Liber censualis a écrit :
Il rappelle enfin que le GQG lui a constamment reproché son pessimisme, son obsession de la retraite, alors que la reprise du terrain perdu est à mettre au crédit d'un Nivelle plus combattif...
On sait assez de quelle façon Nivelle reprenait le terrain.
Deux jours après la dernière offensive allemande, arrêtée devant le fort de Souville - le 11 juillet, je crois - Nivelle lance successivement deux attaques, à deux divisions chacune, sans préparation et sans préparatifs.
Résultats : lourdes pertes, gains nuls.
"C'est alors, nous dit Georges Blond, que Pétain sort de sa réserve de chef du GAC, et fait savoir que les offensives à Verdun seraient désormais décidées par lui, "en raison de l'importance des moyens dont disposent les chefs de groupements". On lui promettait pour l'automne les mortiers qu'il demandait pour Douaumont, il décida d'attendre en préparant le terrain - et en réduisant quelques saillants - pour une contre-offensive majeure à Verdun."
La contre-offensive, soigneusement préparée par Mangin - routes empierrées, positions d'artillerie camouflées, chemins remblayés et boyaux dégagés - était évidemment sous le commandement nominal de Nivelle, à qui fut porté le crédit de la reprise de la majeur partie du terrain, spécialement auprès des politiques, auprès de qui il avait "de bons couloirs", i.e. une bonne renommée.
Pour "l'obsession de la retraite" on savait que Pétain avait préparé un plan de repli en cas de submersion allemande atteignant Verdun. Il ne voulait être surpris en aucun cas, y compris celui-là. J'aurais tendance à dire qu'il faisait son métier. Mais le fait a été connu des politiques, qui lui ont collé cette étiquette de défaitiste. Savoir qui savonnait ainsi la planche à Pétain...