Caesar Scipio a écrit :
J'invite vraiment ceux qui ne l'ont pas déjà fait à regarder à la télé ou sur le site internet de nos 2 assemblées les discussions des projets de loi, et à lire les propositions de lois déposées par nos parlementaires. C'est relativement affligeant. Oh certes, il y a pire ailleurs, si on souhaite se contenter de peu.
EN fait, il faut comparer les vidéos concernant les passages en commission, là où ce fait le vrai travail parlementaire des "cirques" des réunions publiques où chaque parti doit montrer qu'il est sur sa ligne et qu'il n'en démord pas.
Les vidéos des commissions montrent des groupes restreints de parlementaires qui s'intéressent à un même problème. Ils auditionnent des personnes de diverses origines (vie associative, monde politique, professionnels, institutionnels, syndicats ...) concernées par le sujet à traiter. Ils sont à l'écoute, on est parfois surpris de voir un député "de droite" poser des questions ou faire des remarques qui sembleraient "de gauche" et vice-versa. Des gens qui sont impliqués dans ce qu'ils font, qui écoutent, qui proposent. Mais, on note souvent, sauf dans certains cas particuliers, l'absence des ténors des partis. Lors des sessions "plénières", là où discute et où on vote des projets de lois, là il faut montrer qu'on est contre le gouvernement ou au contraire qu'on le soutient, il arrive de voir le même député qui proposait : "on pourrait faire ceci ..." à tel professionnel qui trouvait que l'idée serait bien, venir déclarer à la tribune que l'application de "ceci" serait antidémocratique à souhait et source de zizanie ...
Ce qui a changé en 50 ans ? La télé est entrée dans l'hémicycle et les députés pour se faire re-élire doivent montrer à leur électrat qu'ils ne concèdent rein à leurs adversaires politiques. C'est donc le règne des petites phrases. Les communicants qui entourent nos députés doivent penser que l'électorat à un niveau moyen de cour de récréation, d'où des phrases destinées à faire la Une des journaux et dont le niveau est affligeant. Quand nos députés parlaient aux notables de province via les journaux de l'époque, le niveau était plus relevé. Mais, quel média se permettrait de dire aux roquets de tel ou tel parti que dorénavant ils ne publieraient plus leurs petites phrases parce que le niveau est trop bas ? Pour ceux qui s'en offusqueraient, le terme roquet est le terme courant de nos jours pour désigner les quelques personnages dont le rôle est d'occuper l'espace public en lançant des polémiques grâce a des piques plus ou moins savamment lancées. Ainsi, Nadine Morano fut un temps le roquet de Sarkozy et de l'UMP. Leur rôle est parfois de détourner l'attention en créant des polémiques artificielles qui vont occuper les médias. Chaque parti a les siens se sont souvent eux qu'on voit à la manœuvre lors des séances "houleuses" au parlement.