PaulRyckier a écrit :
Je trouve que cet étude donne l'état des recherches les plus récentes:
https://ses.library.usyd.edu.au/bitstre ... s_2013.pdfEt ça une étude controversielle?
http://www.continuitas.org/texts/alinei ... ithism.pdfEt encore ça:
http://www.jolr.ru/files/(172)jlr2015-13-3-4(257-279).pdf
Paul, merci pour ces liens. J'ai pris le temps de les étudier, et pour les non anglophones, ci-après un petit résumé.
Tout d'abord, le problème de l'ethnogenèse des Celtes est bien dans le sujet, puisque on ne peut évoquer les peuples "avant les Celtes" que si on a une idée de la date, de la première localisation des Celtes et de leurs premières expansions. Or malheureusement, mes 3 messages d'avril 2010 (déjà !
) sont toujours d'actualité : depuis l'abandon du modèle hallstattien, il n'y a aucun consensus sur un nouveau modèle.
Pour la clarté de l'exposé, je modifie l'ordre des documents.
Le
2ème document expose la théorie d'
Alinéi, qu'il appelle PCP (Paradigme de la Continuité Paléolithique). Rien de nouveau puisque cette théorie a été exposée pour la première fois en 1996 : elle suppose que les Celtes étaient déjà présents sur la côte atlantique au Paléolithique supérieur. Cette théorie reste très marginale depuis 20 ans, mais fait partie du foisonnement de nouveaux modèles qui sont apparus depuis la fin des années 1990. Un bon résumé, en français, figure dans "Aires linguistiques. Aires culturelles" édité par D. Le Bris en 2012 (pp. 55-76).
Le
3ème document, écrit par
T. Mikhailova, de loin le plus intéressant, fait un point partiel des dernières recherches sur l’ethnogenèse des Celtes, et notamment présente plusieurs commentaires sur la théorie de J. Koch. Après avoir longuement montré que la plupart des linguistes rejettent la première théorie de J. Koch, elle ajoute en post-scriptum que sa dernière version (2013), qui suppose une émergence des Celtes sur la côte atlantique au cours du IIe millénaire est plus crédible que la première (émergence au Ve millénaire) mais reste très problématique.
Sa conclusion est claire (p.274) : « La conclusion évidente est que le problème de la localisation de l’émergence des Celtes n’est toujours pas élucidé, et que l’hypothèse que le tartessien soit une langue celtique n’est pas une clé sérieuse pour comprendre ce qu’il y a à l’intérieur de cette « boite noire » ».
On regrettera sa bibliographie, quasiment uniquement d’auteurs anglophones et germanophones, et l’absence de référence aux contributions d’auteurs espagnols et français.
Le
1er document est un mémoire de Master (très scolaire) écrit par l’australienne
H. Donnelly (2013). L’auteur prétend présenter une synthèse de la recherche sur l’ethnogenèse des Celtes, en explorant successivement les champs génétique, linguistique et archéologique.
Son analyse est en fait très incomplète :
- Sur 46 ouvrages cités, 45 en anglais et 1 en allemand (encore un fois, rien sur les auteurs espagnols et français)
- Seule la partie « génétique » offre quelque intérêt, mais l’auteur enfonce des portes ouvertes en concluant que l’essentiel du patrimoine génétique des locuteurs celtes est essentiellement antérieur à l’arrivée des Celtes (point sur lequel elle reste très évasive).
- Sans la commenter l’auteur accorde un certain crédit à l’hypothèse de J. Koch.
Le problème reste ouvert !