cush a écrit :
Je n'ai pas vérifié ce que dit Wiki mais en l'occurrence, la dotation en obus du Pzkpfw II est de 180... à raison d'une cadence de tir de 120 coups/mn, on sature pas longtemps!
1) la cadence de tir théorique est justement... théorique. En réalité, les tireurs ne devaient utiliser leurs armes qu'avec des rafales courtes, à l'image de ce qui se fait aujourd'hui avec un fusil d'assaut (100 coups à la minute avec un chargeur de 25, alors que la dotation sur l'homme est de moins de 300 cartouches, c'est-à-dire trois minutes de tir !). Cela prolongeait nettement la capacité à durer au combat ;
2) un PzKpfw II seul n'a aucun intérêt, sauf à appuyer une attaque de l'infanterie par des tirs d'aveuglement. Justement, au contraire des Français, les Allemands ont mis en oeuvre une guerre où chaque arme avait sa propre mission - ce qui n'empêchait pas l'intégration interarmes, au contraire. L'appui mobile de l'infanterie était confié aux Sturmgeschütz spécifiquement conçus pour cette mission ; classiquement il reposait sur l'utilisation des leichten Infanteriegeschütz leIG 18 de 7,5cm, canons d'infanterie à cadence de tir rapide. Les PzKpfw II n'utilisaient leur capacité à saturer offerte par leur grande cadence de tir que pour se désengager (1) ou appuyer une progression (2), éventuellement couvrir la mise en place de moyens plus puissants (3), ce qui ne requerrait pas de tirs continus, surtout s'ils agissaient en groupe ;
3) en conséquence du point 2, les PzKpfw II agissaient à plusieurs, par section (Züg) ou demi-section (Halb-Züg), ce qui autorisait des tirs fournis sans que la consommation de munition soit si importante qu'elle remette en cause la durabilité de l'action ;
4) il faudrait se pencher sur la chaîne logistique d'une Panzer Abteilung ou d'un Panzer Regiment pour savoir si elle était assez efficiente pour compenser toute surconsommation. Apparemment, ce fut le cas.
En tout état de cause :
- le 10 mai 1940, les PzKpfw II représentent un bon tiers des chars allemands en ligne (938/2614, soit 35,88%, si on reprend les chiffres de Jentz, les plus fiables à mon sens - contre 22,3% pour les PzKpfw I, 13,35% pour les PzKpfw III, 10,74% pour les PzKpfw IV, 4,5% pour les PzKpfw 35(t) et 7,91% pour les PzKpfw 38(t)) ;
- avec un tel ratio, alors que plus de 50% de la Panzerwaffe était constituée de chars démodés, obsolètes ou insuffisants (PzKpfw I et II), la Wehrmacht obtint une victoire fulgurante et retentissante ;
- celle-ci fut obtenue grâce, entre autres, à une supériorité tactique et une mobilité stratégique obtenues grâce à la manoeuvrabilité des Panzer Divisionen qui reposait elle-même sur la faible empreinte logistique des chars allemands, leur rapidité à se mouvoir et leur flexibilité dans l'action (optiques de tir et moyens de communication supérieurs). Tous avantages qui sont très vrais pour les PzKpfw II.
CEN EMB