--
Bonsoir,
Le titre du sujet est
"De la psychanalyse à la publicité". On ne peut donc balayer la psychanalyse puisque dans l'énoncé du sujet elle est présente et semble même être la source/explication qui mène à mieux appréhender les techniques de publicité.
Aigle a écrit :
Pour revenir à Freud, il avait un rapport malsain avec l'argent. Ne préconisait il le paiement en liquide ? ne privilégiait il pas la psychanalyse d'abord comme tournée vers des clients fortunés ?
Ces affirmations me laissent interrogative. Sont-elles le fruit de recherches personnelles ? De conclusions personnelles ? Si oui sur quelles sources ces recherches se basent-elles et comment ces conclusions ont-elles
"coulé de source" ?
Si j'ai relevé cet extrait, c'est justement parce-que la manipulation -dans la psychanalyse- peut exister. Déjà chez le clinicien et ensuite chez celui qui est demandeur. Il peut se créer des liens délétères liant les deux personnes (addiction), dépense compulsive chez le patient dont le clinicien bien au fait des symptômes de certaines névroses pourrait profiter, sensation de pouvoir chez le patient (je te paie, tu me dois...) etc.
Sans explication de ces affirmations, il reste aux intervenants à en supputer les origines au risque de se tromper et de pouvoir même y déceler quelques clichés
Narduccio a écrit :
... mais la base de cette histoire, c'est bien la crédulité d'un "savant" quand il est en-dehors de son domaine de compétence.
J'ignorais cette affaire, elle est assez cocasse et semble plus tenir de la farce que de la manipulation.
Nous sommes tous vulnérables, imprégnés par de multiples sollicitations, intégrés dans de multiples schémas, schématisés par de multiples étiquettes. Le "domaine des compétences" peut nous trouver plus circonspects mais il existera toujours un plus compétent pour nous démontrer, nous faire douter et là s'arrête notre raison pour laisser place à l'inconnu. Devant cet inconnu, nous avons souvent tendance à avancer en mode réflexe. Nous sommes donc des proies potentielles suivant le choix des réflexes (les trois F : fly, fight, freeze).
Quant à l'éthique, elle est personnelle à chacun, tout comme l'échelle de valeurs. Nous avons en général les mêmes valeurs (barreaux) mais chacun ne les place pas au même niveau tout en étant très honnête avec lui-même. C'est ce qui fait notre différence à l'altérité et l'attraction éprouvée par celle-ci, le rejet aussi tout comme la crainte (une échelle de valeurs que l'on sent fluctuantes chez l'autre entraîne une insécurité qui nous rend vulnérable -dans un premier temps- puis une fois le mécanisme démonté, indifférent voire amusé).
Citer :
Mais, de mon expérience, je retiens que tout le monde est manipulable et cela ce voit tout les jours dans bien des domaines.
Je suis tout à fait d'accord d'autant que nous offrons nous-mêmes les clés destinées à nous manipuler, tout comme je plussoie pour l'évocation de la paresse intellectuelle, là encore que nous offrons aux manipulateurs.
Citer :
Des théoriciens de diverses branches, marketing, mas aussi des sociologues, ethnologues, biologistes, ... ont cherché les fondements de la manipulation. Soit pour donner à certains (commerçants, industriels, hommes politiques, ...) des outils pour manipuler les gens, soit pour donner à d'autres, des outils pour lutter contre la manipulation.
J'ignore s'il existe des outils pour lutter contre la manipulation. Il faudrait des outils qui luttent aussi contre la perversité (certaines manipulations ne sont qu'un des symptômes de névroses où la perversité est présente) ; il semble qu'à ce jour, le seul outil trouvé soit la fuite.
Au bout d'un certain moment, la manipulation est détectée (vous l'évoquez avec le fameux livre de Shopenhauer). Cependant, il faut remettre ce livre dans son contexte qui est celui d'échanges oraux, face à face.
Sur un forum et par écrit, il est déjà plus difficile d'utiliser tous ces stratagèmes. Est évoqué par exemple celui de ridiculiser l'autre et de mettre de son côté les rieurs. C'est bien beau mais comment peut-on évaluer les rieurs sur un forum où des pseudos sont de mises ? Comment évaluer l'humour ? Les rieurs se font-ils connaitre ? Non !
C'est donc un stratagème inutilisable dans des échanges écrits et s'il est évoqué comme tel, c'est par une susceptibilité très à fleur de peau ou encore la lecture d'un ouvrage décontextualisée (1) ou tout simplement pas tout à fait comprise.
(1)
il y a eu un sujet sur le poème de du Bellay "France, mère des arts, des armes et des lois". Si l'unanimité a été faite autour des arts et des armes, il est intéressant de constater les différentes compréhensions pour ce qui concernait les lois. Toutes étaient intéressantes et probables mais il se trouvait qu'ignorant le contexte de la construction de ce poème, ceci ne correspondait pas à ce que l'auteur voulait exprimer. Le contexte est toujours à prendre en compte autant que faire se peut.Citer :
Historiquement parlant, l'un des premiers exemples écrits que l'on connaisse de manipulation est la Guerre des Gaules de Jules César.
Je pense que la manipulation est aussi vieille que le monde, aussi ancienne que les premiers dessins. On peut dessiner une licorne et faire croire que cet animal existe.
Dans différentes cultures on peut dessiner certains plus grands que d'autres, cet état sera compris comme plus fort, plus important etc.
En laissant Clodius à Rome, César manipulait déjà... Une ambition quelle qu'elle soit ne peut faire fi de manipulations. Un troc, est déjà en soit une manipulation.
Citer :
Or, la sociabilisation ne suppose-t-elle pas une certaine manipulation des humains les uns par rapport aux autres ?
--