ThierryM a écrit :
Merci pour l'explication. Je reste mitigé sur la formule mais je comprends la logique. Toutefois, pour moi, elle montre ce trait caractéristique de pas mal de personnes, qui sont convaincues, d'une part, de pouvoir pleinement maîtriser les technologies des médias (ce qui ne s'est pratiquement jamais vérifié) et, d'autre part, la croyance de pouvoir éduquer (voire endoctriner) les individus selon les projets qu'ils ont définis pour eux. Ou, autrement formulé, cette conviction que la théorie va supplanter le réel.
En fait, pour de nombreux médias de diffusion et surtout ceux de masse, les pouvoirs publics ont toujours été sollicités pour aider à leur développement. Le noble de la Renaissance qui aide financièrement un imprimeur à s'installer dans sa ville et qui découvre que l'on publie des critiques à son encontre pouvait se montrer expéditif. AU fil du temps les relations ont changé. Mais de nombreux investisseurs, pour obtenir l'aide de l’État, ont mis en avant cet accès à la culture de masse, avant de se conforter aux "voeux du public", voire de les devancer...
Petite mise au point, quand vous dites :
ThierryM a écrit :
de pouvoir pleinement maîtriser les technologies des médias (ce qui ne s'est pratiquement jamais vérifié) et, d'autre part, la croyance de pouvoir éduquer (voire endoctriner) les individus selon les projets qu'ils ont définis pour eux.
Cela s'est produit plusieurs fois. Il y a l'Index de l’Église qui a montré à certaines période une certaine efficacité, dans le sens où des auteurs ont préféré modifier ou retarder leurs parutions plutôt que de se retrouver mis à l'index. Sans parler de ceux qui vont publier anonymement. Il y a divers épisodes de censures des parutions qui ont permit d'interdire la parution d'informations qui ne plaisaient pas au pouvoir. Il faut aussi tenir compte que pendant plusieurs siècles, les pouvoirs politiques avaient une maîtrise assez poussée de la circulation des nouvelles. Il y a le NSDAP quand il va distribuer des centaines de millions de postes de radio bloqués sur la fréquence de l'émetteur local, ce qui faisait qu'on ne pouvait qu'écouter la radio officielle. Ne parlons pas de l'URSS qui a verrouillé l'accès aux informations durant plusieurs décennies. Bref, historiquement, nous vivons une période très particulière car la norme historique a été une maîtrise assez poussée de l'accès aux informations et aux médias.
ThierryM a écrit :
Ou, autrement formulé, cette conviction que la théorie va supplanter le réel.
Euhhhh, franchement, vous pensez réellement que les médias actuels représentent le réel ? Vous n'êtes sûrement pas aussi naïf...
On sait très bien manipuler les médias. Pas toujours en faveur du pouvoir en place, et rarement en faveur de la vérité et de la représentation du réel.