Aigle a écrit :
En effet on peut sérieusement douter que la "Révolution française" soit une période de notre Histoire avec un début et une fin ...le moyen âge a duré 1000 ans, l'antiquité 3000, ...alors la Révolution ? Qu'est ce que c'est ?
Certes. Et le néolithique 6000 ans. Qu'est-ce que le "moyen-âge" face au néolithique ?
Donner un début et une fin à la Révolution, c'est questionner ses enjeux. C'est lui donner un sens. C'est l'interroger sous un certain angle. Elle commence en 1789 (ou 1788), avec des racines qui plongent dans tout le XVIIIème siècle, elle s'achève lorsque la plupart de ses questions sont réglées, vers 1800-1804. Il y a bien un épisode révolutionnaire : entre 1789 et 1815, tout a changé. Où se trouve le point de basculement ? 1795 (Directoire) ? 1799 (Bonaparte) ? 1801 (Lunéville, le Concordat) ? Tout dépend de ce qu'on étudie comme dynamique. Mais on peut légitimement s'interroger sur cette "fin de la Révolution", au sens où un mouvement (car la Révolution, entendue par les contemporains, c'est bien un mouvement) prend fin.
J'ai du mal à comprendre qu'on nie la pertinence d'une périodisation de la Révolution française. Je vous avoue que cela m'échappe tout à fait. Que l'on discute les bornes chronologiques, c'est fort bien, mais qu'on remettre en cause l'idée même de proposer des bornes, alors là, je ne saisis plus.
Je suis tout à fait en accord avec Nico quand il écrit :
Citer :
C'est aussi, notre capacité de recul sur l'histoire qui nous permet de redéplacer les curseurs périodiques et de donner à telle ou telle période, tout son sens.
Chaque historien, ou école historique, peut déplacer ces curseurs périodiques selon l'interprétation qu'il (elle) donne de la Révolution. C'est tout à fait pertinent puisque par définition, il n'y a pas d'histoire objective, mais seulement un va-et-vient entre l'historien et son objet. Et il se trouve que la grande majorité des historiens donne aujourd'hui 1799 comme fin de la Révolution : Bonaparte figerait le mouvement révolutionnaire définitivement ; après lui, ce serait une autre souveraineté et une autre Europe.
A discuter.
1794 comme fin de la Révolution, c'était un point de vue d'historien marxistes. La Révolution était populaire avant tout. Une marche vers la démocratie. La chute de la Montagne avait enterré tous les espoirs de la RF en laissant surgir une élite bourgeoise accaparant tous les pouvoirs.