ezio-auditore a écrit :
J'ai l'impression que la vue s'est assombrie au fur et à mesure que le "stress" s'est répandu, qu'il a été nommé, explicité, que certains maux ont trouvé leur racine dans cet "état". Une infection est circonscrite, le stress est poreux, se diffuse et impacte le corps sous plusieurs formes.
Ceci peut sans doute être expliqué scientifiquement.
Quand la tête va mal, le reste suit.
Il devient difficile de se projeter quand non seulement à chaque jour suffit sa peine mais... la peine de chaque jour est trop lourde (problèmes de travail, fatigue, pression, incapacité à se projeter, avolonté, polyvalence exigée au point de se perdre, tâches demandant de plus en plus de concentration lorsque l'entourage -médias, surconsommation d'infos- justement vous en déleste sous une forme pernicieuse à savoir pour votre mieux être, pour faciliter vos tâches etc.).
Je pense que si l'on faisait des graphes concernant la somatisation, on serait très surpris.
Contrer le "stress" est devenu un objectif prioritaire car comment être "optimiste" si votre tête ne suit pas.
Bien sûr, vous pouvez faire des claquettes mais où est passé l'envie ? Et l'idée même du bruit engendré vous épuise alors qu'il fut un temps où simplement le rythme suffisait à éprouver un bien être.
Les compteurs étant à zéro, difficile d'imaginer des lendemains meilleurs, c'est une spirale.
Les médias nous abrutissent de nouvelles négatives au point que l'on peut plus distinguer "... le blanc du noir et l'énergie du désespoir..." comme le chantait Berger.
Peut-être aussi la demande de capacité à rebondir est-elle trop forte.
Même un ballon se dégonfle à un certain moment...
Peut-être aussi que notre génération n'a pas su insuffler ce qui lui semblait évident : l'espoir ; et puis cet espoir nous est devenu moins évident, difficile transition donc.
Mais bon, c'est le printemps...
ezio-auditore a écrit :
Il y a peut-être eu une génération "gâtée". C'était dans l'air du temps : les parents estimaient que les enfants n'auraient pas à se battre pour... On a ainsi créé une sorte de génération aseptisée : les hôpitaux leur était épargnés, Dolto optimisée, la mort qu'à la télé etc. Aussi, lorsqu'il a fallu un brin remonter les manches, ben le zonzon est arrivé... Là, on a plus compris. Comment, c'était pas cool, alors il allait falloir faire comme Papa/Maman ? Pas génial...
Et en face, pour le coup, on n'a plus assuré : Tanguy un mois, après basta !
Ce qui bien sûr n'a pas aidé à surfer sur l'optimisme.
Ajoutez à ceci et touchant tout le monde le fameux : "plus qu'on en a, plus qu'on en veut !"... des loisirs. Alors bien sûr, le moindre "stop" est vécu comme une frustration impossible à surmonter.
ça ne plane plus, ça craint ! Et soudain, cette jeunesse épargnée voit avec effroi s'allonger la liste de ce qu'il reste à faire avant un repos mérité et là...
lorsque l'on a été très épargné.
Citer :
C'est ainsi qu'il y a me semble t-il, une plus grande proportion d'optimistes en Irak (!!!) qu'en France !!!
Peut être pour l'instant, parce-que perdre plus... donc on optimise ce qui peut l'être mais à long terme il y aura forcément un effet boomerang.
Il me semble difficile d'encaisser ainsi sans qu'à un moment ou un autre, il n'y ait pas de retombées. Il faudra peut-être attendre deux générations... Je l'ignore...
Ezio-Auditore, je ne suis pas toujours d'accord avec vous et parfois même je n'arrive pas à lire vos longues interventions jusqu'au bout mais là, vous avez dit des choses forts intéressantes (et à mon avis, forts pertinentes).
De plus, j'aime bcp la chanson du "Paradis blanc" !!!!
Sur ce, je dois bien vous avouer que je fais partie du "clan" des pessimistes (à tord ou à raison).
Bien à vous.