gamelin a écrit :
Il s'est imposé en détenteur du pouvoir alors qu'il n'était pas issu d'un grand lignage. Comment les français ont-ils pu accepter qu'un tel homme prît le pouvoir?
« Ma noblesse date de Montenotte » dit Napoléon lors de son dernier exil (Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)
L’heure n’était plus aux « grands lignages » et la gloire acquise en Italie et en Egypte offrait à Bonaparte une place de premier choix face à un pouvoir chancelant. Ce pendant, si le prestige était un point loin d’être négligeable pour s’imposer dans le cadre d’un coup d’Etat, il fallut ensuite bien plus que cela pour Bonaparte afin d’asseoir véritablement son pouvoir.
gamelin a écrit :
Que pensaient les français d'un tel coup d'état et du fait d'obéir à un homme dans de telles circonstances?
Un mot de Tulard (Napoléon ou le mythe du sauveur) :
« Les résultats exacts du plébiscite de l’an VIII [80 % environ d’abstention] confirmeraient, s’il en était besoin, l’absence d’enthousiasme suscité par le coup d’Etat et par la nouvelle Constitution. Lors du vote on note un Midi plutôt froid, un Paris réservé, des départements belges glacés. L’adhésion de l’armée elle-même n’était pas unanime. Rien ne différenciait encore le régime consulaire du Directoire. Si grand qu’ait été le prestige de Bonaparte, on le distinguait mal dans l’opinion du clan des thermidoriens devenus brumériens ; beaucoup pensaient assister à une seconde opération des deux tiers destinée à perpétuer au pouvoir les anciens conventionnels, après la mise à l’écart des plus compromis comme Barras.
Ce sont les réussites de Bonaparte qui en deux ans ont modifié l’esprit public, rassurant aussi bien les bénéficiaires de la Révolution, bourgeois et paysans acquéreurs de biens nationaux, que les nobles rentrés ou restés en France, suscitant la reconnaissance des rentiers enfin payés en numéraire et s’attirant, comme le signalent les rapports de police, la confiance des ouvriers. »