la capitale des États chrétiens et dans celle de Mahomet. Ce serait, il faut en convenir, une étrange manière de renouveler l'empire d'Orient et celui d'Occident. Mais vous m'avez accoutumé aux prodiges; et ce qu'il y a de plus invraisemblable est toujours ce qui s'exécute le plus facilement depuis l'origine de la révolution française.
Que dire alors du ministre ottoman et de celui de Sa Sainteté, qui sont reçus le même jour au Directoire, qui se visitent fraternellement, et qui s'amusent à l'Opéra français, à nos jardins de Bagatelle et de Tivoli, tandis qu'on s'occupe en secret du sort de Rome et de Constantinople.
En vérité, brave général, vous devez bien rire quelquefois, du haut de votre gloire, des cabinets de l'Europe et des dupes que vous faites.
Vous préparez de mémorables événements à l'histoire. Il faut l'avouer, si les rentes étaient payées, et si on avait de l'argent, rien ne serait plus intéressant au fond que d'assister aux grands spectacles que vous allez donner au monde. L'imagination s'en accommode fort, si l'équité en murmure un peu.
Une seule chose m'embarrasse dans votre politique. Vous créez partout des constitutions républicaines. Il me semble que Rome, dont vous prétendez ressusciter le génie, avait des maximes toutes contraires. Elle se gardait d'élever autour d'elle des républiques rivales de la sienne. Elle aimait mieux s'entourer de gouvernements dont l'action fût moins énergique, et fléchît plus aisément sous sa volonté. Souvenons-nous de ces vers d'une belle tragédie :
Ces lions, que leur maître avait rendus plus doux,
Vont reprendre leur rage et s'élancer sur nous;

Si Rome est libre enfin, c'est fait de l'Italie, etc.
Mais peut-être avez-vous là-dessus, comme sur tout le reste, votre arrière-pensée, et vous ne me la direz pas.
J'ai cru pouvoir citer des vers dans une lettre qui vous est adressée : vous aimez les lettres et les arts. C'est un nouveau compliment à vous faire. Les guerriers instruits sont humains; je souhaite que le même goût se communique à tous vos lieutenants qui savent se battre aussi bien que vous. On dit que vous avez toujours Ossian dans votre poche, même au milieu des batailles. C'est, en effet, le chantre de la valeur. Vous avez, de plus, consacré un monument à Virgile dans Mantoue, sa patrie. Je vous adresserai donc un vers de Voltaire, en le changeant un peu :
J'aime fort les héros, s'ils aiment les poètes.
Je suis un peu poète ; vous êtes un grand capitaine. Quand vous serez maître de Constantinople et du sérail, je vous promets de mauvais vers que vous ne lirez pas, et les éloges de toutes les femmes, qui vaudront mieux que les vers pour un héros de votre âge. Suivez vos grands projets, et ne revenez surtout à Paris que pour y recevoir des fêtes et des applaudissements. »



…et surtout la lettre que Fontanes adressa au Premier Consul, le 2 janvier 1800 :
« Je suis opprimé, vous êtes puissant, je demande justice. La loi du 22 fructidor m'a indirectement compris dans la liste des écrivains déportés en masse et sans jugement. Mon nom n'y a pas été rappelé. Cependant j'ai souffert, comme si j'avais été légalement condamné, trente mois de proscription. Vous gouvernez et je ne suis point encore libre. Plusieurs membres de l'Institut, dont j'étais le confrère avant le 18 fructidor, pourront vous attester que j'ai toujours mis dans mes opinions et mon style, de la mesure, de la décence et de la sagesse. J'ai lu, dans les séances publiques de ce même Institut, des fragments d'un long poème qui ne peut déplaire aux héros, puisque j'y célèbre les plus grands exploits de l'antiquité. C'est dans cet ouvrage, dont je m'occupe depuis plusieurs années, qu'il faut chercher mes principes, et non dans les calomnies des délateurs subalternes qui ne seront plus écoutés. Si j'ai gémi quelquefois sur les excès de la révolution, ce n'est point parce qu'elle m'a enlevé toute ma fortune et celle de ma famille, mais parce que j'aime passionnément la gloire de ma patrie. Cette gloire est déjà en sûreté, grâce à vos exploits militaires. Elle s'accroîtra encore par la justice que vous promettez de rendre à tous les opprimés. La voix publique m'apprend que vous n'aimez point les éloges. Les miens auraient l'air trop intéressés dans ce moment pour qu'ils fussent dignes de vous et de moi. D'ailleurs, quand j'étais libre, avant le 18 fructidor on a pu voir, dans le journal auquel je fournissais des articles, que j'ai constamment parlé de vous comme la renommée et vos soldats. Je n'en dirai pas plus. L'histoire vous a suffisamment appris que les grands capitaines ont toujours défendu contre l'oppression et l'infortune les amis des arts, et surtout les poètes, dont le cœur est sensible et la voix reconnaissante. »

Le lendemain de cette lettre, un arrêté cassait les ordres de déportation concernant Fontanes et le 7 février suivant, ce dernier était désigné pour prononcer l’éloge de Washington.

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Fontanes
Message Publié : 16 Sep 2015 15:31 
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Grégoire de Tours
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Quel style, mais quel style !
Que n'écrit-on pas comme cela aujourd'hui !
:mrgreen: :mrgreen:

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"Les gosses n'apprennent plus rien à l'école; en histoire-géo par exemple, ils doivent se débrouiller comme ils peuvent. Bientôt, un gamin nous dira par déduction que l'an 1111 correspond à l'invasion des Huns....."

Compte rendu de réunion d'une communauté d'agglomération


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