Voici une autre carte qui reprends en partie la même problématique :
Un doigt de 88 000 ans raconte la colonisation de la péninsule arabiqueEn fait, en ce moment, les découvertes semblent s'accumuler sur les premiers sapiens et sur les pré-sapiens. Et elles sont nombreuses à remettre en cause un schéma ancien et peut-être trop simpliste. Les études génétiques montrent aussi une situation assez complexe. SI on veut résumer, il semble que diverses lignées pré-sapiens aient prospéré en Afrique. Mais des membres de ces pré-sapiens seraient sortis plus ou moins régulièrement d'Afrique et se seraient implantés en Palestine et en Arabie. Du fait du changement climatique, ces régions présentaient un environnement très différent de celui qui est le leur actuellement. Pour les humains de l'époque, il semble bien que cela fut un petit paradis.
Mais, il y a eu aussi des reflux, des pré-sapiens palestiniens et arabiques qui seraient retournés vers l'Afrique (ou plutôt ce qui est actuellement l’Éthiopie ...). Bref, c'est dans ce creuset africo-palestino-arabique que serait né l'homme moderne. Les sapiens africains se seraient ensuite hybridés avec les pré-sapiens africains, tandis que les sapiens hors Afrique se seraient hybridés avec les néandertaliens palestiniens (et pas les néandertaliens européens qu'ils ont rencontrés trop tard) et les denivosiens. Ensuite, les sapiens modernes partent à l'assaut du monde qu'ils vont occuper en entier.
Puis, il y e environ 10 000 ans, en Anatolie et en Palestine, les hommes se "néolithisent", en fait, ils inventent l'élevage, l'agriculture et la céramique. Mais, il faut bien voir que l'agriculture a plusieurs foyers et que l'histoire de cette néolithisation est différente selon les différentes régions du monde. Dans le monde le monde "occidental", mais qui en fait contient l'Europe, le proche et le moyen Orient, ainsi qu'une partie de l'Asie centrale "sibérienne", les paysans néolithiques vont coloniser le monde en marginalisant les peuplades de chasseurs cueilleurs paléolithiques...
Enfin, comme rien n'est simple, il semble bien qu'il y a eu, là-aussi, une hybridation entre neo et paléo-lithiques. Et bien entendu, les différents groupes humains ayant suivi des routes différentes, les gènes portent traces de ces séparations et des "retrouvailles" qui ont suivi. Oui, chaque fois que des groupes humains se sont retrouvés séparés du reste des humains pendant plusieurs générations, leurs signatures génétiques ont divergé. puis, quand les contacts ont repris, il y a eu de nouveau des métissages.
On peut essayer de se focaliser sur l'histoire des groupes, mais on peut aussi se projeter au niveau des individus. Quand on regarde les groupes, on peut prétendre que telle signature génétique "signe" un groupe. Mais, il faut toujours avoir à l'esprit qu'on ne connait aucun cas où 100% des membres d'un groupe portent cette signature. En fait, on arrive rarement à 50% ... Il faudrait donc définir que la moitié des membres d'un groupe seraient étranger au groupe auxquels ils appartiennent. Surtout qu'un groupe peut avoir plusieurs signatures et que tous les membres ne portent pas l'ensemble des signatures ...
Si on élargit sa vision aux individus, il y a quelque chose qui saute aux yeux : nous sommes tous différents. Je n'ai pas les mêmes gènes que mon frère, et pas les même que ma sœur. Nous sommes pourtant de la même fratrie et avons le même père et la même mère et nous avons des grands-parents communs. Mais, nous avons hérité de gènes venus du fond des âges, mais pas forcément des mêmes gènes... En fait, dans certains cas, un voisin de palier provenant d'un autre continent peut avoir une signature génétique plus proche de moi que celle des autres membres de ma fratrie...