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Parmi les gens de droite, le marquis de Moustier, chef de file de la Résistance dans le Haut-Doubs, mort en déportation, dont la réputation et la famille ont fait du Haut-Doubs un bastion de la droite pendant des décennies.
Un petit correctif, la famille de Moustier appartient à la région de Rougemont-Baume les Dames (où elle a occupé un siège de conseiller général durant des décennies), donc globalement la vallée du Doubs entre Montbéliard et Besançon, et non le Haut-Doubs. Ce n'est pas la même sensibilité politique : de Moustier est un républicain, discrètement catholique (il relève bien du catholicisme libéral selon la typologie de JM Mayeur). Les relations avec l'archevêché sont du reste tièdes (la famille passe pour des catholiques teintés de voltairanisme !).
Le Haut-Doubs, c'est une autre sensibilité, celle de l'intransigeantisme catholique qui joue la carte du ralliement, certes, mais où cela reste des catholiques intégralistes (et là je reprends la terminologie de Poulat). Ce versant est incarné par Georges Pernot, député de Pontarlier, qui fut lui un parlementaire partisan de Pétain en 1940 (mais a vite rejoint la Résistance par la suite) et avait d'excellentes relations avec l'archevêque (c'était l'avocat de l'archevêché).
Le fils du marquis de Moustier fut lui aussi une figure politique important et appartint au gouvernement Mendès. La droite bisontine ne lui pardonna pas (il perd la présidence du conseil général du Doubs en 1958). Cela mit fin à la carrière politique d'un bon siècle (le premier de Moustier député de Baume-les-Dames : 1824) de cette grande famille, qui sauva l'honneur de la droite comtoise et même plus en 1940.