ThierryM a écrit :
Narduccio a écrit :
Ce que l'on n'avait pas vu, c'est qu'IBM avait bien formaté son PC pour un public professionnel qui ne cherchaient pas la pointe de la technique, mais un outil de travail qui pouvait les aider au quotidien. Là, où de jeunes assembleurs et programmeurs essayaient de faire la meilleure machine possible dans l'état de l'art de l'époque, IBM faisait une machine moyenne, mais qui pouvait répondre aux multiples attentes de très nombreux professionnels.
Quant aux divers plans informatiques, ils ont tous péchés par un manque de clairvoyance. En fait, ceux qui les ont promeut on souvent juste essayé de coller à une mode, sans savoir s'il fallait privilégier la programmation, l'ingénierie technique ou l'utilisation que la plupart en auraient dans leurs emplois futurs. Aujourd'hui que l'informatique a conquis quasiment toutes les strates industrielles et sociales possibles, on a du mal à se rappeler qu'à l'époque, la plupart ne savaient qu'en faire et quand on nous disait qu'un jour nous pourrions aller dans des banques de données piocher une œuvre artistique, que l'on pourrait la télécharger pour la visionner, au moment où on le désirerait, chez soit, dans des conditions dignes des meilleures salles tout le monde pensait que c'était de la science-fiction. 40 ans plus tard, c'est à la portée de tous ceux qui le désirent. On voit même un détournement car regarder certains films sur des écrans de smartphones coincés dans le métro ...
Je ne suis pas certain que ce soit la clairvoyance qui ait manqué ; je veux dire, clairvoyance laisse supposer que seul le hasard ou des talents magiques auraient permis de faire le bon choix et que, au final, on n'a pas eu du bol, c'est tout. La stratégie d'IBM montre que non, le bol n'a rien à voir là dedans. Face à un futur marché non défini, IBM, comme vous le soulignez, vise un produit intermédiaire mais l'outil purement pratique, parce que c'est la stratégie logique quand un marché reste à construire : vous visez le milieu et, ensuite, vous voyez bien quelle part du marché se développe et là vous vous adaptez. C'est une différence de logique : l'un se place clairement dans une optique de marché, l'autre reste plutôt dans le conceptuel sans se poser la question de la commercialisation. Donc, on n'a pas manqué de clairvoyance ; on ne s'est juste pas posé les questions de base.
Je pense que vous avez mal lu ce que j'ai écrit. Ce n'est pas IBM ou les constructeurs informatiques qui ont manqué de clairvoyance. Ils sont choisi des stratégies industrielles différentes qui correspondaient au milieu d'où ils venaient. IBM avait l'habitude du monde industriel, la plupart des créateurs de ce qu'on ne nommait pas encore des starts-ups venaient du monde de la recherche.
Mais, quand j'incrimine un manque de clairvoyance, ... j'ai changé de chapitre et je m'adressais à ceux, hauts fonctionnaires, ministres, etc qui ont lancé des plans d'informatisation de l'éducation. Quand on regarde le contenu de ces plans, ils ne savaient pas du tout où ils allaient. On leur disait que c'était l'avenir, les parents les réclamaient, donc ils ont acheté des ordinateurs, les ont mis dans des salles de classes et ils ont laissés les équipes pédagogiques se débrouiller avec cela.
Or, ces outils, plus ou moins formidables devaient avoir des buts ... que l'on a oublié de définir. A l'époque, "l'informatique" peut se diviser en 3 branches. La première c'est la création d'ordinateurs. En branchant divers modules entre eux, on obtient cet outil merveilleux utile à tout, ou à rien. Et c'est là qu'on arrive à la seconde branche, la programmation. Quand vous avez ce qu'on nommait le hardware vous avez un outil relativement cher (à l'époque), mais si vous ne maîtrisiez pas la programmation, cet outil est une boite noire qui ne sert pas à grand chose. Donc, en programmant, on rend l'exploitation de cette machine possible, grâce ou software. La 3ème branche est l'utilisation par l'utilisateur non-informaticien de cet outil. J'ai vu des conseils de classe où les parents réclamaient que l'on apprenne des bases d'informatique à leurs enfants ... En fait, ils désiraient à ce qu'on leur apprenne à utiliser les ancêtres des programmes de traitements de texte, de tableurs, de bases de données, de ... actuels
Le manque de clairvoyance a été de ne pas décider à quoi allaient servir les ordinateurs achetés. Car, selon ce qu'on vise, ce ne sont pas les mêmes outils qui auraient été nécessaires, ni les mêmes compétences chez les pédagogues. "On" s'est contenté d'acheter des ordinateurs, de les mettre dans des salles de classes en demandant aux professeurs volontaires d'en faire ce qu'ils jugeaient utile de faire ...