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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 14:57 
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Grégoire de Tours
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Pierma a écrit :
De quel mensonge parlez-vous ?

Le mot est peut-être mal choisi, disons une "malhonnêteté" dont j'ignore le pourquoi.
Le sujet commence je crois par une évocation de Robespierre qui aurait dit alors au jeune Bonaparte que... Le tout sous la plume de Montholon et la diction de NB.
J'ai tilté au mot "canaille", à l'ensemble du rédactionnel, sujets évoqués, le débit, les coupures, le balancement des phrases etc. Je ne suis pas spécialiste de Robespierre, moins ignorante de NB. J'ai constaté chez l'empereur un choix récurrent de mots, qualificatifs, verbes, tournures et autres. J'ai pu lire quelques interventions de Robespierre. Ceci ne "collait" pas avec le rédactionnel de Robespierre.
Je me suis souvenue du fameux Guillemin. Ledit Guillemin annonce que les deux hommes ne se sont jamais rencontrés. Mais c'est Guillemin... Je me suis tournée vers Drouet Cyril et je lui ai posé la question. J'ai eu la réponse : non.
1) NB mythone mais ceci tient désormais du commun
2) Montholon épaississait ses carnets sans discernement pour des raisons qui lui appartiennent.
Comme je ne puis pas tout vérifier, comme l'intérêt de lire est de lire "fiable" : exit Montholon. Voilà.
..

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 15:04 
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Grégoire de Tours
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Lei Ming Yuan a écrit :
Je ne comprends vraiment pas ce qui vous gêne dans le mot contradiction.

Pas de problème, vous laissez.
..

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 16:12 
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Eginhard
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La question soulevée par les textes proposés par Drouet Cyril porte surtout sur les raisons qui ont poussé Napoléon déchu à évoquer la figure de Robespierre dans des termes plutôt positifs, tout au moins à contre-courant de ce qui était l'habitude depuis 20 ans. C'est à dire de faire porter sur Robespierre toute la responsabilité de la violence du gouvernement révolutionnaire.

Je trouve pour ma part intéressant que Napoléon lui-même aille à l'encontre de la légende noire diffusée après thermidor et replace Robespierre dans son temps - responsable, indéniablement, mais réintégré dans une responsabilité collective, et certainement pas à travers la représentation du tyran sanguinaire que les Thermidoriens ont livrée à la postérité, et que les détracteurs de Robespierre diffusent encore à l'envi aujourd'hui.

Qu'il ait rencontré Robespierre ou pas, c'est de l'anecdote. On s'en fiche un peu, pour tout dire.

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"Le génie mériterait les chaînes s'il favorisait les crimes des tyrans"


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 17:12 
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Eginhard
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Juste pour rire un peu, parce que le fil rapproche Robespierre et Napoléon, pour prendre la mesure du formatage des esprits qui commence quand même très tôt. Les grands personnages de l'histoire, collection Imagesdoc, Bayard jeunesse, 2014 :

Robespierre : Maximilien de Robespierre est un adversaire acharné de la monarchie. il défend le peuple, pour qui il veut une république idéale. Arrivé au pouvoir en 1793, il fait régner la Terreur, éliminant tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Près de 40 000 personnes seront ainsi guillotinées, fusillées ou noyées. Finalement, la France, lasse des massacres, se débarrasse de lui en juillet 1794.

Napoléon Bonaparte, chapitre "Le coup d'Etat" : En 1799, la République française est dans une situation désespérée. le pays épuisé , ruiné, doit faire face aux menaces des royalistes. Le désordre et la corruption règnent. Accueilli en héros à son retour en France, Bonaparte s'empare du pouvoir lors d'un coup d'Etat. Sous son autorité, la France retrouve l'ordre et la prospérité économique.

La messe est dite...

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 20:18 
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Fustel de Coulanges
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ezio-auditore a écrit :
Pierma a écrit :
De quel mensonge parlez-vous ?

Le mot est peut-être mal choisi, disons une "malhonnêteté" dont j'ignore le pourquoi.
Le sujet commence je crois par une évocation de Robespierre qui aurait dit alors au jeune Bonaparte que... Le tout sous la plume de Montholon et la diction de NB.
J'ai tilté au mot "canaille", à l'ensemble du rédactionnel, sujets évoqués, le débit, les coupures, le balancement des phrases etc. Je ne suis pas spécialiste de Robespierre, moins ignorante de NB. J'ai constaté chez l'empereur un choix récurrent de mots, qualificatifs, verbes, tournures et autres. J'ai pu lire quelques interventions de Robespierre. Ceci ne "collait" pas avec le rédactionnel de Robespierre.
Je me suis souvenue du fameux Guillemin. Ledit Guillemin annonce que les deux hommes ne se sont jamais rencontrés. Mais c'est Guillemin... Je me suis tournée vers Drouet Cyril et je lui ai posé la question. J'ai eu la réponse : non.
1) NB mythone mais ceci tient désormais du commun
2) Montholon épaississait ses carnets sans discernement pour des raisons qui lui appartiennent.
Comme je ne puis pas tout vérifier, comme l'intérêt de lire est de lire "fiable" : exit Montholon. Voilà.
..


Montholon date la conversation à laquelle vous faites référence au 6 janvier 1817. Ce jour là, il y eut bien un échange sur Robespierre ; Bertrand et Gourgaud s’en font l’écho (de manière plutôt proche) mais ne rapportent pas les mots couchés sur le papier par Montholon.
Ce passage des Récits de Montholon « La canaille, disait Robespierre, est bien difficile à conduire ; quoiqu'on fasse, elle est toujours l'ennemi mortel de ceux qui dînent à deux services» n’est pas sans faire penser celui-ci : «Le duc d’Orléans ne pouvait pas se soutenir par la canaille qui a toujours eu pour adversaire ceux qui dînent à deux services », prononcé par Napoléon et rapporté à la même date par Gourgaud dans son Journal.

Au 15 décembre 1816, Montholon écrit également ceci :
« Le soir, il cause sur la révolution française, et nous dit son opinion sur ses principaux acteurs. Il croit que Robespierre voulait user la révolution et correspondait secrètement avec Louis XVIII. Un fait certain, c'est que l'un des premiers actes de ce prince, à sa rentrée en France, fut de donner à la sœur de Robespierre une pension de 4 000 francs, et l'Empereur croit même se rappeler qu'on a mis sous ses yeux des lettres autographes de cette correspondance mystérieuse. Ce dont il est certain, c'est qu'on la lui a dite. »

Les autres mémorialistes ne rapportent pas ces propos.

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 21:45 
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Grégoire de Tours
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Drouet Cyril a écrit :
Montholon date la conversation à laquelle vous faites référence au 6 janvier 1817. Ce jour là, il y eut bien un échange sur Robespierre ; Bertrand et Gourgaud s’en font l’écho (de manière plutôt proche) mais ne rapportent pas les mots couchés sur le papier par Montholon.

Je ne mets nullement en doute l'échange. Vous y apportez d'ailleurs deux échos.
Il faut se rendre à l'évidence que Napoléon a menti.
Montholon aussi doit y être habitué.
Il est donc un scribe que personne n'oblige à être "docile". Ses cahiers sont personnels. La question est : pourquoi s'est-il fait le transmetteur de ce qu'il ne pouvait ignorer être un mensonge ?

Ceci peut paraître anecdotique mais alors, faisons fi de toutes méthodes et déclarons "vérité" ce qui est mensonge et vice versa. Voyons le complot là où il n'est plus et en ceci abondons un fond de commerce.
C'est la seule raison que je puisse comprendre pour les errements de Montholon, un zèle excessif doublé d'une opportunité éventuellement mercantile.
;)

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 30 Mars 2017 21:55 
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Grégoire de Tours
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Lei Ming Yuan a écrit :
Je ne comprends vraiment pas ce qui vous gêne dans le mot contradiction.

Je puis vous répondre désormais.
Ce qui me gênait dans le mot était sa connotation pas seulement péjorative (souvent à charge voire frôlant le jugement de valeur) mais une fois le mot posé, il est assez définitif.
S'il est évident que chaque être est peuplé de contradictions intérieures, il faut se positionner. A ce moment, ceci est nommé par les locuteurs "valeurs".
Les "valeurs" qui font ce que nous sommes ne bougent guère durant une vie. Maintenant que ces valeurs soit transgressées et le tout enveloppé par des effets oratoires ou autres, c'est différent. Nous ne sommes plus sur le plan des contradictions inhérentes à chaque être mais à une adaptation pragmatique pour l'obtention d'un but.
Le sujet est tellement sensible qu'employer ce mot me posait problème faute de sources qui auraient été incontournables dans un débat.
Avec le lien apporté par Jefferson, j'ai eu ces sources. Elles me suffisent et j'abonde dans votre sens.
Jusque là mon doute a profité à celui qui était le plus exposé. J'ai trouvé ceci plus dans la normalité des choses.
;)

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 31 Mars 2017 6:29 
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Salluste
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Dans la comparaison entre Robespierre et Napoléon ("Le Robespierre à cheval", selon Mme de Staël), le constat que Robespierre avait pu agir en contradiction avec ses principes me paraissait important. C'est, me semble-t-il, une différence fondamentale entre les deux personnages. Le premier (Robespierre) avait des principes et il a développé autour de ces principes des discours qu'on pourrait qualifier d'"irréprochables" (si le terme ne comportait pas l'idée d'un jugement moral). Toutefois quand il s'est trouvé en position d'agir, il n'a pas appliqué ses principes (par pragmatisme, diront certains, par manque de cohérence, diront d'autres, aveuglé par le pouvoir, pourraient dire encore d'autres).
Napoléon, en revanche, n'avait pas de principes comme Robespierre. Il n'a donc pas eu à les trahir quand il a agi.


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 31 Mars 2017 6:58 
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Marc Bloch
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Où est la contradiction chez Robespierre ? Imprégné de Rousseau et de Plutarque, il revit une antiquité spartiate ou romaine mythifiée. "Salus populi suprema lex".
Il n'avait certainement pas l'intention de faire de la Terreur le mode normal de fonctionnement de la République. Il agissait simplement en patriote sincère pour sauver la France et en républicain convaincu pour sauver la République. Et employait tous les moyens disponibles même les plus extrêmes pour cela.
Je crois qu'il y a une cohérence entre l'idéaliste qui rêve d'un régime pur, sans guerre ni peine de mort, et qui sait se salue les mains quand il croit que tel est son devoir.

Un autre aspect dont on parle peu: Napoléon est chef de guerre. Il sait le prix du sang. Il n'hésite pas à tuer (voyez Jaffa) mais il évite d'en faire trop sur ce plan - peut être justement parce qu'il veut se distinguer de Robespierre...pour ne pas finir comme lui !

Le problème de Robespierre est qu'on ne voit pas très bien comment il aurait pu éviter la guerre perpétuelle, aucune monarchie n'ayant pu sérieusement traiter avec lui ! Et qu'aurait il fait si des élections libres avaient donné la majorité à des royalistes ? Finalement n'etait il pas engagé sur la voie de la guerre et de la dictature perpétuelles ? Uchronie ?


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 31 Mars 2017 18:04 
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Fustel de Coulanges
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ezio-auditore a écrit :
Il faut se rendre à l'évidence que Napoléon a menti.


Et Montholon dans l'affaire ?

Quelques réflexions sur les Récits :
« Il semble que Montholon ait beaucoup « brodé », laissant aller son imagination. »
(Tulard, Les quatre évangélistes de Sainte-Hélène, in Sainte-Hélène île de mémoire)

« Ces Mémoires, écrits tardivement et empreints de narcissisme, ont été revus et corrigés par Alexandre Dumas. C’est assez dire la foi qu’on peut leur accorder ! »
(Macé, Dictionnaire historique de Sainte-Hélène)

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 31 Mars 2017 20:07 
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Salluste
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Jerôme a écrit :
Où est la contradiction chez Robespierre ? Imprégné de Rousseau et de Plutarque, il revit une antiquité spartiate ou romaine mythifiée. "Salus populi suprema lex".

L'idée de l'abolition de la peine de mort n'est ni de Rousseau ni de Plutarque, mais elle vient du livre de Beccaria.
Jerôme a écrit :
Il n'avait certainement pas l'intention de faire de la Terreur le mode normal de fonctionnement de la République.

Robespierre, partisan de l'abolition de la peine de mort, ne s'est pas opposé à la Terreur, qu'il en ait été ou non l'instigateur. Qu'il ait eu ou non l'intention d'en faire un mode normal de fonctionnement de la République importe peu. Je ne comprends pas cette obstination à rejeter cette contradiction qui est manifeste.
Jerôme a écrit :
Il agissait simplement en patriote sincère pour sauver la France et en républicain convaincu pour sauver la République. Et employait tous les moyens disponibles même les plus extrêmes pour cela.

Vous racontez quoi, là ? Que la Terreur était nécessaire pour sauver la France et la République ? La sauver de quoi, exactement ? D'un retour de la monarchie ? Plutôt raté. La sauver de la corruption ? Encore raté, semble-t-il. Alors, de quoi fallait-il sauver la France ? De la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Oui, alors, sur cela, c'est peut-être réussi. Mais personnellement, je croyais que c'était à cela que les révolutionnaires voulaient arriver.


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 31 Mars 2017 22:08 
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Grégoire de Tours
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Drouet Cyril a écrit :
Et Montholon dans l'affaire ?

Je pense avoir été claire : Exit Montholon. :arrow:
Il n'est plus rien pour ce qui me concerne, un personnage intéressé sans doute et courtisan au point d'avoir -avec l'empereur- une intimité partagée.
Je n'ai pas eu besoin de MM. Tulard et Macé pour m'apercevoir que Montholon n'avait pas été très honnête.

Je doute cependant qu'il ait brodé : le style de phrase est celui de l'empereur comme les tournures. C'est le B-A/BA : avancer l'exemple d'un personnage qui fait l'objet d'un rejet quasi unanime, lui trouver une ligne "politique" qui fait miroir à une trajectoire personnelle (ceci sera basique lors des interrogatoires de Nuremberg) et cautionner l'homme ; en ceci il y a -au niveau cognitif- un dédouanement personnel.
Il est difficile de trouver la bonne rédaction d'un sujet : j'en ai fait l'expérience avec le mot "Liberté dans le monde rural". La critique ne fut pas tendre en exploitant la forme et non le fond comme argument. Peut-être eut-il mieux valu écrire "Robespierre vu par Napoléon" ; ceci aurait évité un parallèle qui n'a pas lieu d'être, une dérive un peu caricaturale dans le style de Mme de Staël et son "Robespierre à cheval", très imagé pour la forme mais franchement cocasse pour le fond.
Lorsqu'il évoque le CSP, l'Empereur n'est pas tendre. Robespierre faisait partie de ce comité. On retrouve ici une "erreur" commune à Napoléon : oublier soudain ses avis et inconsciemment (?) se tirer une balle dans le pied dès qu'il fait une généralité. Son appréciation d'Alexandre Ier et des Russes sera du même, son appréciation des Prussiens puis de Frédéric-Guillaume III identique, à noter le rôle de "tombeur de ces dames" qu'il se donne concernant la reine Louise ; on retrouve ceci avec son évaluation des Polonais puis son appréciation de la Pologne à travers Mme Waleska.
On peut être grand et avoir ses petits défauts ou vice et versa : à chacun de choisir.
;)

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 31 Mars 2017 22:47 
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Grégoire de Tours
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Bonsoir Ming Yuan,

Lei Ming Yuan a écrit :
Robespierre, partisan de l'abolition de la peine de mort, ne s'est pas opposé à la Terreur, qu'il en ait été ou non l'instigateur. Qu'il ait eu ou non l'intention d'en faire un mode normal de fonctionnement de la République importe peu. Je ne comprends pas cette obstination à rejeter cette contradiction qui est manifeste.

On pourrait même y voir -via les massacres de septembre- une volonté ou un ligne politique tout comme dans la volonté d'alphabétiser le "peuple".
Les deux pistes sont intéressantes à exploiter ; je pense que les "massacres de Septembre" ont sans fait l'objet d'un sujet sur le forum mais peut-être s'est-on arrêté à l'horreur des massacres sans trop s'attacher au contexte. Je l'ignore.

Citer :
Alors, de quoi fallait-il sauver la France ?

Peut-être fallait-il sauver le "peuple" de sa propension à laisser ses instincts le guider, d'où "l'encadrement" de Barère pour la décision de shunter l'appel au peuple, trop immature politiquement. On sent déjà ce qui sera la politique coloniale : des enfants à éduquer à notre empreinte, la meilleure évidemment.
Ce n'est qu'une conjecture... ;)
"Partisan de l'abolition de la peine de mort" ? Une vision un peu chimérique alors que le temps manque pour la rédaction du CP.
"partisan" dans l'absolu mais il y aura tellement de décisions collégiales -dans lesquelles il s'inscrira- pour être autant d'exemples de beaucoup d'exceptions -et de très personnelles- sans que la "patrie" ou la "République" soit dans un danger immédiat lors du pouvoir un peu confisqué par le CSP et le CSG que l'on peut douter.
Les "valeurs" évoluent avec l'âge mais le fond reste, a contrario un discours immature prend une toute autre direction dès que l'on s'est hissé.
Chaque régime un peu "dur" a ceci de commun : effacer toute trace de son ascension et de qui a aidé, ceci permet d'effacer aussi toutes les voix discordantes qui pourraient rappeler des alliances un peu contre nature avec une couche sociale méprisée mais incontournable à un moment (les Sans-culottes) mais conjecture que ceci...
Pour l'éradication des Hébertistes, je vous laisse juge de qui avait le plus à en tirer parti. C'est ce que nous nommons "l'effet bascule" : à la fin, il ne reste plus qu'une faction, un parti, une élite vous pouvez décliner. Puis au sein de cette collégialité commencent les tensions, ceci se fissure soit une personne sort du lot soit la faction fragilisée est détruite dès qu'il en est encore temps. En bons observateurs, les Thermidoriens ont fait le choix de cette destruction enfin le choix... Le choix de leur vie sous d'autres maïtres dont ils seraient les mentors, la caution d'un lien avec la Révolution puis les valets.
Là encore, conjectures...


Comme pour NB, on fait de la littérature mercantile mais à l'envers. NB a bénéficié d'un engouement qui s'est essoufflé avec le temps, il devenait alors urgent de reprendre le personnage en mode "soft" puis parfois démontrer ça et là des erreurs. Le travail abêtissement de propagande "pro" avait fait son oeuvre au point d'intégrer le personnage dans le patrimoine national.
Avec Robespierre, c'est semble-t-il le contraire : l'homme ne se vendait plus ; en prenant le contre-pied Martin aura son lot de ventes mais rien que nous n'avions deviné depuis belle lurette à moins d'avoir des oeillères conséquentes.
A chacun ses marottes et à chacun son fond de commerce. J'imagine que le lien où apparait un homme politique prié de "remonter le temps" vous a donné le niveau (à noter la pub faite pour le bouquin du quidam) .
Comptez encore un livre dans ce style, tout au plus et la source sera tarie. ;)

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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 02 Avr 2017 8:55 
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Polybe
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Inscription : 26 Fév 2017 12:19
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Lei Ming Yuan a écrit :
Jerôme a écrit :
Où est la contradiction chez Robespierre ? Imprégné de Rousseau et de Plutarque, il revit une antiquité spartiate ou romaine mythifiée. "Salus populi suprema lex".

L'idée de l'abolition de la peine de mort n'est ni de Rousseau ni de Plutarque, mais elle vient du livre de Beccaria.
Jerôme a écrit :
Il n'avait certainement pas l'intention de faire de la Terreur le mode normal de fonctionnement de la République.

Robespierre, partisan de l'abolition de la peine de mort, ne s'est pas opposé à la Terreur, qu'il en ait été ou non l'instigateur. Qu'il ait eu ou non l'intention d'en faire un mode normal de fonctionnement de la République importe peu. Je ne comprends pas cette obstination à rejeter cette contradiction qui est manifeste.
Jerôme a écrit :
Il agissait simplement en patriote sincère pour sauver la France et en républicain convaincu pour sauver la République. Et employait tous les moyens disponibles même les plus extrêmes pour cela.

Vous racontez quoi, là ? Que la Terreur était nécessaire pour sauver la France et la République ? La sauver de quoi, exactement ? D'un retour de la monarchie ? Plutôt raté. La sauver de la corruption ? Encore raté, semble-t-il. Alors, de quoi fallait-il sauver la France ? De la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Oui, alors, sur cela, c'est peut-être réussi. Mais personnellement, je croyais que c'était à cela que les révolutionnaires voulaient arriver.


Je suis loin d'être un expert de la période, mais je me permets une remarque. Il ne manque pas d'historiens pour écrire que la Terreur (j'emploie le mot à regret, puisque le gouvernement révolutionnaire n'a été qualifié comme tel qu'après septembre 1794) a effectivement permis à la France de surmonter ses difficultés, à l'intérieur comme à l'extérieur (et le prix à payer fut effectivement terrible).

Il faut éviter je pense de verser dans deux erreurs communes quand on analyse la période :

- Juger les contemporains. La violence révolutionnaire ne commence pas en juin 1793. À bien des égards, la violence d'Etat, et donc légale, peut être considérée comme un moyen de canaliser la violence populaire. La Convention, même après la chute de la Montagne, est sous la menace permanente de l'insurrection. On était encore dans une époque (ça nous semble surprenant aujourd'hui, mais c'était ainsi), ou le peuple se sentait en droit de demander des comptes à ses représentants. Et ils n'hésitaient pas à le faire (en mai-juin 1793, par exemple). Et cela se poursuit après juillet 1794 ; on se rappellera le peuple présentant à Boissy d'Anglas la tête de Féraud en mai 1795.

- Verser dans la téléologie. On ne peut pas aborder la Convention, et critiquer les mesures mises en œuvre, en constatant son échec. Ce n'est certainement pas la bonne manière de faire de l'histoire. Personne ne peut dire ce qu'il serait advenu sans la brutalité d'Etat qu'on appelle Terreur. Fut-elle nécessaire ? Ce n'est pas là une question d'histoire et la réponse est forcément de l'ordre du jugement moral.

Cordialement,


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 Sujet du message : Re: Napoléon et Robespierre
Message Publié : 02 Avr 2017 9:49 
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Eginhard
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ezio-auditore a écrit :
Bonsoir Ming Yuan,

Lei Ming Yuan a écrit :
Robespierre, partisan de l'abolition de la peine de mort, ne s'est pas opposé à la Terreur, qu'il en ait été ou non l'instigateur. Qu'il ait eu ou non l'intention d'en faire un mode normal de fonctionnement de la République importe peu. Je ne comprends pas cette obstination à rejeter cette contradiction qui est manifeste.

On pourrait même y voir -via les massacres de septembre- une volonté ou un ligne politique tout comme dans la volonté d'alphabétiser le "peuple".
Les deux pistes sont intéressantes à exploiter ; je pense que les "massacres de Septembre" ont sans fait l'objet d'un sujet sur le forum mais peut-être s'est-on arrêté à l'horreur des massacres sans trop s'attacher au contexte. Je l'ignore.

Citer :
Alors, de quoi fallait-il sauver la France ?

Peut-être fallait-il sauver le "peuple" de sa propension à laisser ses instincts le guider, d'où "l'encadrement" de Barère pour la décision de shunter l'appel au peuple, trop immature politiquement. On sent déjà ce qui sera la politique coloniale : des enfants à éduquer à notre empreinte, la meilleure évidemment.
Ce n'est qu'une conjecture... ;)
"Partisan de l'abolition de la peine de mort" ? Une vision un peu chimérique alors que le temps manque pour la rédaction du CP.
"partisan" dans l'absolu mais il y aura tellement de décisions collégiales -dans lesquelles il s'inscrira- pour être autant d'exemples de beaucoup d'exceptions -et de très personnelles- sans que la "patrie" ou la "République" soit dans un danger immédiat lors du pouvoir un peu confisqué par le CSP et le CSG que l'on peut douter.
Les "valeurs" évoluent avec l'âge mais le fond reste, a contrario un discours immature prend une toute autre direction dès que l'on s'est hissé.
Chaque régime un peu "dur" a ceci de commun : effacer toute trace de son ascension et de qui a aidé, ceci permet d'effacer aussi toutes les voix discordantes qui pourraient rappeler des alliances un peu contre nature avec une couche sociale méprisée mais incontournable à un moment (les Sans-culottes) mais conjecture que ceci...
Pour l'éradication des Hébertistes, je vous laisse juge de qui avait le plus à en tirer parti. C'est ce que nous nommons "l'effet bascule" : à la fin, il ne reste plus qu'une faction, un parti, une élite vous pouvez décliner. Puis au sein de cette collégialité commencent les tensions, ceci se fissure soit une personne sort du lot soit la faction fragilisée est détruite dès qu'il en est encore temps. En bons observateurs, les Thermidoriens ont fait le choix de cette destruction enfin le choix... Le choix de leur vie sous d'autres maïtres dont ils seraient les mentors, la caution d'un lien avec la Révolution puis les valets.
Là encore, conjectures...


Comme pour NB, on fait de la littérature mercantile mais à l'envers. NB a bénéficié d'un engouement qui s'est essoufflé avec le temps, il devenait alors urgent de reprendre le personnage en mode "soft" puis parfois démontrer ça et là des erreurs. Le travail abêtissement de propagande "pro" avait fait son oeuvre au point d'intégrer le personnage dans le patrimoine national.
Avec Robespierre, c'est semble-t-il le contraire : l'homme ne se vendait plus ; en prenant le contre-pied Martin aura son lot de ventes mais rien que nous n'avions deviné depuis belle lurette à moins d'avoir des oeillères conséquentes.
A chacun ses marottes et à chacun son fond de commerce. J'imagine que le lien où apparait un homme politique prié de "remonter le temps" vous a donné le niveau (à noter la pub faite pour le bouquin du quidam) .
Comptez encore un livre dans ce style, tout au plus et la source sera tarie. ;)


C'est ahurissant, toute de même, ces jugements péremptoires quand on voit dans votre intervention le nombre de "peut-être", "je ne sais pas", "conjecture", "si" ou "semble-t-il". En fait, vous parvenez à écrire une fois encore 20 lignes avec... rien.

Et juger le bouquin de Jean-Clément Martin n'apportant aucune nouveauté, "sauf à avoir des œillères conséquentes", sans l'avoir lu, vraiment très fort.

J'espère qu'il prendra votre avis en compte pour son prochain papier.

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"Le génie mériterait les chaînes s'il favorisait les crimes des tyrans"


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