Voilà un sujet très vaste et passionnant !
Pour en rester sur les Ottomans, je reprends la remarque de Sir Peter.
Sir Peter a écrit :
L'empire Ottoman semble se désintéresser totalement de la question cependant il y avait une catégorie de population turcophone qui devait même comprendre les langues étrangères dont le Français puisque dans le campement militaire ottoman abandonné les 14 et 15juin 1830 à Sidi Ferruch il a été retrouvé des livres à caractère militaire écrits en Français.....
Il faut rappeler que l'empire Ottoman dispose d'un système éducatif... pour ses esclaves. En effet, les enfants esclaves levés par devchirmé reçoivent une instruction poussée qui, en plus de les convertir à l'islam, les prépare à devenir fonctionnaires. Une fois adolescents, ces garçons sont enrôlés dans l'une des quatre institutions impériales : le Palais, les Scribes, le Clergé et l’Armée - c'est-à-dire dans ce dernier cas, les fantassins Janissaires et les cavaliers Sipahi.
Dans le cadre de l'Algérie, les turcophones s'appelaient janissaires, mais appartenaient en fait à un autre corps recruté Anatolie. Mais peut-être avaient-ils tout de même reçu une instruction avant d'arriver, ce qui explique leur niveau de culture ?
Pour élargir, on peut lister que ce qui pousse empereurs et rois, à s'intéresser à l'éducation des sujets.
- En premier lieu : avoir des lettrés pour son administration. Parfois, les lettrés en question forment une caste, comme les lettrés en Chine, ou le clergé dans le monde chrétien, qui veille jalousement à sa reproduction.
- En second lieu, unifier la population autour d'une culture commune, et souvent une religion avec des rites communs (mais c'est aussi le travail des missionnaires et d'autres instances religieuses dédiées)
- En troisième lieu, parfois : élever le niveau moral de la population
- En tout dernier lieu : élever le niveau économique de la population. Cela n'est pris en compte que très tard.
Sur le dernier point, en général, c'est plutôt la population elle-même qui doit investir (salle de classe privée, maître particulier...) pour permettre aux enfants d'avoir un avenir meilleur.
Qu'en pensez-vous ?
Dans l'Occident médiéval, on distingue l'époque Antiquité tardive - Mérovingiens, où les seules écoles sont celles des monastères. Les enfants et les adolescents confiés au monastère apprennent à lire et à écrire. Après quoi, ils étudient les textes bibliques. Afin de pouvoir participer aux cérémonies religieuses, ils apprennent par cœur leur psautier. Tout l'apprentissage gravite autour de la parole de Dieu. Pour les méthodes d'éducation, je viens de trouver cette citation de Riché sur
Wikipedia :
Riché a écrit :
On peut comme nous l'indique Riché, « […] imaginer les écoles monastiques à la façon des écoles coraniques ou des écoles juives. Les enfants en se balançant suivant la technique que le père Jousse a appelé le "rythme pédagogie" s’imprègnent de la parole divine et l’écrivent en même temps. Connaissant son psautier, le jeune moine peut participer activement aux offices liturgiques.»
A partir des Carolingiens, les écoles renaissent dans les villes sous l'autorité des évêques et les méthodes changent. Wikipedia n'est pas clair sur le fait que l'existence antérieure des écoles paroissiales.
Wikipedia a écrit :
Tous les élèves étudient dans une même classe, mais selon la fonction à laquelle l'étudiant aspire, la formation est différente. Contrairement aux siècles précédents, les moines ont accès à la culture profane. L'approche monastique reste cependant prédominante. La méthode de base consiste en l'apprentissage de l'alphabet puis des monosyllabes et des bi-syllabes inscrites dans de petits syllabaires. Le chant est une part importante de la méthode pédagogique. Il est à la fois une discipline qu’un moine doit maîtriser et un moyen de mémorisation. Ainsi, c'est par l'étude des textes classiques que les élèves apprennent les déclinaisons et les conjugaisons. Tout comme les écoles chrétiennes des VIe et VIIe siècles, les écoles carolingiennes misent sur la mémoire pour un bon apprentissage. Les élèves s'exercent en ayant recours à la répétition de petits textes et de dialogues afin de faciliter l'étude du latin, qui, devenu langue savante, n'est plus naturelle.
Pour finir (désolé, c'est un peu en vrac
), je signale que l'organisation "salle de classe avec élèves au pupitre et professeur qui dispense seul l'enseignement" n'est pas la seule. C'est celle qui a été imposée avec Jules Ferry, mais d'autres existent. Par exemple : le professeur n'enseigne qu'aux élèves qu'il juge les plus aptes. Puis, ceux-ci diffusent le savoir auprès de leurs camarades. J'ai vu une gravure de ce type d'enseignement au XIXe siècle : il y avait une centaine d'élèves pour un professeur unique ! Bien entendu, les progrès de ceux qui reçoivent le cours de seconde main sont très faibles mais on n'en attend pas grand-chose.