Cuchlainn a écrit :
Mais c'est largement la Reichswehr qui finit par donner les dernières clés de la maison à Hitler.
Oui. L’armée appréciait beaucoup Hitler car ce dernier voulait réarmer l’Allemagne, mais les généraux se donnèrent complètement à lui après l’élimination des SA.
Duc de Raguse a écrit :
Les querelles de boutiquiers à droite on fait le lit du nazisme ! C'est très pitoyable et malheureux pour des hommes d'Etat qui ont été aveuglés par le jeu du "caporal de Bohême"...
Papen ne souhaitait qu'une chose : revenir au pouvoir, peu importe les moyens.
Tout à fait. C’est à cause de la rivalité Schleicher-Papen qu’Hitler est arrivé au pouvoir. Car quand Papen pousse Hindenburg à éjecter Schleicher, il ne faut pas oublier qu’exactement l’inverse s’était produit début décembre. Papen ne trouvait pas de majorité au Reichstag et voulait amender la Constitution. Mais Schleicher avait convaincu Hindenburg de le nommer chancelier car lui, Schleicher, pourrait trouver une majorité au Reichstag. Hindenburg a donc écarté à contre coeur son ami Papen (il parait qu’Hindenburg a versé des larmes). Mais Papen était en rage et voulait absolument se venger de Schleicher.
C’est bien Papen le grand responsable de la chancellerie d’Hitler. C’est lui qui, pour renverser Schleicher et arriver au pouvoir, s’est allié à Hitler en pensant qu’il pouvait le dominer. C’est lui qui a réussi à convaincre son ami Hindenburg de nommer Hitler chancelier dans un cabinet Hitler-Papen.
Et c’est à cause des divisions au sein du Reichstag qu'Hitler est arrivé au pouvoir. Car si le chancelier avait pu obtenir une majorité au Reichstag, jamais Hindenburg n’aurait changer du le changer.
Duc de Raguse a écrit :
Il porte une énorme responsabilité tout comme le fils d'Hindenburg, Oskar, qui persuada son père de jouer la carte Hitler.
Oui.
Il faut évoquer la soirée du 22 janvier. Jusqu’à ce soir là, Oskar avait toujours été contre un accord avec le parti Nazi. Meissner, secrétaire d’Etat, et lui rencontrent Hitler, Papen (qui s’était mis d’accord avec Hitler sur un cabinet Hitler-Papen), Goering et Frick dans une maison de banlieue. Hitler demande à Oskar si il peut le voir en tête à tête. Oskar accepte et ils s’isolent dans une autre pièce. Ils y restent pendant deux heures.
Meissner raconta au Tribunal de Nuremberg :
« Dans le taxi qui nous ramenait, Oskar demeurait très silencieux, et la seule remarque qu’il fit ce fut qu’on ne pouvait lutter, que les nazis devaient entrer dans le gouvernement. Il me parut que Hitler avait réussi à le faire tomber sous son charme ».
Oskar était colonel et l’adjoint de son père.
Duc de Raguse a écrit :
De plus, le scrutin de novembre 1932 voyait un recul du NSDAP dans ses résultats (34%)
Duc de Raguse a écrit :
Peut-être que l'après 1932 aurait vu une baisse des scores électoraux du parti nazi... Précipitation et réflexion ne font pas bon ménage.
Le 15 janvier, lors d’une élection locale (Etat de Lippe), les nazis ont enregistrés 39% des voix en hausse de 17% sur l’élection précédente. Goebbels l’a fait savoir avec force et ce résultat a impressionné les conservateurs.
Duc de Raguse a écrit :
et les caisses du parti étaient vides,
Oui, jusqu’à l’accord Hitler-Papen. Les deux hommes se sont mis d’accord sur le projet du cabinet Papen-Hitler lors de leur rencontre du 4 janvier. A la suite cette rencontre, qui fit la une des journaux, les milieux d’affaires décidèrent d’éponger les dettes du parti Nazi.