ezio-auditore a écrit :
Vous avez des exemples de familles anoblies automatiquement...
L'anoblissement par décoration est souvent un anoblissement personnel qui ne se transmet pas, c'est le cas de l'ordre de Max-Joseph en Bavière. Par exemple Wilhelm Ritter von Leeb, né Wilhelm Leeb a reçu la Max-Joseph en 1915 et a changé son patronyme, mais ses enfants s'ils peuvent garder le nom de leur père von Leeb, ne devraient pas porter le préfixe Ritter. Si je ne m'abuse en France trois générations de chevaliers de Saint-Louis assurait la noblesse à toute la descendance (en vérifiant sur wiki, j'apprends que la même disposition était prévue dans la Légion d'Honneur).
ezio-auditore a écrit :
Ceci ne tient pas du "préjugé nobiliaire" mais d'un choix en inadéquation avec le fait que F-Ferdinand soit le futur empereur, que le scandale de la mort de Rodolphe était encore dans toutes les mémoires, il fallait faire cesser cette sorte de vrille inconséquente mais donnant de plus en plus à des contestations au sein de la famille et surtout à l'extérieur -ce qui était plus grave-.
En 1918, ce que vous nommez "préjugés" a toujours force dans toutes les royautés encore existantes. On a vu combien le choix de Mme Simpson entraîna comme problématique au Royaume-Uni. A la vue du choix de vie du couple par la suite, on peut s'interroger en effet sur ce qu'aurait été un tel homme dans la tourmente de la WW2.
En remettant les évènements dans leur contexte : François-Ferdinand n'était pas franchement l'héritier adéquat (santé, caractère, relationnel etc.) mais il se trouvait que ce fut à lui que reviendrait le titre au décès de l'empereur. On pouvait espérer une union intra-familiale ou au moins, servant quelqu'intérêt mais là encore l'entêtement de F. Ferdinand fit plier l'empereur. D'autre part, s'il était dans la famille un bon "parti" pour les mères, les jeunes filles qui furent approchées étaient plus que rétives.
En fait Sophie l'épouse de F-F a un pedigree parfait (noblesse ancienne avec quelques belles alliances) mais insuffisant pour un mariage dans une famille régnante: sa famille ne figurait pas dans les deux premiers tomes de l'almanach de Gotha. En Belgique le roi Philippe est le premier a ne pas avoir été chercher son épouse dans une famille princière (en fait son oncle Bauduin n'épouse pas une princesse mais la fille d'un marquis, mais la famille est étrangère). En Angleterre le mariage du futur George VI avec une jeune femme issue de la noblesse anglaise est presque une révolution en 1923, mais en principe il n'aurait pas dû monter sur le trône. Les pays scandinaves ont été les premiers à voir, dans les années 60-70, les héritiers aux trône épouser des roturiers. Magrethe de Danemark épouse un Laborde de Monpezat qui est d'apparence noble, on lui emboîte le pas en Suède et en Norvège. L'aîné des Bourbons aujourd'hui est l'arrière petit-fils de Franco, cela permet de comprendre ce qu'il peut y avoir de délicat à marier les familles royales avec la noblesse locale...