Faget a écrit :
Lord Foxhole a écrit :
Généralement, les exploitations agricoles en France étaient des fermes familiales qui ne devaient pas avoir une taille colossale, je pense.
Donc, je me demande si beaucoup d'agriculteurs français, au 20e siècle, avaient les moyens de se payer des foules d'ouvriers.
On ne peut parler du problème globalement. Les régions étaient très disparates dans la taille des exploitations et la richesse des cultures. Mais avant la mécanisation, il fallait des bras et les valets de ferme étaient une réalité. De toute façon, pour ce qu'ils étaient payés....
Hé mais on ne parle pas de la période du Moyen-Âge !
En 45, admettons, mon grand père a liquidé sa (petite) exploitation, parce qu'il pensait qu'il allait falloir investir dans un tracteur et des machines pour rester à niveau.
Et puis il voulait que ses enfants aillent au collège, il a donc acheté une épicerie en ville. A Dole, Jura, où il produisait sur 30 ares les légumes qu'il vendait. (Cette formule bio, avant que ce soit la mode, aurait aujourd'hui un succès fou.)
Mais dans les années 70, mes cousins restés agriculteurs avaient évidemment un tracteur, une boteleuse-lieuse pour faire les foins, et faisaient appel à un machiniste équipé qui venait avec une moisonneuse-bateuse pour les moissons, sur des fermes de taille déjà importantes. Disons 70 hectares, ce qui faisait déjà beaucoup en Haute-Saône. Ils en vivaient bien.
Peu d'ouvriers agricoles - les commis de ferme - plutôt rares parce qu'on faisait appel à la famille pour venir aider pour faire les foins. (Je l'ai fait plusieurs fois.)
Mais à la même époque, en Beauce, Brie ou Flandres existaient déjà des céréaliers sur 300 ha - copieusement subventionnés, mais passons - qui se trouvaient à la tête d'une petite entreprise avec des salariés. Sur ces grosses exploitations c'était la règle.
Non, quand on parle des "cultivateurs" (c'est le mot qu'on utilise ici encore aujourd'hui, il leur a permis de revendiquer une identité autre que "paysan" souvent péjoratif...) pour la période qui nous intéresse, et dans des régions de plaine, on n'est pas au Sahel !