ThierryM a écrit :
Et si la différence sémantique dépendait du côté où l'on se situe ?
Résistance si vous souscrivez au mouvement et insurrection si vous vous y opposez ?
Absolument pas. L'insurrection est un concept objectif qui n'a pas forcément un sens péjoratif. Les conventionnels ont d'ailleurs défini un droit à l'insurrection
insurrection \ɛ̃.sy.ʁɛk.sjɔ̃\ féminin
Soulèvement contre un pouvoir établi ou une autorité arbitraire.
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. — (Article 35. de la Constitution française du 24 juin 1793)
Tout cela, c’est de la littérature, de la pure littérature. Ici, avec de pareilles idées, on aurait tôt fait de provoquer une insurrection! — (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)
Sans doute, tout le pays intermédiaire ne formait pas un état régulier et constamment soumis il y avait bien des insurrections locales, […]. — (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des Deux Mondes, 1832, tome 8)
De l’Évangile hébreu de Matthieu, pourtant signalé par plusieurs auteurs, il ne reste pour l’heure aucune ligne, malheureusement, soit qu’il ait été perdu au cours des diverses insurrections juives des Ier et IIe siècles, soit qu’il ait été détruit par les tenants officiels du christianisme officiel de l’Empire. — (Bernard Dubourg, L’invention de Jésus, tome I, « L’hébreu du Nouveau Testament », Paris, Éditions Gallimard, 1987, p. 19)
De plus, avant le XXe siècle, on n’avait eu qu’un exemple, et relativement sommaire, avec l’insurrection de la Commune de Paris, en 1871, de ce dont était capable une population urbaine moderne en temps de conflit armé. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 289 de l’éd. de 1921)
Je suis donc dans la tradition […], en désirant une simplification qui n’est qu’une insurrection contre un coup d’État ridicule commis par quelques pédants vers 1540, insurrection dont les premiers promoteurs sont Ronsard et Joachim du Bellay. — (Émile Faguet, Simplification simple de l’orthographe, 1905)
La cause de ces insurrections est presque toujours la même : les exactions, les extorsions et mille autres injustices commises par les caïds (gouverneurs) qui, ayant acheté leur poste, ne songent qu'à rentrer dans leurs fonds et à s'enrichir aux dépens de leurs administrés. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc: étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, p.10)