CEN_EdG a écrit :
Faget a écrit :
Il me semble que j'ai lu un témoignage de ce genre de cérémonie , en 1918 dans les eaux du Rhin. Ce fut renouvelé en 1945 et l'officier de cavalerie qui officia le premier a, je crois, donné son nom à une promotion de Saint-Cyr. Je m'excuse pour l'imprécision de ma contribution.
Il s'agit du lieutenant Jean Carrelet de Loisy du 2e RCA, qui atteint le Rhin le 19 novembre 1944 à Rosenau.
Je pense qu'effectivement le retour du Rhin comme frontière avec l'Allemagne a pu inciter à de telles manifestations de ferveur à la symbolique si marquée. Avant, je suis sceptique, surtout une tradition aussi ancienne remontant aux légions romaines qui est extrêmement douteuse.
CEN EdG
Jean Carrelet de Loisy, un héros français.
Voici son profil sur Wikipédia :
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Jean Bernard Marie Gérard Carrelet de Loisy (14 février 1916 à Taulé - mort au combat le 23 novembre 1944 à Mulhouse1) est un lieutenant français qui s'est distingué lors de la participation à la libération de la ville.
Jean de Loisy est né le 14 février 1916, est bachelier
ès mathématiques il a moins de 16 ans et demi et prépare Saint-Cyr à l’Ecole de Sainte Geneviève à Versailles. Il est admis à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1937 où il rejoint la future promotion « Marne et Verdun » (124e promotion de Saint-Cyr). Rentré huitième, il sortira de sa promotion cinquante troisième sur 380 et choisira la cavalerie.
Lors de la mobilisation, il participera à la mise sur pied du 15e Régiment de Dragons portés puis, après un stage à Saumur, il est affecté au 2e Régiment de Cuirassiers à la DLM avec lequel il connaîtra ses premiers combats en Belgique et en Flandres. Il participera à la victoire sans lendemain de Gembloux où il sera cité pour la première fois à l’ordre de l’armée ; il n’a alors que 23 ans. Les qualités de Jean de Loisy, son calme et son courage au feu étaient, dès le début de la campagne, remarqués par ses chefs :
Mais mieux que par une citation, son Colonel rendra hommage à sa valeur et dira « Loisy c’est un seigneur ». Les restes du 2e Cuirassiers décimé après de durs combats sont ensuite évacués par Dunkerque. La traversée est mouvementée, le bateau où se trouve Loisy torpillé, mais avec des camarades il attend tranquillement du secours, en jouant au bridge. Il ne s’attarde pas en Angleterre, rejoignant la France pour participer à des combats sur la Loire. Il ne cesse de combattre de Conches-en-Ouche jusqu’en Périgord. À Danger, le 22 juin 1940, il est cité pour la seconde fois à l’ordre de la brigade.
Après l’Armistice, il demande la Syrie et est muté au 1er Régiment de Spahis à Beyrouth, mais quitte le régiment sans tarder pour être, sur sa demande, affecté aux Compagnies Légères du Désert. Seul chef dans son poste, chargé de la surveillance des pistes millénaires, Jean de Loisy semble avoir trouvé sa voie sur cette terre lourde d’histoire. Il est rapatrié en métropole en septembre 1941 après la dissolution de son régiment, puis rejoint l’Afrique du Nord. À la création de la 1re division blindée, commandée par le général Jean Touzet du Vigier, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, il rejoint le 2e régiment de chasseurs d'Afrique. Il participe à la dure campagne de Tunisie et est des premiers engagements : Pichon, Fondouk, El Okbi, Hadj éd el Aioun. Avec le 2e régiment de chasseurs d’Afrique, il débarque le 10 septembre 1944 à Sainte Maxime près de Saint-Tropez. L’avance vers les Vosges est rapide. Malgré la résistance ennemie, son régiment progresse vers le Rhin. Il se bat à Lure, Servance, Travenin… Lorsqu’il reçoit pour objectif éloigné « le Rhin » il s’exclame « enfin, mon capitaine, on va pouvoir faire une guerre de cavalier et foncer »2. Le 19 novembre, à 13 heures, le peloton de Loisy débouche en avant-garde vers Seppois et après avoir réduit la résistance ennemie, fonce sur Bisel. Nouveaux combats à Bisel et Reroch, Feldbach. À Waldighoffen, l’ennemi est surpris et dispersé avant d’avoir pu réagir. À 15h45, il est à Oberdorf, à Mundsbach et après avoir détruit de nombreux véhicules allemands et laissé derrière lui près de 300 prisonniers, il arrive à 17h30 à Rosenau où il est le premier officier français qui ait l’honneur d’atteindre le Rhin. « Pour un officier de cavalerie, disait-il le soir dans sa joie, voir cela et mourir ».
Le char Shermann M4A4 Austerlitz du lieutenant de Loisy
Après un jour de repos le peloton de Loisy participe à la libération de Mulhouse. Le 21 novembre il ouvre à travers les rues de la ville un chemin à l’infanterie qui va attaquer la caserne Coehorn. Le 23 novembre il reçoit l’ordre d’appuyer l’infanterie dans une opération particulièrement difficile. Il part après s’être exclamé « n’ayez aucune crainte, au revoir mon capitaine, moteur en route ! ». Il trouvera la mort dans cette action3. Lorsque son peloton apprend la terrible nouvelle, tous pleurent : l’aspirant Poumaroux tué peu après à Heimsbrunn, affirme « le lieutenant était trop courageux, partout il marchait le premier ».
Ainsi à 28 ans s’achève la vie de cet officier français exemplaire qui semble à merveille incarner l’esprit du jeune Saint-Cyrien dont la vie fut aussi courte que grandiose2. Le lieutenant Fuhr a décrit son camarade de combat : « le lieutenant de Loisy, grand bien découplé, le visage intelligent comme illuminé par une sorte de flamme intérieure, appartient à cette catégorie de chefs qui rayonnent et auxquels on obéit d’instinct car on a plaisir à le faire. Avec lui rien n’est banal. Il sait créer, autour de lui, une sorte d’univers fraternel et viril, auquel on est fier d’appartenir car on s’y sent meilleur qu’ailleurs. La combinaison américaine, d’habitude peu seyante, ne fait que souligner son aisance et sa classe. Oui un bel officier en vérité ».
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Immense respect et honneur à ce héros.