Jerôme a écrit :
Lorsque le pape saint Jean Paul II est venu à Paris en 1980 l'assiduité des fidèles fut moins importante que prévue. Par exemple voilà le résumé de l'INA
" Jean-Paul II effectue son premier voyage en France du 30 mai au 2 juin 1980 à Paris. A cette occasion, lors d'une messe au Bourget où l'assistance n'est pas aussi nombreuse que prévue, il lance la célèbre apostrophe "France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses ton baptême?"."
http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-med ... -1996.htmlJe voudrais savoir quelles auraient pu être les causes de ce phénomène. On m'a parlé du mauvais temps, d'une sous estimation de la déchristianisation parisienne et régionale ( et d'une sur estimation du nombre de fidèles attendus : un million) mais je n'avais jamais entendu l'explication donnée dans ce reportage, à savoir une forme de boycott larvé par une fraction du clergé. Qu'en pense ce forum ?
Je ne pense pas qu'il faille réduire l'apostrophe: " France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? " soit une réaction à une assistance moindre que prévue. C'est surtout beaucoup plus largement un appel aux Français à revenir à la foi chrétienne et, principalement pour les catholiques, à ne pas abandonner la pratique religieuse. Car il est tout de même paradoxal que la fille aînée de l'Eglise soit aussi le pays le plus déchristianisé d'Europe et celui où la tradition anti-cléricale est la plus forte et c'est, je pense, ce qu'a voulu exprimer à ce moment un pape polonais habitué à la religiosité du peuple Polonais malgré un régime officiellement athée. L'anticléricalisme officiel du temps de la Révolution et de la Troisième République n'était probablement pas oublié et les mesures politiques visant à défendre la laïcité sont difficilement acceptées tant par les fidèles que par la hiérarchie catholique. En 1984, le projet de loi sur l'enseignement a été très fermement combattu. En 1989, lorsque l'affaire du port du voile islamique par deux collégiennes a éclaté à Creil, l'Eglise de France s'est exprimée en faveur de la liberté de porter des insignes religieux.