Kurnos a écrit :
à partir de quand l'homme a su qu'un rapport sexuel pouvait être une cause de transmission de maladie.
De quel homme parlez-vous ?
Si vous parlez de Schubert, on peut supposer qu'il l'a su quand il a contracté la syphilis et encore, ce n'est pas certain. Il s'est peut-être passé quelques mois entre le moment où il a contracté cette maladie et le moment où il s'est rendu compte qu'il était malade et où il a compris comment il avait contracté cette maladie, pour autant qu'il l'ait compris.
Si vous voulez parler des médecins, c'est sans doute avec l'apparition de la syphilis (le mal de Naples ou le mal français) à l'extrême fin du XVe siècle que l'association a été faite entre relations sexuelles et transmission de la maladie. Mais on ne peut évacuer la dimension religieuse de la perception de cette maladie qui est considérée comme une punition divine à l'égard des débauchés.
On ne peut donc comme vous le faites considérer que l'importance accordée à la virginité serait liée à l'absence de maladie vénérienne, car même s'il existait des maladies vénériennes avant l'apparition de la syphilis en Europe, ces "maladies honteuses" qui ne sont jamais clairement identifiées dans les documents anciens (je parle notamment d'archives du 18e siècle) étaient largement ignorées de la population.
L'importance attachée à la virginité est très clairement liée à la volonté des hommes d'être les premiers et les seuls à "posséder" leur épouse. C'est le fantasme d'une société "phallocratique" où l'homme a clairement le droit d'avoir des relations sexuelles multiples, tandis que la femme ne peut en avoir qu'avec son époux légitime sous peine d'être considérée comme une "p..." (j'aurais bien écrit le mot en entier comme j'avais pu le lire dans les archives, mais lors de ma défense de mémoire, le membre du jury dont j'ai déjà parlé m'avait dit que même Sartre écrivait "p...").
Barbetorte a écrit :
Il n'est évidemment jamais question de sexualité. Même tout ce qui peut évoquer des sentiments amoureux est soigneusement évité.
Sur ce sujet, je vous conseille la lecture de l'excellent livre de Gabrielle Houbre,
La Discipline de l'amour. L'éducation sentimentale des filles et des garçons à l'âge du romantisme, Paris, Plon, 1997. Dépêchez-vous de le lire, car selon certains membres de ce forum, il aurait atteint sa date de péremption depuis le début de cette année, mais avec un peu de chance, les livres d'histoire sont peut-être comme certains yaourts, ils ne rendent pas malades si on les consomme seulement quelques jours après le dépassement de leur date de péremption.