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Que les Belges aient été celtophones, germanophones ou belgophones, n'a rien à voir avec leur appartenance ou non à l'espace politique gaulois.
Justement, y a-t-il un espace politique gaulois? M'est avis que les réseaux de clientèle, qui sont des rapports privés dans un monde où la chose publique n'a que très peu de réalité, n'avaient de frontières que les limites techniques des moyens de communication.
En ce qui concerne la langue, certes, langues celtiques et langues germaniques sont distinctes... Mais à partir de quelle époque y-a-t-il une langue germanique? Que connaissons-nous d'une telle langue au moment de la Guerre des Gaules? Vu que les brassages de population ont continué après la conquête de la Gaule hors des frontières romaines, est-il possible que cette distinction linguistique ne se soit faite qu'après? Y-a-t-il une quelconque parenté entre les langues celtiques et germaniques? (ce sont de vraies question hein! Mes connaissances en la matière sont plus que lacunaires).
Matériellement en tous cas, la culture est la même, ou très semblables, ne serait-ce qu'au niveau des formes et des types d'objets.
Quant aux éventuelles limites des diverses alliances politiques, des territoires tribaux et/ou claniques, de leur statut légal et social, de leur imbrication les un dans les autres, de leur caractère fluctuant, nous n'en savons pas grand chose, mais c'est assurément une clef qui nous permettrait de cerner beaucoup plus de choses.
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La France médiévale était également loin d'avoir une culture unique que ce soit sur le plan linguistique ou matériel. Les peuples du Nord ont toujours été proches des Allemands et des Belges, ceux du Sud proches des Italiens et des Espagnols. Ce qui constitue le cœur de son identité, c'est son système politique.
En ce cas, si l'on prend comme critère le système politique, tout le monde occidental actuel devrait être considéré peu ou prou comme une seule entité, pourtant nous avons bien des frontières et auxquelles leurs membres sont très attachés il semblerait... Au Moyen Age, la féodalité était répandue dans toute l'Europe, pourtant tous les tenants de la féodalité ne faisaient pas partie de la même entité politique et culturelle.
On peut ergoter durant d’innombrables heures sur ce qui fait un peuple ou une culture et ce qui définit l'appartenance à ce peuple ou cette culture. Le fait est que nous distinguons toujours des séparations nettes pour des périodes et des peuples qui ne semblent pas en avoir connues, et que ces frontières nous sont avant tout donné par César. Et il est clair qu'entre la civilisation urbaine, étatique et centralisée de Rome et la civilisation "éclatée" et rurale des CEltes/germains, il devait régner une grande incompréhension. Comme César n'était pas un ethnologue et que ses objectifs étaient avant tout politique et militaire, on peut facilement en déduire qu'il faut se méfier énormément des limites probablement artificielles (et vues d'un point de vue romain) qu'il a inscrit dans notre inconscient collectif et dans l'historiograhie.