ThierryM a écrit :
Robert Spierre a écrit :
Contrairement aux "Mariés de l'an II", qui est une comédie avant tout avec comme base un épisode de l'Histoire de France, "Chouans !" se veut plus sérieux.
Je ne vois pas pourquoi une comédie serait intrinsèquement moins sérieuse qu'un film appartenant à un autre genre, dramatique en l'occurrence. Cela me semble relever du préjugé régulièrement dénoncé pour les récompenses des César qui ont une nette tendance à ignorer les comédies (oui, il y a des contre-exemples, mais ce sont des exceptions) et qui veut, finalement, que rire, s'amuser est intellectuellement abêtissant (cette fameuse polémique qu'on retrouve dans Le Nom de la Rose d'Eco entre Guillaume et Jorge) au contraire des œuvres dîtes sérieuses.
Le film "Les Mariés de l'an II" "utilise" la Révolution comme un prétexte : cette histoire rocambolesque aurait très bien pu avoir comme trame le XVIème siècle ou la Rome antique. L'Histoire n'est pas la chose la plus importante de cet excellent film car on s'intéresse avant tout aux aventures du duo Belmondo/Jobert.
Vous interprétez mes propos et
Cela me semble relever du préjugé : je n'ai jamais évoqué le fait que la comédie était "inférieure" aux films (dits) sérieux et j'ai juste évoqué "une" comédie". Tout est question de "traitement".
Je vais prendre pour exemple une des périodes les terribles/horribles de l'Histoire, à savoir le Nazisme/La Shoah et le système concentrationnaire :
Des comédies comme "To be or not to be" (cf ma signature) ou "Le Dictateur" sont, à mes yeux, nettement plus fortes qu'un film qui joue sur les (bons) sentiments comme "La Rafle" (
http://www.telerama.fr/cinema/films/la-rafle,402195.php).
Autre exemple : "La Liste de Schindler" est un chef d'oeuvre mais pourquoi la présence de la petite fille en rouge ? Les faits sont tellement énormes, monstrueux qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter
dans l'émotion. En allant plus loin, pourquoi ne pas imaginer (j'exagère, mais qui sait...) que la scène de la douche (on imagine le zyklon B et c'est l'eau qui arrive) sera interprétée dans 50 ans comme la preuve que
''les chambres à gaz n'ont pas existé" ?
Et pourtant le film de Spielberg est évidemment très "sérieux".
Le "problème" c'est que l'émotion est une machine, un "moteur" terrible : quelle force !
Combat-on la dictature, la barbarie en allumant une bougie (les réactions après un drame/un attentat) ? Quelle connerie !
Et pourtant ça semble "sérieux" (les témoignages, les pleurs etc.), alors que ce n'est que de la "comédie", de la mise en scène (ça rassure, ça donne l'impression d'être dans le "bon" etc.).
Pareil que "La Vie est belle" de Benigni : ah ouais, la vie est belle
, avec 50 millions de mort, les camps, un gamin qui perd son père, une femme veuve etc.
La scène finale :
https://www.youtube.com/v/fJySW_GF_jYPersonnellement, cette scène (qui émeut plein de gens) me dérange.
Et, en parlant de "sérieux", on peut difficilement faire plus sérieux que ça :
https://www.youtube.com/v/X8mcNYVkdJQPS : pour en revenir à "La Rafle", ça c'est aut'chose :
https://www.youtube.com/v/ZmiD8KyaiIc