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Je ne suis pas de cet avis ; les nazis ont toujours su louvoyer avec l'Eglise .
L'Eglise française en particulier a été assez "tolérante" pour ne pas dire plus ...
L'épiscopat français n'a aucune sympathie pour le nazisme. Il est très maréchaliste, largement défenseur des aspects issus du catholicisme social que reprend la Révolution nationale et fermement anti-collaborationniste. Mgr Saliège fut le seul évêque à publiquement condamner la persécution des juifs. Ce n'est pas beaucoup, mais les autres corps intermédiaires de la France ont un palmarès encore pire (Ordre des avocats, des médecins, Cour de Cassation, Recteurs, Préfets, ...)
Mgr Piguet, évêque de Clermont-Ferrand : thuriféraire du Maréchal Pétain, condamne les "théologiens sans mandat" (= Témoignage chrétien) mais déporté à Dachau car fermement anti-allemand. Mis à part Mgr Mayol de Luppé (qui est un quasi usurpateur), l'Eglise de France n'a pas du tout été tolérante vis-à-vis du nazisme. Autre exemple : Mgr Serrand à St Brieuc soutient largement avant guerre les autonomistes bretons mais durant la guerre condamne fermement le PNB justement à cause de ses accointances avec le nazisme. et Mgr Serrand fut pourtant l'un des évêques les plus maréchalistes (il est démissionné à la Libération car en proie à l'odium plebis).
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Bon nombre de hauts dignitaires nazis étaient pratiquants .
Il y avait aussi un flou sur la mission sacrée ou divine du nazisme
Vous parlez des luthériens ou des catholiques ? L'idéologie nazie n'a rien de chrétien quoiqu'il en soit. Les aryens doivent supprimer la peste sémite qui a sévi en Europe et le christianisme en fait partie, d'où le néo-paganisme. C'est du sous-nietzschéisme.
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Tout ceci me fait dire,que si le Pape avait clairement dit "non",
Ca aurait clairement retiré d'une part des argumentaires ambigus et fort utiles aux nazis,
et ça aurait d'autre part forcé les croyants "hésitants" à choisir leurs camps .
Ca n'aurait certainement pas causé une explosion,mais une faille.
Et avec le temps,une faille devient une brèche ...
En juillet 1942, l'épiscopat hollandais proteste contre la mise en place de la solution finale. Résultat : les juifs convertis au christianisme sont eux aussi immédiatement déportés alors qu'ils étaient en dehors de la persécution (chiffre mythique de 40.000 : plutôt quelques centaines). En diplomate, Pie XII pensait qu'une protestation publique accentuerait le désastre. On peut penser qu'il a tort moralement mais l'exemple hollandais montre que les nazis n'ont rien à faire de ce que peut dire le haut clergé