marc30 a écrit :
Pour moi c'est au sein de chaque Gouvernement, au cœur des administrations et des États majors , et en particulier au cœur du système politique US qu'il y a une foule de gens qui participent à la prise de décision Alors même qu'ils sont en compétition les uns contre les autres...
Il y a débat, bien sûr, mais la décision reste officiellement au Pdt. C'est compris dans le job de "prendre la décision finale" même si elle est prise pas trop de bon gré ou un peu forcé etc. Ce Pdt, est lui-même obligé de négocier certaines choses (une réélection, un renvoi d'ascenseur à certains, une vision qui fait l'unanimité chez les "durs", un état économique...).
Pour ce conflit :
[
Opposition to the regime in Iraq was thus shared by many
on the left-wing as well as some neoconservatives, most prominently Paul Wolfowitz. These moves were disowned
by high-ranking US senators like Robert Dole, who told Iraqi President Hussein that
"Congress does not represent U.S. President George H. W. Bush or the government" and that Bush would veto any move toward sanctions against Iraq. (From the Iraqi transcript of the meeting, as published in Sifry et al, 1991.)]
Voyez en Israël où le conseil "officiel" des USA est de ne pas bouger, officieusement il se passe tout de même un peu de mouvements :
[Operation Bramble Bush II – In the 1990s, Mossad began scouting locations in Iraq where Saddam Hussein could be ambushed by Sayeret Matkal commandos inserted into Iraq from Jordan. The mission was called off due to Operation Desert Fox and the ongoing Israeli-Arab peace process.]
Caesar Scipio a écrit :
Sur ce, bonne continuation de la discussion à tous.
/
Ben ça va un peu tourner en rond... "diplomatie standard" ?
Pierma a écrit :
Pour ma part je reste persuadé que les USA ont été surpris de l'initiative de Saddam Hussein.
Je ne pense pas que les USA aient été franchement "surpris".
Ce qui tient d'un déroulement cohérent comme le fait d'être "toujours en guerre" est une option certainement prise en compte en deux points : soit SH fait "
correctement" les choses, soit il s'affranchit des règles (assez normal pour un dictateur, facilement profilable). Un dictateur n'arrive pas au pouvoir en faisant "correctement" les choses, il ne s'y maintient pas "correctement".
A ce stade, il n'y a pas d'initiative et on ne peut pas se permettre la surprise, côté Saddam. Ce n'est pas une initiative de s'approprier ce qu'il considère comme lui revenir. C'est remettre les choses en place. Il faut un peu s'affranchir de nos vues style "la ligne Maginot est imprenable parce-qu'elle ne se prend pas !". On a vu...
Il semble que ce n'était pas inattendu puisqu'il en échange et croit comprendre une neutralité des USA. De plus, ce n'est la première fois qu'il évoque le sujet. Et neutralité des USA dans son esprit = neutralité de l'ONU si tant que les décisions de l'ONU peuvent l'impacter.
Maintenant, qu'il y ait eu officieusement du donnant/donnant face à Saddam comme vous l'évoquez, je le pense aussi mais les dés étaient déjà jetés.
Il fallait l'éliminer, faire ceci "softement" -donc passer par l'ONU- dès que l'on aurait le casus belli.
Ce n'est pas la première fois, dans son Histoire, que les USA se créent un casus belli : maintenant, le reste du monde y croit ou pas. Pour ceci, il y a l'intox.
Ce qui m'étonne aussi est que Saddam ait balayé d'un revers de manche le climat aux USA face à la guerre d'Iran :
[
Following the war, however, there were moves within the United States Congress to isolate Iraq diplomatically and economically over concerns about human rights violations, its dramatic military build-up, and hostility to Israel.].
Cependant, en s'appuyant sur la réaction de G., il pouvait avoir sa lecture entre les lignes. Bien sûr, une minorité bougeait aux USA pour les éternelles questions très annexes de Droits de l'homme, mais bon, si un dictateur doit prendre ceci en compte, autant lâcher le job. Pour Saddam, ceci est l'éternel problème des démocraties : le choix !
Et puis concernant l'Iran :
[Les Irakiens ne nous ont jamais dit qu’ils avaient l’intention d’utiliser un gaz neurotoxique. Ils n’avaient pas besoin de le faire. Nous savions déjà. Déclaration du colonel de l’US Air Force en retraite Rick Francona (ayant servi pour la NSA, la DIA, la CIA au Vietnam, au Laos et au Moyen-Orient).]
[Au fur et à mesure que les attaques irakiennes se poursuivent et s’intensifient, les chances augmentent de voir les forces iraniennes mettre la main sur un obus au gaz moutarde non-explosé et portant des marques de fabrication irakienne. Téhéran présentera de
telles preuves devant l’ONU et accusera les États-Unis de complicité de violation de lois internationales. Rapport top secret de la CIA de novembre 1983.]
[En 1987, l’état-major iranien aperçoit une faille dans le dispositif militaire irakien à la hauteur de la ville de Bassorah. Le cours de la guerre risque de basculer au profit de Téhéran. Ronald Reagan informe ses collaborateurs, à la lecture du rapport de la CIA à ce sujet qu’
"une victoire de l’Iran est inacceptable"... Fort des informations livrées par le Pentagone, l’armée irakienne déjoue le projet d’offensive décisive de l’Iran et lance quatre attaques chimiques de grande envergure pour affaiblir ses adversaires.].
Saddam sait donc ce qu'il en est de la non compréhension des USA face aux conflits arabo-arabes.
Concernant l'Arabie Saoudite, rappel de l'Irak (6-8) que les deux pays sont liés par un pacte de non agression depuis 1989.
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http://www.persee.fr/doc/remmm_0997-132 ... _62_1_1457Narduccio a écrit :
Le monde sera encore plus surpris quand les avions irakiens iront se réfugier ... en Iran. Où ils semblent avoir été très bien accueillis.
Tout comme :
[...
Nous savons tous que lorsque les États-Unis ont interdit le pétrole irakien à l’exportation, les Américains, les Britanniques, et tous porteurs de valises du marché noir logeaient dans les hôtels de Bagdad et affrétaient leurs bateaux, en pleine nuit, au nez de la prétendue surveillance. Nous savons aussi que d’autres se servaient de bateaux de pêche et d’embarcations "made in Dubaï"
dont les réservoirs avaient une contenance de 1000, 5000, ou 10 000 litres pour échapper à toute surveillance.] ; croyez-vous que l'hôtel fut gratuit ? On pouvait y croiser toutes sortes de personnes et notamment des agents du Mossad...