Léonard59 a écrit :
Pour certains anti-dreyfusards n'importe quel juif est prêt à trahir pour 30 deniers, voire même moins. Votre argument tient devant un esprit rationnel, mais pas devant des gens qui agissent par dogmatisme, donc de manière anti-rationelle.
Je pense.
Il faut avoir un aperçu de la société avant l'affaire, pendant et après : c'est assez évocateur.
Ajoutons à ceci que la grande bourgeoisie juive elle-même présentait l'armée comme un école de tolérance. On reste tout de même assez étonné du silence du Consistoire (Alfred de Rothchild). Castelin, député nationaliste, dénonce un "
syndicat Dreyfus" pour évoquer la solidarité familiale et l'argent rassemblé pour la défense. Une partie des députés siégeant à l'extrême gauche applaudissent.
Après le suicide d'Henry, une cagnotte est passée pour l'éducation de l'orphelin d'Henry et certains ayant abondé sont non seulement "élevé" mais "marqué" (on y voit Weygand...).
Clémenceau attendra le faux d'Henry pour entrer en scène.
"... Prompts à dénoncer les actes du pouvoir, il y avait traditionnellement les socialistes ... un milieu que les Dreyfus ne fréquentaient guère ... Jaurès ... au lendemain de la condamnation de Dreyfus, avait dénoncé l'indulgence du conseil de guerre et l'avaient opposée à la peine capitale fréquemment appliquée aux simples soldats coupables d'un acte momentané d'insoumission..."On voit clairement la tournure politique que prend l'affaire.
Au départ on peut même s'interroger et constater que sans le dreyfusisme familial, il n'y aurait pas eu d'affaire Dreyfus.
La presse ?
"... l'écrasante majorité des journaux est antidreyfusarde : 96 % en février 1898, 85% ... lors du procès de Rennes..."Aujourd'hui, les choses nous paraissent évidente car nous avons le recul quant au culte du terroir, à la mystique de la race, au pouvoir militaire mais, à ce moment, on baignait dedans. Un faux "patriotique" était vu comme héroïque...
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