Puisqu'il semble être autant une question de mots, je me permets.
Pedro a écrit :
Je conteste cette idée de "limites maximales" ou de "système optimal" ; ils sont vides de sens car demande de faire des choix dans des paramètres qui ne sont jamais des absolus. Ils sont par définition des choix et un indicateur, aussi bon soit-il est toujours limité. C'est l’obsession du classement et de la hiérarchisation qui est ontologiquement attachée à notre système de pensée.
C'est vrai et c'est bien pour ceci que j'exprimais le qualificatif de "
subjectif". On ne peut s'inscrire dans "
l'absolu" sur un paramètre alors plusieurs... Je ne pense pas que le "
classement" et la "
hiérarchisation" soient "
attachés à notre système de pensée actuel" ou alors je vous ai mal compris, ce qui se peut fort.
Vous faites un lien entre passé et présent et un présent qui manifestement impacte sur le passé. Le "
classement" puis son "
obsession" ainsi que la "
hiérarchisation" sont aussi anciens qu'un groupe d'individus a décidé de partager un moment/chemin. Les mots n'étaient pas posés mais le ressenti présent et il n'a pas tardé à être optimisé. La hiérarchie -excepté dans certaines études de Clastres- est tout de même présente -ne serait-ce que dans le choix de ne pas se battre ou encore de ne pas se choisir un chef- : il faut être une majorité pour que ceci fonctionne et déjà le mot "
majorité" induit un classement.
Citer :
En outre le mode de pensée que vous déployez dans son expression décliniste est datée en plus de véhiculer un triste déterminisme, ce qui, en Histoire n'a pas beaucoup de sens.
On peut ne pas être en accord avec les mots. J'ai du mal avec "déclin", tout simplement parce-que depuis quelques décennies ce mot est chargé d'une connotation négative à un moment où il est bon de revoir l'histoire sous un angle de culpabilité en tout et pour tout : empire maritime, empire colonial etc. autant de places où il aurait mieux valu ne pas être (même habités de valeurs dans la plus pure tradition de Saint Simon
) mais, les Romains se posaient-ils cette question ? Je pense que non : le mémoriel et la culpabilité n'entraient pas dans le kit du "
Virtus".
L'empire romain a "changé" et a perdu sa position de phare -place qu'il occupait-. Le nier serait étrange. Ne serait-ce qu'à travers la volonté de le faire revivre sous d'autres appellations dans d'autres lieux, en séparant des pouvoirs etc. Mais le fantasme d'universalité reste.
Pour un empire, la chose militaire -que ceci plaise ou non- est active tout comme la volonté d'expansion. L'empire romain a pu s'étendre : existe-t-il un empire qui n'ait pas cherché à gratter du terrain ? A absorber d'autres individus ? Ceci n'est pas obligatoirement du goût de ceux qui deviennent sujets. On ne peut récuser le mot et nous voici dans une hiérarchisation.
Si l'on veut penser comme un Romain, il est assez étonnant de constater que Cicéron voyait les carottes cuites en dehors de la République, qu'avant lui d'autres n'arrivaient pas à se projeter tant que Carthage ne serait pas détruite etc.
Bref, il semble que les Romains envisageaient un avenir, ceci est commun à tout individu et ce quel que soit le/les temps : c'est justement le moteur, la dynamique.
Lorsque je lis Cicéron, je ne déduis pas qu'à un moment il va se faire occire sur ordre de M-Antoine car je ne peux savoir qu'Octave et MA vont se laisser un moment de répit mais je songe simplement que "la roue peut tourner" et que si M-Antoine a quelque pouvoir... Cicéron y songeait aussi puisqu'il avait fait -trop tard- le choix de se mettre au vert. La projection dans l'avenir n'induit rien d'irrémédiable, ce peut être même très salvateur.
En son temps, Octave et d'autres se sont projetés -il faut tout de même voir le déroulement de carrière de la plupart-, il a fallu évaluer, supputer, anticiper, hiérarchiser, éliminer etc. Tout ce système est donc "
naturel". Maintenant je vous rejoins sur l'intérêt de vouloir expliquer/trouver une réponse -qui en plus nous contente, semble une piste "neuve" qui "colle" aux événements- à un déroulement naturel.
Sans doute ceci permet-il de se rassurer sur sa propre inscription dans l'histoire ou autre, là peut être est le début d'un certain "déclin" et l'on peut mettre la formule à l'envers.
.