S'avancent alors des unités à faire pâlir même les bonnets à poils de la Garde de Napoléon.
En premier échelon se déploient les régiments d'infanterie d'élite Semenovskoïe et Preobrajenskoïe.
https://www.youtube.com/v/7FY1NV1pBL0https://www.youtube.com/v/vMmbmWeMkzk(la marche du régiment Semenovskoïe n'est pas d'époque, en revanche celle du régiment des grenadiers Preobrajenskoïe l'est, elle avait été composée en 1796 peur leur commandant, le lieutenant-général Rymski-Khorsakov dont le petit-fils est plus connu que lui par ses compositions; la marche régimentaire des grenadiers Préobrajenski était également un chant de marche entonné par les troupes russes jusqu'en 1914 :
https://www.youtube.com/v/5wGMJmAa8i0 dont le texte commence par "nous avons combattu les turcs et les suédois")
Ils sont accompagnés des Chevaliers-Gardes, l'élite de l'élite de la cavalerie russe, un régiment dont la puissance est celle d'une brigade de cavalerie normale.
Ce superbe ensemble se déploie au milieu du plateau et arrive directement sur la deuxième ligne d'attaque française : le Ier corps de Bernadotte et la Garde qui suit à toute vitesse, particulièrement sa cavalerie.
Dans la plaine de Turan, le mélange des unités est en train lentement de se défaire, et Bagration, sans ordres ni informations, commence de son côté un repli par échelons.
La garde impériale russe va venir taper en plein sur des régiments de ligne français qui font la guerre depuis plus de dix ans.
La superbe infanterie des régiments Semenovskoïe et Préobrajenskoïe refoule les premiers bataillons en bleu, mais subit des pertes de plus en plus lourdes quand l'artillerie de la Garde de Napoléon, arrivée en renfort, se met de la partie - cependant que ses batteries d'artillerie à cheval prononcent rapidement un mouvement vers Soult pour venir renforcer l'attaque sur les colonnes.
L'artillerie à pied de la garde décime les régiments du Tsar; ils se replient dans un ordre parfait qui impressionne les divisionnaires français.
Alors chargent les Chevaliers-Gardes, commandés par le Prince Repnine.
Napoléon vient d'arriver sur le plateau, Bessières est à ses côtés. Le maréchal Bessières est à la tête de la cavalerie de la Garde.
Et ils voient les Chevaliers-Gardes démolir en un rien de temps le 5ème de ligne qui, malgré sa conversion en carré, se fait littéralement galoper dessus. L'aigle du premier bataillon est perdu dans le choc.
Bessières lance alors la cavalerie de la garde impériale mais, trop prudent, commet l'erreur de l'envoyer par petits bouts.
Les chasseurs à cheval commandés par le colonel Morland sont d'abord mis à contribution. Morland est tué et les chasseurs à cheval sont refoulés par les russes.
Deux de ses chasseurs ramènent vers la ligne française leur colonel, mort sur son cheval sans avoir lâché les étriers.
Alors Bessières, qui comprend que ces types sont hors du commun, met la gomme : les grenadiers à cheval, renforcés de l'escadron des mameloucks, chargent.
Sous cette charge et les retours des escadrons des chasseurs à cheval de la garde, les Chevaliers-Gardes se désintègrent. Leur magnifique régiment est détruit; les français feront 17 prisonniers, dont le colonel-Prince Repnine.