PatteRit a écrit :
J'ai lu dans La cité antique de Fustel de Coulanges que pendant longtemps, les étrangers ne pouvaient pas assister au culte public, encore moins y participer. Je suppose que cette double interdiction a pris fin un jour : quand ?
Il y a des milliers de cités dans l'empire romain, et des dizaines de cultes publics dans chacune d'entre elles. Chaque culte de chaque cité a ses propres règles et coutumes quant aux personnes qui doivent y assister. De manière générale, le culte public est destiné aux citoyens mâles, mais la participation des femmes, des enfants, des étrangers, des affranchis et des esclaves, est variable en fonction des lieux, des fêtes et des époques. Ainsi, dans l'Athènes classique par exemple, toute la population, y compris étrangers et esclaves, assiste aux Panathénées et je ne pense pas que ça ait beaucoup changé à l'époque romaine.
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Les temples ruraux des aristocrates fréquentés par des fidèles de toute la campagne sont un exemple très intéressant. Les fidèles en question étaient-ils juridiquement obligés d'y assister ?
Aucune idée et je ne sais pas si on a des sources à ce sujet.
Dans les lettres de Pline le Jeune, l'aristocrate mentionne l'existence de temples qui attirent beaucoup de fidèles sur ses terres, mais il n'y a rien sur les aspects juridiques.
Par ailleurs, de manière générale, je doute qu'on soit juridiquement obligé d'assister à un culte, dans le sens où on risquerait une amende à ne pas le faire. C'est une question de piété, donc de réputation personnelle : si vous ne vous pratiquez pas correctement les cultes, vous aurez peu de chance de faire une carrière par exemple. A mon avis, c'est comme aller à la messe dans l'Occident chrétien: vous n'êtes pas obligé d'y aller, mais ça va jaser si on ne vous y voit jamais.
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Là cela devient complexe. Car une association privée n'est pas forcément clandestine. Les corps de métiers existaient au vu et au su de tous. Le corps de métier qui entendait faire bâtir un temple et y affecter du personnel religieux, devait-il obtenir une autorisation de la part de la cité à laquelle il appartenait ? Ensuite, quel était le statut du temple et du personnel de l'association privée ? J'imagine qu'il était sacré (au sens de propriété divine) pour l'association privée en question, mais pas pour la cité. Quel était le statut du temple privé vis-à-vis de la cité ?
Les associations sont en effet tout à fait légales. Pour le culte qu'elles rendent à leur divinité protectrice, j'imagine que de nombreuses situations devaient exister :
-soit des chapelles véritablement privées au sein des bâtiments de l'association, un peu comme les laraires des maisons
-soit des temples bâtis sur un lieu consacré, donc reconnus par la cité
-voire des temples de la cité utilisés de manière prioritaire par les membres de tel ou tel collège
Et sans doute bien d'autres statuts en fonction des lieux et des époques!