Cf Helios, Faget.
Citer :
C'est sans doute vrai pour bien des historiens, mais c'est, me semble-t-il, un problème différent de celui soulevé par Pouzet.
Je crois que Pouzet demandait s'il y avait des directives du pouvoir sur les travaux des historiens, avec des menaces de sanction: ce n'est pas le cas. Il y a plein de problèmes dans la recherche, mais il faut avouer qu'universitaire est encore une des professions les plus libres qui soit, surtout pour le volet recherches (c'est moins vrai pour la partie "enseignement" du travail d'universitaire).
Ce que dit Boucheron, c'est qu'il a passé le début de sa carrière à répondre aux sollicitations de ses collègues, en participant à des colloques, séminaires ou ouvrages collectifs, qu'il a en quelque sorte travaillé pour les autres davantage que pour lui. Mais il exagère un peu et j'imagine qu'il a choisi tout seul son sujet de thèse, qui est quand même le travail le plus prenant du jeune chercheur.
Oui je suis tout à fait d'accord avec vous mais je souhaitais prolonger cette discussion sur un sujet annexe car le fil m'intéresse. L'expérience de Boucheron (même si son parcours est remarquable) montre également que le choix de la thèse n'est pas à prendre à la légère tant elle peut légitimer l'activité future.
Au sein de mon université, certains professeurs n'hésitaient pas à prendre des étudiants en recherche uniquement pour faire avancer leurs travaux personnels (où ils volaient ensuite les idées des étudiants pour les incorporer dans leurs publications). Il faut bien avouer que nombre d'étudiants n'ont pas de réelle idée de ce qu'ils veulent faire après la L3 pour leur mémoire (et c'est bien normal).
On peut donc se faire embarquer dans une direction parfois assez éloignée de ses préoccupations et émotions du moment et trouver, malgré tout, un financement car le sujet est porteur. Être dérouté par son sujet est à mon avis une réelle opportunité, mais c'est parfois pour le pire. Ne sommes-nous pas là dans une certaine entrave?
Tout cela me permet de revenir à Boucheron car, lui comme la majorité, ont eu un "maître" bienveillant. Mais ce n'est pas toujours le cas.