Sir Peter a écrit :
Etudier,comme je l'ai fait jadis le latin à partir de la 6ème et le grec en 4ème,c'était se baigner chaque jour dans les sources de notre civilisation et pouvoir porter un regard comportant relativité et distance sur ce qui faisait alors notre quotidien. Ceci ne m'avait nullement empêché de suivre les cours de maths et de physique au meilleur niveau,j'étais un de ces "oiseaux rares" qui passaient le premier bac en section A'-Dans mon lycée,cette année là nous étions 5 :3 filles et 2 garçons pour une soixantaine de candidats dans l'établissement...
Une de mes nièces ,assez brillante a fait une licence puis une maitrise de lettres modernes,elle n'avait fait ni Latin ni Grec,avant de remettre son mémoire elle l'a fait lire à mon épouse,à moi et à une cousine,passée par l'enseignement belge classique,tous trois nous fûmes épouvantés des contre sens énormes dans son analyse de certains poèmes de langue anglaise:elle ignorait totalement la mythologie greco-latine.Toutes les littératures de nos langues occidentales ont un socle commun comment peut -t-on devenir" lettré" et en faire fi.......
Bien sûr !
Je ne résiste pas à la tentation de citer (l'auteur, Picardicus, que je salue au passage, ne m'en voudra certainement pas) un passage d'un récent message du forum Babel, qui va parfaitement dans votre sens :
"Ne jouons pas sur les mots,
philosophie est du grec,
téléphone est du grec,
névropathe est du grec. Ces mots ont été empruntés au grec parce qu'il n'est pas possible d’exprimer ce qu’ils véhiculent dans aucune des langues européennes actuelles.
Schopenhauer écrit dans
Parerga et Paralipomena : Ecrivains et Style : « Mais je sais une chose : si l'on doit cesser un jour d'apprendre les langues anciennes, comme on nous en menace, nous aurons une littérature nouvelle consistant en un gribouillage d'une barbarie, d'une platitude et d'une indignité sans pareilles jusque-là ; d'autant plus que la langue allemande, qui possède pourtant quelques-unes des perfections des langues anciennes, est dilapidée et massacrée à l'envi et méthodiquement par les infâmes écrivailleurs du « temps présent », de sorte que, appauvrie et estropiée elle tombe peu à peu à l'état de misérable jargon. » "