Rebecca West a écrit :
Pour acheter un "jean", il fallait déjà un magasin qui en vende. 1er magasins de fringues à 12 kms (là où nous faisions nos études) : pas de jeans.
Diable, ce que vous décrivez de l'ambiance, et de l'offre commerciale... dans quelle région rétrograde bizarre avez vous grandi ?
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Nous sommes manifestement dans les mêmes âges et le fonctionnement était très différent. Des "jean" pour la gym et puis quoi ? Sur un sol spécial ? Pour le bousiller ? Déjà on sent un dysfonctionnement au niveau de l'encadrement...
Cette question de l'âge est cruciale, parce que dans les années 70 tout change vite. Un écart de 2 ou 3 ans peut suffire à constater des situations très différentes, avec des tolérances nouvelles ou pas.
Donc je suis né en 1960. (Et puis vous êtes une fille, qui dans les lycées de filles - la mixité n'était pas la règle, chez nous elle est apparue, avec le lycée de filles voisin, en Seconde, donc en 76 - étaient je pense davantage bridées. Détail amusant, à la campagne les collèges, de construction récente, pour scolariser tout le monde, étaient mixtes : on n'allait pas construire deux collèges, l'état n'arrivait déjà pas à suivre le rythme de l'explosion scolaire. Mais en ville les lycées, qui commençaient à la 6ème, maintenaient rigoureusement la tradition, qui a fini par tomber : c'était plus facile de mélanger, pour optimiser les effectifs par filière/options.)
Faire la gym en jean, tous les profs n'auraient pas toléré. Certains auraient sanctionné immédiatement. Il y a eu ce prof, plutôt libéral sans toutefois être dépassé, mais avec lequel on poussait un peu. (Qu'est-ce que ces gros pantalons de survêtements en coton de 3 cm d'épaisseur étaient lourds et godiches ! Le survêtement devenu habit d'extérieur et même de marque, c'est un phénomène bien plus récent.)
Là je parle du lycée du centre-ville à Besançon, le plus coté avec son voisin "filles", où l'ambiance, honnêtement, était sympa. Il pouvait y avoir des profs sévères et même durs, et on n'oubliait pas de nous faire bosser, mais au niveau "discipline générale" c'était bon enfant. (sauf pour les f..teurs de m...de patentés, qu'on savait encore encadrer de près.) Je crois que dès la Seconde les contrôles de présence en salles de permanence ont été levés, et on allait volontiers les passer au troquet à côté.
Mais en revanche dans les lycées plus populaires, périphériques, et spécialement LE lycée technique (qu'on appelait encore "L'école d'horlogerie", à Besançon, forcément...) la discipline était nettement plus ferme. En lycée technique on portait la blouse grise ! Avec des volumes horaires lourds, une discipline stricte... Bref on formait pour l'industrie, qui n'était pas à l'époque un haut lieu de tolérance.
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La "Résistance" moi, je veux bien
mais il faut qu'à l'autre bout, on cède (alors le mot résistance... surtout en groupe...) et là d'où je viens je n'ai jamais vu un adulte céder face à ce qui restait un enfant, un ado en mal de clonage etc. Alors ? Facile la résistance quand en face il n'y a nulle répression mais une sorte de bonne humeur ambiante, un jeu quoi
Oui, mais les adultes n'étaient pas démissionnaires. On devait apprendre jusqu'où ne pas aller trop loin, ce n'était pas le cirque.
L'an dernier nous avons fait les 40 ans du Bac 78, un WE sympa d'abord en ville puis en gite dans la vallée de la Loue, hé bien spontanément tous ont demandé qu'on invite les deux profs les plus sympas de cette année-là... qui sont venus avec grand plaisir. On a déjà vu des bagnes moins souriants.
(il va de soi que les filles passées en Seconde en 76 au lycée de garçons portaient volontiers des jeans - ou des jupes longues indiennes pour les plus folkeuses - ça n'était pas un souci.)