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Je vais essayer d'être plus claire.
1/ lorsque je mets des guillemets, c'est que je pense que le mot ne va peut-être pas convenir/être compris comme je le comprends.
Exemple : vous évoquez des [
réflexes innés], je nomme ceci des pulsions.
2/ nous initions -étant les fruits d'une culture, donc imprégnés- des notions de valeurs : c'est bien/c'est mal.
Ceci est pour moi une construction factice sujette à "
évolution" suivant les paramètres à intégrer (religion, milieu social...).
Nous sommes d'accord (oui ? Non?) pour constater qu'il existe des réflexes innés qui ont besoin d'être expurgés afin que la physiologie fonctionne de manière optimale. Sinon l'être humain est en état de "
dérèglement". Il va falloir un exutoire. En général, c'est d'abord l'entourage mais la conscience et les rapports aux autres (autre clan etc.) offre une autre construction qui semble mieux convenir à savoir "exporter" le conflit. Ce qui n'est pas sans apporter quelques avantages matériels (peut importe ce que l'on met dans matériel).
Je songe aux jeux à Rome. L'expression "
du pain et des jeux"...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panem_et_circenses ... semble avoir été détournée.
Cependant il existe bien une volonté du pouvoir de donner/offrir/flatter -il faut donc une richesse matérielle et une projection de la pensée- puisque le but est de plaire au plus grand nombre.
Cependant -peut-être ai-je tort- j'ai du mal à imaginer que ceux qui offraient le pain et les jeux n'avaient pas de recul suffisant pour se questionner sur le "peu" qu'il fallait afin d'obtenir une paix, une reconnaissance, un pouvoir, une fonction (on peut noter ces questionnements dans les pièces d'Eschyle ou de Sophocle) cependant ceci tenait de la coutume, du folklore, des rituels (à accomplir donc) ; je n'évoque pas les "lois" très fluctuante (on le voit dans l'Antigone de Sophocle).
Nous gardons en tête que le théâtre est un lieu de catharsis.
Aussi loin que vont mes connaissances j'ai souvenir d'évaluation(s). Prenons le cas de la dispute dans l'Iliade entre Achille et Agamemnon pour Briséis.
Briséis sert de catalyseur dans un conflit larvé. Ceci permet à chacun de poser des mots sur son ressenti mais encore fallait-il que Briséis représente une "valeur". Il eut été ridicule pour les deux hommes d'en venir aux mots si Briséis ne correspondait pas à une valeur quantifiable par certains paramètres (nièce de Priam, princesse, vouée à Apollon, beauté...). A travers ceci -je suis peut être à côté- je vois une évaluation qui tient tout de même d'une importance accordée à ce qui est matériel.
J'ajoute que se battre pour du "matériel" n'est pas forcément [
frustre].
De la terre, c'est matériel et pourtant nous devons nos plus grandes hécatombes pour capter des surfaces qui n'étaient pas supposées nous appartenir. Ensuite, on peut y mettre les mots que l'on souhaite : abaisser une Maison, récupérer des groupes qui nous sont ressemblant dans la culture, en injecter d'autres afin d'optimiser un terrain qui semble -par l'utilisation qui en est faite- ne pas présenter d'intérêt pour les autochtones...
Tout ceci présente une valeur
matérielle sur laquelle on va poser d'autres valeurs qui tiennent de l'affect (ce sera le discours officiel qui doit être compris et comme l'affect chez un être est tel une éponge, de plus là sont les pulsions, on est certain -au niveau du pouvoir- d'être compris par le plus grand nombre), la terre va devenir "bien", lieu familial et pour ce qui est abstrait "patrie".
Vous évoquez le [
clientélisme]. Ces choses ont toujours été : comment se faire/tisser un lien qui tient du clientélisme si ce n'est à coup de "matériel" ?
Là, je risque le dérapage mais vous allez me remettre dans le chemin si j'ai tort. Je pense que si Clodius n'avait pas été récompensé par Jules C., il n'aurait pas entretenu un climat délétère dans Rome pour le plaisir (quoique), la gloire etc.
Pour l'amitié, je suis d'accord avec vous. C'est un lien factice qui se construit et qui tient tant que l'un ou l'autre y trouve son compte. Là, le matériel a moins sa place que la représentation narcissique.
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Je ne vois rien comme [
honteux]. La honte est aussi une chose construite d'après des critères très discutables et irrationnels, tout comme la fierté, l'honneur et autres...
De nos jours, les sports de combats peuvent "gêner" peut-être plus parce-que c'est une violence (et renvoie chacun à des violences personnelles quelles qu'elles soient) qui peut être évitée dans la mesure où le corps est malmené. J'ai donc une approche plus "organique" de la chose. C'est tout.
Ceux qui n'adhèrent pas, ne vont pas voir. Je souhaiterais être certaine que la personne qui est sur le ring est consciente de ce qu'elle risque et se pose pour évaluer si le jeu en vaut la chandelle dans la mesure du possible.
Ce qui m'[
estomaque] est de voir des personnes ayant manifestement une bonne condition physique, faire le choix de la dégrader mais ceci est personnel.
Je ne vois pas ceci non plus comme une violence qui trouve un défouloir. Je n'y connais rien mais il semble y avoir des règles, des points et on ne "cogne" pas pour se défouler puisqu'il faut savoir encaisser et que certains coups sont interdits.
Le [
bouc émissaire] appartient -pour moi- à une autre sorte de violence. C'est rarement le plus fort qui est stigmatisé, le groupe se déchaîne sur un détail qui l'interpelle, une différence qui -estime la majorité- n'a pas sa place. Plus que la violence, le groupe cherche à se valoriser en dévalorisant/niant/éliminant l'autre.
Ma phrase qui laisse entendre que quand on veut on peut est maladroite.
Je dirais plutôt que certains peuvent (pour des raisons X qui leur sont propres) dire non/stop mais il faut savoir que le prix est d'être exclu voire éliminé du groupe. Ceci n'est pas du plus aisé à gérer.
La solution -je pense- n'existe pas. Il faudrait reconfigurer le cerveau (avoir un impact sur la selle turcique afin de reprogrammer certaines hormones etc.).
Il vaut mieux apprendre à vivre avec sans pour autant s'y habituer.
Merci pour vos explications et vos corrections.
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