ciders a écrit :
maeuk a écrit :
J'ai souvent entendu d'ailleurs que le meilleur soldat russe était le général hiver.
Sans vouloir passer pour un russophile primaire, c'est une excuse qui a souvent été avancée par les vaincus (notamment par les officiers de la Grande Armée ou de la
Wehrmacht). Une excuse bien commode en fin de compte. Alors oui, les conditions climatiques ont pu jouer mais elles n'expliquent que très partiellement les défaites allemandes et impériales.
J'ai retranscrit plus haut une réflexion de Napoléon tirée du « Manuscrit de 1812 », de Fain :
«Notre unique vainqueur c'est le froid »
L'Empereur poursuit de suite ainsi :
« Les contre-marches de Schwartzenberg ont fait le reste ! Ainsi, l'audace inouïe d'un incendiaire, un hiver surnaturel, de lâches intrigues, de sottes ambitions, quelques fautes , de la trahison peut-être, et de honteux mystères qu'on saura sans doute un jour, voilà ce qui nous ramène au point d'où nous sommes partis ! Vit-on jamais plus de chances favorables dérangées par des contrariétés plus imprévues ! »
Peu donc là de réelle remise en cause et de reconnaissance des qualités des vainqueurs.
A l'heure de l'exil, on trouve plus de traces d'erreurs reconnues :
"Quand j'ai su que la Suède et la Turquie ne se déclaraient pas pour moi, j'aurais dû ne pas m'y engager."
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)
« Je n’ai pas fait la paix à Moscou. J’ai eu tort. J’aurais dû la faire. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
« J’aurais peut-être mieux fait de prendre Pétersbourg, siège du gouvernement et des affaires. »
(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène)
« J’eus tort de rester trente-cinq jours au Kremlin, j’aurais dû y rester quinze jours seulement. J’aurais dû, après mon entrée à Moscou, détruire les débris de Koutouzow. J’aurais dû passer à Malo-Iaroslavetz et marcher sur Toula et Kalouga ; proposer aux Russes de me retirer sans rien détruire ! »
(Gourgaud Journal de Sainte-Hélène)
« Mon grand tort est d’être resté aussi longtemps [à Moscou]. Sans cela, mon entreprise était couronnée de succès. »
(Gourgaud, Journal e Sainte-Hélène)
« Dans la campagne de Russie, j’aurais dû ne rester que quinze jours à Moscou »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
« J'entreprendrais encore l'expédition de Russie avec plus sagesse, je ferais moins de fautes, comme il arrive toutes les fois qu'on refait un chemin pour la deuxième fois. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
« Si au lieu de donner le commandement de mon aile au prince Jérôme, j’avais nommé Poniatowski maréchal, et l’eusse fait commandant de cette aile, l’expédition était probablement toute différente, et Bagration eût été perdu. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
« Après la bataille de Mojaïsk, j’aurais dû revenir par une autre route. Tous mes malheurs alors n’arrivaient pas. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
« Si, au lieu de marcher sur Moscou, j’eusse marché sur Pétersbourg, j’aurais eu la paix. »
(Bertrand, Cahiers de Sainte-Hélène)
Magie des "what if ?"...