Jerôme a écrit :
Une administration directe aurait elle été plus efficace dans la recherche des Juifs ? Probablement oui sur le strict plan de la mobilisation opérationnelle du système policier dès 1941.
Attention, aux termes de la convention de Genève, la puissance occupée doit le concours de ses forces de l'ordre, certes, mais uniquement au titre du maintien de l'ordre.
Vous me direz que les nazis avaient une conception plutôt extensive du maintien de l'ordre, mais ce serait une erreur de croire que policiers et gendarmes (même s'il a existé des fanatiques) se seraient sentis "mobilisés" par les nazis, pour chasser du Juif, donc en contradiction complète avec les lois de la guerre.
On sait que lorsqu'ils n'ont pas d'ordres explicites d'arrestation, gendarmes et policiers font très rarement du zèle. J'ai dix histoires, y compris une expérience familiale, montrant que lorsqu'ils ne veulent pas voir un résistant ou une famille juive, ils ne la voient pas.
Sans l'existence de Vichy, l'aura "protectrice" du Maréchal, et les ordres de leur encadrement, je pense que les forces de l'ordre auraient certes participé aux rafles, mais en trainant des pieds et en mettant autant que possible du sable dans les rouages. Les choses sont différentes dès l'instant où les ordres et l'encadrement des opérations sont français. (C'est même précisément le crime de Vichy.)
Même chose pour le recensement des Juifs, en région parisienne, effectué par les autorités françaises dans les commissariats, qui ne se serait pas effectué avec autant de bonne volonté de la part des futures victimes - qui ont eu pour la plupart le tort de faire confiance à la France - s'il avait dû être effectué dans des Kommandanturs ou des bureaux allemands spécialisés, ou même simplement si la population juive avait su que c'était un recensement nazi.