J'ai pu enfin trouver le temps d'achever le cabinet de toilette de l'empereur!
Vue depuis la porte donnant sur la chambre de l'empereur :
Vue d'ensemble depuis la fenêtre :
Comme je l'ai indiqué dans un post précédent, cette pièce, appelée aussi "cabinet aux armoires" a été créée en 1808 sur l'emplacement de l'antichambre du roi devenue une partie du cabinet topographique de l'empereur. Elle est à la suite de la chambre de l'empereur et communique avec d'autres pièces secondaires (un cabinet de chaise, un cabinet pour le valet de garde robe, un couloir vers la salle du trône et un escalier).
Son décor est connu de manière très complète par les mémoires des artisans intervenus sur le chantier (menuisier, sculpteur, peintre, doreur) ce qui a permis de la reconstituer bien qu'elle ait disparu en 1832 et qu'elle ne figure pas dans les coupes de 1847 (registre 36dd6) et de 1860 (coupe Lefuel).
Voici donc une proposition d'évocation de ce cabinet.
Pour rappel, la pièce a une forme rectangulaire (4.45m sur 6.5m) avec un renfoncement pour la baignoire. Elle est dotée de dix portes pour les cinq armoires sur ses longs côtés et s'ouvre par une fenêtre sur le jardin des Tuileries.
Vue sur le mur de la fenêtre, avec la porte ouverte vers la chambre de l'empereur
Son mobilier comprend, encastrée dans une estrade en acajou, une baignoire en cuivre étamé, provenant de l'ancienne salle de bains de l'empereur. Je me suis basé sur différents exemples (Vaux, chambre des bains de la Reine à Versailles) pour en reconstituer l'aspect, mais je n'ai pas réussi à trouver ce qu'étaient : un dossier de baignoire en hêtre garni en cuir et toile, une couverture de coton, un surtout de baignoire en toile piquée de coton. A creuser donc!
Toujours lié à cette fonction, un lavabo en acajou à socle triangulaire et cuvette en porcelaine (un modèle identique livré par Jacob pour la chambre de l'empereur à Compiègne)
Le reste du mobilier est celui d'un salon :
-une table de bureau en acajou, avec son écritoire en ébène et un flambeau de bureau à trois branches et garde vue peint en vert, qui rappelle que l'empereur passant près d'une heure dans son bain, pour que cette heure soit productive,un secrétaire était chargé de prendre en note ce que lui disait l'empereur.
-un guéridon en acajou à colonne à trois branches isolées.
J'ai placé autour une partie du mobilier, composé d'un canapé avec deux tabourets de pied, deux fauteuils, six chaises et un écran en bois sculpté et doré couvert en gros de Tours blanc à rosettes d'or dont un échantillon est conservé au mobilier national, avec une bordure blanc et orangé (ici une équivalence). La description de Jacob rapproche ce mobilier de celui du salon bleu du roi de Rome à Compiègne, qui a servi de modèle. Une petite console en acajou à plateau demi circulaire en marbre blanc, de 72 cm de haut, complète l'ameublement.
-la garniture de cheminée est composé d'une grande pendule de Bréguet en forme de pyramide (un modèle identique à l'hôtel de ville d'Ajaccio), une paire de vases en Sèvres bleu (n'ayant pas retrouvé le modèle, ce sont des vases "standard" aux bonnes dimensions), deux porte-montre en cuivre doré (d'un modèle très simple, évalué 3 francs), une paire de bras de lumières à gaine et vases à trois branches et des chenêts d'un modèle ""en cuivre doré, vases, têtes de boucs et guirlandes, amours bronzés".
L'inventaire ne signale pas de lustre, ce qui peut s'expliquer par le fait que cette pièce ne sert que le matin.
Au sol, le tapis est une équivalence, en attendant de trouver au MN un tapis proche "un tapis en pied de savonnerie fond brun, dessin à milieu fond vert, entouré d'une bordure fond blanc avec guirlande de fleurs, fruits, ornements à enroulements, palmettes, coupes, rosaces, angle et milieu marqué par médaillon liés ensemble par du dit dessin d'arabesque, long 5.05, lar 4.45"
Je reprendrai bientôt par l'autre extrémité de l'appartement, avec le second salon de l'empereur.