En 1837, Parent-Duchatelet dans son livre
De la prostitution dans la ville de Paris donne ce chiffre de 30 000 prostituées avant la Révolution avec les précisions suivantes :
Parent-Duchatelet a écrit :
Dans ce dernier nombre de trente mille on comptait les femmes galantes de tout genre, les ouvrières faisant ressource de leur coprs et les femmes de théâtre ; les femmes publiques, notoirement connues pour telles, faisaient plus de la moitié de ce nombre ; et de cette dernière classe, il y en avait neuf à dix mille qui trafiquaient dans les rues.
Erica-Marie Benabou qui citait ce passage dans son livre
La prostitution et la police des moeurs au XVIIIe siècle ne se prononçait pas sur l'exactitude de ce chiffre, le considérant comme une "vieille tradition de la préfecture de police".
Elle cite également d'autres auteurs qui donnent des chiffres inférieurs, égaux ou supérieurs. Un mémoire de 1762, consulté par le même Parent-Duchâtelet, mais disparu depuis, donnait le chiffre de 25 000. Restif de la Bretonne évaluait le nombre des prostituées à 20 000 en 1769. Louis-Sébastien Mercier donnait en 1783 le chiffre de 30 000, mais y ajoutait 10 000 filles entretenues. Grimod de la Reynière en 1784 ainsi que Lecointe en 1790 parlaient de 40 000 et Elie Harel en 1784 également allait jusqu'à 60 000.
Il s'agit cependant d'estimations. Aucun recensement des prostituées n'a été effectué au 18e siècle. Il faut attendre le 19e siècle pour disposer d'informations plus précises, mais même à cette époque, un certain nombre des prostituées occasionnelles échappe aux statistiques.