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Oreste a écrit :
Luther est traumatisé par la recherche de son Salut, comme beaucoup d'occidentaux à l'époque (l'angoisse de bien mourir comme le disait un de mes profs à la fac). Il utilise, une fois ses idées diffusées, l'imprimerie, pour répandre ses thèses. Il sait s'allier avec les nobles du St Empire. ... A l'angoisse de bien mourir, Luther répond par l'idée que c'est Dieu qui décide, de toute façon, de qui sera sauvé ou de qui ne le sera pas... donc inutile de gesticuler, de payer des indulgences, de faire des processions... il faut croire et lire la Bible (sola fide, sola scriptura) d'après Luther...
En effet, la réaction du Vatican montre bien que Luther touche à un problème plus fondamental : le salut.
Il s'est livré à la pénitence, au jeûne, à la prière et pense que ceci est insignifiant pour Dieu :
[… Il ne sert donc à rien de revêtir son corps d'habits sacrés … de faire acte de présence dans les églises, de s'adonner par le corps à de saintes pratiques, de prendre des attitudes de prières, de jeûner, de faire pèlerinage. Il est facile de comprendre par tout ce qui précède dans quelle mesure on doit rejeter ou pratiquer les bonnes œuvres et comment il faut recevoir les enseignements qui les recommandent. Dès qu'elles s'accompagnent de cette pensée perverse, que nous devons par elles acquérir la piété et le bonheur, elles sont mauvaises et tout à fait condamnables car elles ne sont plus désintéressées … (
Luther –
De la liberté du chrétien – 1520)
].
Luther pense que l'homme est né et mourra pêcheur mais dans l'épître aux Romains de Paul (qu'il considère comme l"
Evangile le plus pur"), Luther découvre que si la grâce de Dieu est "
impossible" à être "
méritée" elle peut être "
obtenue". Dieu nous sauve à titre "
grâcieux" quand nous avons la foi ; pour obtenir cette grâce, il faut entendre la parole de Dieu. La Bible est en latin, elle sera traduite.
Cette équation entre foi, Evangile et salut semble être un des fondement de la Réforme : seule la foi sauve (
sola fide) et non les bonnes œuvres, seule la grâce de Dieu sauve (
sola gratia) et non la justice des hommes, seules les Ecritures sauvent (
sola scriptura) et non les écrits de l'Eglise.
Luther reprend ainsi Paul et la notion de libre arbitre du chrétien face à sa foi.
L'ouverture du Concile de Trente, 25 ans après la diffusion des thèses est trop tardif et insuffisant pour arrêter un mouvement déjà bien avancé.
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