Faget a écrit :
Mendès était ne l'oublions pas maire de Louviers et député de l'Eure, région normande avec une grosse production laitière. Alors a-t-il voulu être sympathique à ses électeurs ?
Il en fut accusé, notamment par Pierre Poujade, qui défendait les lobbies de l'alcool : viticulteurs, débitants de boissons, bouilleurs de cru et autres. Quoi qu'il en fût, les motifs qu'il donnait étaient plus scientifiques. Déjà, en 1938, alors qu'il était député, il avait obtenu que fût menée une étude sur l'effet d'une consommation journalière de lait par des enfants. Cette étude conclut à un meilleur développement staturo-pondéral. En 1951, des travaux de Raymond Paumier, créateur de la Protection Maternelle et Infantile, confirmèrent l'étude de 1938.
La promotion du lait visait notamment à persuader les parents qu'il y avait mieux que le vin pour fortifier les enfants. Car le vin avait encore une réputation de boisson saine et sans danger. Zola, dans
L'assomoir, fait dire à Gervaise que le vin nourrit l'homme en aidant l'organisme à fabriquer le sang au contraire des alcools forts qui sont nocifs. Cette idée avait encore cours dans les années 1950.
Alcools forts nocifs à doses excessives seulement. L'histoire des quelques gouttes de calvados versées dans le biberon pour favoriser le sommeil du bébé n'est aucunement une légende.
Faget a écrit :
Mais par la suite la disposition a dû être abrogée car je n'ai plus jamais revu du lait à table dans l'armée.
La promotion du lait comme boisson ne rencontra pas le succès escompté. Car le lait n'est pas une boisson, c'est un aliment complet. De plus, beaucoup de gens ont du mal à le digérer : passé l'âge de cinq ans, l'organisme de ces personnes ne produit plus l'enzyme nécessaire à la digestion du lait. Elles sont minoritaires en Europe mais très majoritaires dans l'hémisphère sud.