Nebuchadnezar a écrit :
Pour enrichir ce résumé, connaît-on les effectifs de l'armée ?
Les janissaires : 6 000 sous Mehmed II, 12 000 sous Süleyman, 35 000 à la fin du XVIème
Cavalier kapïkulu : 6 000 au XVIè, 20 844 fin XVIIè, 22 169 début XVIIIè
Timârli sipâhi : 90 000 début XVIè
En résumé, les soldats kapïkulu (janissaires, sipâhîs, armuriers, artilleurs) :
1451-1481 : 10 à 12 000
1481-1520 : 12 à 16 000
1520-1590 : 16 à 30 000
1630-1670 : 60 000 – 50 000
1704 : 70 000
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Tout au long de son histoire, l'armée ottomane semble toujours se battre en supériorité numérique.
Je n'ai que quelques connaissances jusque sous Sélim II.
Supériorité numérique : tout ceci dépend de quelle bataille.
L'armée ottomane par exemple ne viendra jamais à bout des Safavides qui pratiquent une politique de terre brûlée et dont l'armée se dérobe.
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L'évocation de ce siège permet également de ne pas oublier une composante importante de l'armée ottomane : la flotte de galères, qui lui permet de dominer la Méditerranée orientale.
Aucune grande politique n'est possible sans la maîtrise de la mer. Chez les occidentaux, construire une flotte est lent, cher et encore faut-il que ceux qui la commandent s'entendent dans la tactique à mener.
Quelques mois suffisent aux Ottomans pour mettre sur cales plusieurs centaines de bâtiments (les pertes à Lépante seront remplacées en un hiver : 200 bâtiments dont 130 galères de combat). Les forêts de Bithynie, les montagnes voisines de la mer Noire, la Crimée approvisionnent en bois ; la Bulgarie : bois et fer ; tissus de voilures et tentes (Grèce, Anatolie, Egypte) ; le chanvre et la filasse proviennent des régions humides de la mer Noire, Samsun fournit les cordages ; l'étoupe vient de Thrace et d'Izmit, d'Egypte et de Macédoine donc le calfatage est assuré ; la poix d'Albanie ; de Bulgarie, Valachie et de Thrace vient le suif.
En face, il faut importer.
Vers 1550, Galata compte plus de 120 docks couverts, chacun capable de recevoir deux navires mis sur cales ou abrités pendant la mauvaise saison.
Les Habsbourg doivent constamment discuter avec les amiraux de Naples, Gênes, Venise...
Le vieil arsenal de Bâyâzid Ier à Gallipoli a été agrandi sous Mehmed II, rénové sous Süleyman.
Pour la campagne de Rhodes, 100 vaisseaux sont rassemblés, 135 pour Castelnuovo, 200 pour Malte. Cependant, sur mer, c'est la discipline qui fera la différence. François Ier se défera de Doria, récupéré par les Impériaux : ceci donne déjà le ton.
Avant de se tourner vers la Hongrie, la Porte est déjà maîtresse de la Méditerranée.
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En Méditerranée occidentale, l'empire anime la guerre de courses contre les états chrétiens en s'appuyant sur ses états vassaux, les républiques pirates barbaresques.
Non, pas essentiellement.
Les divisions internes à l'Occident font l'essentiel du travail, des alliances passées durant l'épisode de la Réforme aident le Grand Turc. On peut même se demander si la Réforme aurait pu autant avancer sans la Porte, elle aurait sans doute fini en un épisode tel l'insurrection cathare.
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L'empire ottoman ne semble pas être intervenu dans l'Océan Indien. Quelqu'un peut-il confirmer ?
Hugues de Hador a répondu.
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... et un système fiscal performant :
Certes et tout n'a pu être explicité car il faudrait entrer dans le "découpage" territorial.
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En comparaison, à l'époque, le roi de France tente péniblement de mettre en place un impôt permanent, pour l'armée nationale qu'il veut...
François Ier ? S'il s'agit de lui, ses bévues et ses obsessions auront beaucoup plus coûté encore. La France a dû payer pour le voir revenir (la gabelle avait été triplée), il faudra de nouveau payer pour le retour des enfants de France et il continuera à s'obstiner dans ses visions italiennes et tant d'autres ratages sans compter la confiance perdue au niveau de ceux qui étaient ses alliés, il fut un temps.
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il ne peut s'écarter de la chariah,
Il existe les lois "
orfi" mais là encore il faudrait expliciter la législation. C'est une vision très occidentale d'imaginer que seule la chari'a commande tout... Cette prise en compte des us et coutumes pour les intégrer à des "
Kânûnnâme" est important.
Cependant, le Sultan ne peut pas "
tout faire" dans les relations internationales ni dans le commerce.
Pour les menaces familiales, j'ai déjà évoqué la manière d'anticiper le problème.
Pour ce qui concerne la construction, on répare, on renforce. La construction n'est pas l'importance première, elles sont plutôt "reconfigurées".