Jerôme a écrit :
N'y a t il pas ambiguïté sur le mot patriotisme.
Pour certains qui le confondent avec nationalisme c'est la conviction d'être meilleur que les autres nations. Alors l'Histoire devient support d'une idéologie fondée sur l'orgueil national.
Pour d'autres, c'est simplement une identité affirmée. Alors l'histoire peut être un support de cette identité. Comme la littérature, la musique, la peinture ou le sport.
Dans mon intervention, je réponds parce que je suis celui qui a lancé ce mot "patriotisme" dans la conversation, il n'y a aucune ambiguïté.
Ceci étant, quand je lis "Les Américains n'ont pas d'histoire", assèné comme s'il y avait là une explication à leur négligence à l'enseigner avant les études supérieures, je renvoie à l'exemple de la Grande-Bretagne. Et ce "pas d'histoire" me semble un peu dépassé aujourd'hui - les Américains ont une histoire. Washington n'est pas une sorte d'Adam apparu on ne sait comment dans l'Eden du Nouveau Monde.
Ce que je veux dire (et d'autres historiens, comme Antoine Prost, dans ses "12 leçons pour l'histoire") l'ont dit bien avant, il se trouve qu'en France, oui, l'identité nationale passe par l'enseignement de l'histoire, Clovis, Charlemagne, la Révolution française, etc. La grande tradition du Roman national. Mais qu'affirmer qu'il en va de même pour tous les peuples du monde est tout simplement faux. Il y a d'autres supports d'identité que l'enseignement de l'histoire.
Et puis honnêtement, j'ai envie de dire, quelle histoire ? Que reste-t-il de l'enseignement de l'histoire dans la tête de la plupart des Français une dizaine d'années après avoir quitté les bancs de l'école ? Des clichés, en général. Aujourd'hui, pour une majorité de Français, l'histoire, c'est celle de Stéphane Bern, de Laurent Deutsch, Éric Zemmour et consorts. Dans le meilleur des cas.
Comment dire...