Qu'Hitler écoutait ses conseillers était une chose tout à fait normale. Tous les dirigeants engagés dans le conflit l'ont fait. Cependant, je ne suis pas sur qu'on l'on puisse parler d'influence. Un Rommel, un Model ou un Schorner ont pu faire avaliser des décisions
a posteriori, mais dans des conditions bien particulières, Schorner ayant en outre l'avantage d'être un général "politique" très proche du parti nazi. Mais c'est toujours Hitler qui a le dernier mot et qui décide en dernier ressort. Ou qui ne décide pas ce qui, on le voit à Stalingrad, est une des raisons de la catastrophe subie par la
Wehrmacht.
Tietie006 a écrit :
Oui, il me semble que le Hitler totalement obtus se situe fin 43 et après. De mémoire, dans son Koursk, Jean Lopez parle des nombreux débats stratégiques entre généraux de l'état-major pour élaborer Zitadelle avec un Hitler qui écoute les uns et les autres avant de trancher. Or Paulus, à Stalingrad, semble assez fataliste voire aboulique, totalement dépassé par l'évolution de la bataille.
Paulus est engagé dans une bataille extrêmement "sale" à laquelle aucun officier allemand n'est vraiment préparé. Les Soviétiques eurent la chance de tomber sur un Tchouikov et sur un Eremenko qui avaient connu la guerre civile et qui n'avaient pas d'autre choix que de tenir, mais aussi d'avoir une expérience du combat urbain; Pire encore, Paulus n'a reçu aucun renfort à l'exception d'une poignée de pionniers juste avant la contre-offensive soviétique et tous ses avertissements, dont Lopez se fait l'écho, n'ont suscité aucune réaction particulière chez Hitler et à l'OKH. C'est tout juste si on a livré quelques dizaines de canons antichars aux Roumains, et encore. Dans de telles conditions, il lui était très difficile d'espérer tenir, même sans tenir compte des conditions très particulières de l'investissement de Stalingrad.
Tietie006 a écrit :
CNE_EMB a écrit :
Tietie006 a écrit :
Or Paulus, à Stalingrad, semble assez fataliste voire aboulique, totalement dépassé par l'évolution de la bataille.
Des exemples ?
C'est l'impression que j'en ai. En tout cas, il est clair que c'était d'abord un officier d'état-major qui n'avait pas l'expérience du terrain.
Beevor le décrit dans son
Stalingrad comme un commandant de compagnie sans envergure, méticuleux et compétent dans son travail d'état-major, mais très respectueux de la hiérarchie et peu capable d'initiatives personnelles. D'ailleurs ce manque de caractère on le retrouvera lorsqu'il se rendra aux soviétiques, le 2 février 1943 et par la suite, il fut mit à la tête d'un improbable comité pour une Allemagne libre sous la houlette des soviétiques.
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Je ne suis pas d'accord avec Beevor, qui me paraît au passage avec le temps de plus en plus surestimé.
Paulus n'a pas hésité à passer outre sa hiérarchie pour l'alerter des dangers d'une imminente contre-attaque soviétique. Il est passé par tous les canaux, mais aussi par l'état-major roumain avec qui il avait de très bonnes relations. Il a profité des visites d'officiers supérieurs allemands sur son front pour faire remonter des messages. Il a tenté d'étoffer ses arrières avec des unités d'arrêt bricolées avec les moyens du bord. N'oublions pas aussi qu'il n'est pas vraiment soutenu par ses subordonnés, notamment par Seydlitz.