Il l'avait prévu mais il ne l'a pas fait.
Ce qu'Hitler voulait, plus que la guerre, c'était son lebensraum pour mettre en oeuvre ses projets politiques.
Quant à la question de Pierma sur les raisons pour lesquelles la France et la Grande-Bretagne n'ont pas donné leur garantie à l'URSS, il y a plusieurs réponses. Et je pense qu'il faut surtout s'interroger sur la position britannique.
La politique étrangère française, dans une assez large mesure, était depuis 1815 guidée par un postulat : ne pas trop contrarier la Grande-Bretagne. Et à partir de la 1ère guerre mondiale, vu la boucherie que ça a été, la perte de la Russie avec la révolution bolchévique et la disproportion de populations entre France et Allemagne, ça a tourné après la crise de l'occupation de la Ruhr à "jamais rien sans l'Angleterre". On était à la remorque.
La grande question c'est celle concernant la politique étrangère britannique envers l'Allemagne. En étant bien conscient du risque des théories conspirationnistes, ce n'est quand même pas anodin que, une fois Hitler au pouvoir, les gouvernements britanniques ont cherché à renforcer militairement l'Allemagne. Y compris après Munich.
http://www.dailymail.co.uk/news/article ... itler.htmlLa politique du gouvernement Chamberlain, ce n'était pas de s'opposer aux modifications de frontières souhaitées par Hitler, c'était de refuser que ces modifications aient lieu par la guerre.
Il y a certes des choses à prendre avec des pincettes chez Caroll Quigley, mais dans son histoire de l'oligarchie anglo-américaine, il y a des éléments assez solides montrant que d'une part la garantie à la Pologne était une réaction de politique intérieure face à la colère de l'opinion publique britannique face au coup de Prague qui mettait en pièces le mythe de la paix sauvée à Munich, alors même que par ailleurs le gouvernement Chamberlain continuait à essayer d'arrondir les angles avec l'Allemagne nazie et à lui laisser espérer des arrangements frontaliers pour peu que, surtout, Hitler n'ait pas recours à la guerre auquel cas Londres serait obligée par son opinion publique d'entrer en guerre. Et d'autre part une partie des conservateurs auraient voulu lancer l'Allemagne dans une croisade anti-soviétique.
Ce qui peut expliquer l'incohérence globale apparente des positions que vous relevez. Pourquoi donc les britanniques n'ont pas coupé court aux projets de Hitler en donnant leur garantie à l'URSS et en formant une grande alliance avec Staline ? Parce qu'ils ne le voulaient pas. Ils ne voulaient pas la même chose.
Je suis bien conscient que déterminer ce que voulaient les britanniques relève largement de la conjecture. Staline n'était pas non plus très présentable et il est "compréhensible" que les britanniques aient préféré trouver un accomodement avec l'Allemagne nazie qu'avec l'URSS communiste.
En tout cas, le pouvoir soviétique estimaient incontestablement qu'après Munich, les occidentaux essayaient de lancer l'Allemagne nazie contre l'URSS. Et à ce stade, savoir si c'était juste pour détourner vers l'est la menace nazie ou dans le but précis de faire tomber l'URSS était une question fort théorique. Il devenait impératif pour l'URSS d'éviter cette confrontation, d'où le Pacte germano-soviétique sur lequel l'URSS a mis le paquet pour damer le pion aux puissances occidentales.